La folie furieuse du président : est-on obligé, oui ou non, de la vénérer ?

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LA FOLIE FURIEUSE DU PRÉSIDENT: EST-ON OBLIGÉ, OUI OU NON, DE LA VÉNÉRER?

(par Edgard Gousse)

Vendredi 18 juin 2021 ((rezonodwes.com))– Nous oublions parfois que la vie est échange. Nous oublions souvent que la barbarie s’accommode mal au caractère sacré de la vie. Nous oublions presque toujours que la vie est un droit et que nul ne peut disposer de celle d’un autre, sous un prétexte quelconque, fallacieux ou plausible. Des politiciens de tous bords nous font souvent croire qu’ils sont capables de résoudre les plus graves problèmes de la société, au point de nous réserver un avenir de loin meilleur que le présent désenchanté et amer que nous connaissons régulièrement et qui se renouvelle.

En réalité, ils n’ont jamais été en mesure ni n’ont jamais eu la volonté de faire courber un simple brin d’herbe, dans le seul désir de satisfaire les besoins de la communauté, sinon que pour dire, faire savoir ou se donner en exhibition. Simple question de jouer à l’équilibrisme, n’est-ce pas? Bizarrement, par ailleurs, les problèmes et les conditions de désagréable inconfort de tout un peuple sautent aux yeux ―mais pas aux vôtres― comme les sauterelles affamées de l’Apocalypse, obscurcissant encore davantage le soleil des uns et des autres…

À la vérité, le fait de vous voiler les yeux pour ne pas voir «ces choses-là» qui se passent pourtant autour de vous ne justifie certainement pas votre insouciance hautaine et dédaigneuse. Pas du tout, Monsieur le Président! D’aucuns malheureusement —loin toutefois du désir de vous rendre service— s’abritent en effet derrière tous les prétextes possibles et imaginables, pour justifier le fait de s’en laver finalement les mains. Par votre faute, bien entendu, plusieurs choisissent de vous laisser faire. Leur visage résigné que vous ne verrez sans doute jamais semble en avoir assez de combattre bien gauchement la réalité. Même les chiens galeux et hurleurs ont perdu espoir d’y trouver leur part.

La carcasse desséchée du pays, mise à nu puis déchiquetée par maints charognards de votre entourage, leur offre désormais si peu d’intérêt qu’ils finissent par faire le choix forcément cornélien de traîner leur souffrance ailleurs. Les chiens du pays s’en plaignent bien plus, parce que leurs maîtres à leur tour ont faim et n’ont absolument rien à manger. Personne n’a mis, semble-t-il, de la nourriture, tel que promis, dans leur assiette. Même pas vous, Monsieur le Président?

Ah bon! Fort heureusement, nombre de citoyens du pays, braves et téméraires, de l’intérieur et de la diaspora, n’ont pas encore perdu le sens du devoir et feront certainement de leur mieux pour continuer à remuer l’Histoire. Et ce pays qu’est le nôtre risque alors, du jour au lendemain, de se convertir en un os difficile à ronger, mais que seul un bûcher de sorcier saura péniblement extirper de votre gorge, Monsieur le Président. Réfléchissez donc un peu, avant d’y aller plus loin. Avant qu’il ne soit trop tard!

Certes, la tentation était grande, nous le comprenons tous. Mais les efforts —si effort il y avait— sont vains, comprenez-le, vous aussi. Des mots et des paroles pendant assez longtemps. Pendant trop longtemps même. Du mot à mot, bien souvent comme une leçon sans cesse rabâchée. Des mots d’ordre passés en catimini. Des mots de liaison, pour mieux souder les liens avec la racaille. Des mots de passe crachés dans la bouche de ceux qui vous servent de paravent, mais qui n’ont jamais leurs propres mots à dire. Des maux sans mot dire et jamais de remède! Quelle est donc votre mission, Monsieur le Président? Quel serait en pareil cas le mot qui permettrait le mieux de jauger votre personnalité: insouciance ou ignorance? Ni l’un ni l’autre ne sauraient de toute manière faire l’affaire de celles et de ceux qui ont faim, mais prioritairement soif de justice.

