Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021?

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par Henri Piquion

Dimanche 30 mai 2021 ((rezonodwes.com))–

  Je commence cet article sans savoir combien de mères ou d’enfants de mères, ont été kidnappés aujourd’hui dans le pays. Comment dire aux unes Bonne Fête des Mères et aux autres d’aimer leurs mères? Car il s’agit de vie et d’amour, ou la Fête des Mères n’aurait pas lieu d’être. Journée réservée par ceux qui ont reçu la vie pour célébrer dans l’amour celles qui la leur ont donnée. Pour célébrer aussi celles qu’ils ont faites mères ainsi que les Choucounes et les Marabouts de (leur) cœur dont ils auraient aimé avoir un enfant.

 Nous nous demandons