De celle, bien entendu, équitable et réparatrice. On aurait pu néanmoins vous reprocher votre insouciance et vous auriez peut-être pris un tout autre chemin, sans jeter le moindre cri. Par contre, celui qui n’a pas conscience de son ignorance n’a certainement aucune chance de connaître ses véritables capacités. Or vous en avez, Monsieur le Président, vous auriez donc pu en profiter. De grâce, donnez-nous-en la preuve! Montrez-nous au moins que vous êtes capable de comprendre certaines choses de l’esprit. Capable de comprendre, minimalement, que vous avez nonchalamment erré, conduit par votre fantaisie débridée et maladive, tel un fantôme en état de transmigration, en lieu et place de gouverner le pays. Gouverner! Pour quoi faire? vous demanderiez-vous.

Dites-le-nous alors bien ouvertement, et nous ferons nos délices de votre courage. Et vous marquerez ainsi l’Histoire. Eh bien! oui, nous savons tous que vous êtes soucieux de votre entourage. Disons, à la vérité, juste un peu! Je parle bien évidemment de celles et de ceux qui vous ont «généreusement» offert leurs épaules pour vous aider à grimper. Ils vous feront peut-être passer pour fou ou dégénéré. Ils diront sans doute que vous avez dépassé les limites. Mais qu’importe! Armez-vous donc de votre courage et agissez. Je suis de mon côté certain que vous en êtes capable…

Ah! mes très précieux conseils ne semblent pas vous intéresser. Je comprends alors, car cela fait partie de vos droits, même si vous ne semblez pas avoir de devoirs à remplir envers la collectivité. Oh là là! Cela dit, je profite pour vous informer que la pire folie de l’homme, ce n’est donc point le désordre mental, ce n’est pas forcément non plus la complexité des liens qu’il est appelé à développer avec d’autres de sa communauté, c’est plutôt la pression qu’il exerce sur ces derniers pour les porter à vénérer sa folie. Quant au dirigeant politique que vous êtes, vous accompagnant à tout instant de votre propre folie, de manière à en tirer profit, rien d’étonnant donc que vous menaciez de poursuivre de votre violence tous ceux qui sont à votre charge, pour atteindre vos buts, tout en refusant de décrypter les messages qu’on vous envoie bien régulièrement, les réalités du terrain dont vous semblez totalement déconnecté.

Allons bon! Tous les moyens de contrôle, de prévention, de dissuasion ou d’intervention vous ont paru, pendant un certain temps, plausibles pour contenir les élans visionnaires, tumultueux et jusque lors invincibles des moins nantis. Mais vous semblez encore une fois oublier que les peuplent ne meurent jamais.

Hélas, trois fois hélas! Nous vivons en pareil cas dans un monde où chacun est libre de construire ses propres valeurs, ses propres digues, ses propres cathédrales. Les terreurs semblent dès lors reconnues comme légitimes par ceux-là mêmes qui ont pour devoir de mener la barque à bon port, puisqu’elles servent à leur ouvrir des portes. Or ces derniers donnent naturellement tort aux victimes de s’être retrouvées sur le chemin des bourreaux sanguinaires à qui ils ont eux-mêmes fourni haches et glaives. Quiconque ouvre les yeux et cherche à comprendre —pour en ouvrir d’autres!— est perçu par eux comme étant de l’autre côté de la barricade, comme s’il leur avait causé un tort excessif, au motif de savoir tout au moins choisir son camp.

À ceux qui n’ont jamais lu dans les grands livres, les maîtres des lieux prétendent imposer un alphabet de larmes et de sang, avec maux et poings liés, à la bouche évidemment cousue. Malheur alors au vent qui aide à pousser le voilier dans la bonne direction! Des infirmes d’esprit sont placés immédiatement après sur son chemin. Puis le voilà qui agonise! Mais le vent est vent, Monsieur le Président, et fait partie du berceau de la nature, tout comme l’air que nous respirons. Ne les chassez donc pas pour exalter à l’envi votre orgueil et vos intérêts propres. Ni ceux non plus de votre groupuscule. Cherchez plutôt à connaître l’emplacement des portes de sortie ou demandez-le tout simplement à ceux qui le savent et qui avaient mis leur confiance en vous. Et ils vous l’indiqueront!

Pauvre pays! Mais aussi… pauvre homme! Ah bon? Si des proches éprouvent un quelconque remords d’avoir voté pour vous, Monsieur le Président, ne vous épouvantez pas pour autant de la colère silencieuse occasionnée par ce déni scandaleux de solidarité. Cela vous éviterait certainement une mauvaise tumeur au cerveau. Dites-vous bien que la faute ne vous incombe pas, puisqu’il revenait préférablement aux proches en question de prévoir un pareil dénouement et de former bien avant l’escalade le dessein d’y remédier, au lieu de se montrer embarrassés outre mesure. Et si le cœur vous en dit, Monsieur le Président, je vous en supplie, pardonnez leur erreur! Et l’on devinera tout au moins que l’oppression honteuse que votre clique et vous exercez sur la population en détresse vous a finalement fait comprendre que l’entrave à la liberté individuelle n’est rien d’autre qu’une forme de servitude. Et vous vous présenterez ainsi la tête droite devant la JUSTICE du pays, et non comme un arbre déraciné qui n’aura plus de gîte à offrir à un seul oiseau de la terre et que même les insectes les plus vils et les plus indésirables s’empresseront de fuir.

Veillez sur vous, Monsieur le Président. Veillez prioritairement sur votre état de santé, car là où la JUSTICE décidera de vous héberger, il n’y aura que l’écho des cris, rien d’autre que les vociférations horribles de vos victimes civiles ou collatérales, sacrifiées ou impuissantes, traumatisées ou survivantes, violées ou agressées, anonymes ou silencieuses, mais certainement pas de médecin pour vous curer les fossés des oreilles ou vous aider à résister aux démangeaisons causées par les morsures de poux et de puces à la tête. Entre vous et moi, prions ensemble pour que justice soit effectivement rendue et que la peine de TROIS CENT CINQUANTE (350) années de prison qui vous sera imposée ne soit pas trop-trop-trop lourde à supporter par vos frêles épaules, mais qu’elle soit plutôt redistribuée, équitablement partagée avec des proches, du nombre de vos plus fidèles acolytes. Qu’il en soit donc ainsi!

(Edgard Gousse, Montréal)

NOTICE BIOGRAPHIQUE

Ancien professeur des universités, linguiste et didacticien, journaliste de formation, romancier, essayiste, critique littéraire, poète, conférencier, artiste peintre et traducteur littéraire, Edgard Gousse a beaucoup voyagé et a publié ses livres à Montréal, à Paris, à La Havane et à Santiago de Cuba. Son plus prochain ouvrage (à paraître en 2022, aux Éditions du CIDIHCA) est le fruit de ses nombreuxvoyages effectués à Cuba. De là donc, les « 864 jours (passés) dans la vie de Fidel Castro Ruz ». À quatre-vingt-deux (82) reprises, en effet, il s’est rendu dans l’île, il a rencontré témoins et acteurs, il a vu et compris. Loin de s’endormir volontiers dans le rêve, il a tout bonnement choisi de consacrer une imposante et bouleversante biographie au plus grand homme politique du vingtième siècle, rien qu’en dressant un bilan de sa vision du monde, ses actions et sa gouvernance. Somme toute, un simple ouvrage, en deux modestes volumes, dépassant toutefois les MILLE SIX CENTS (1600) pages. Vous y trouverez bien évidemment tout ce que les médias ne vous auraient jamais dit… plus d’un millier de vérités cachées ou ignorées. Indomptable Fidel!

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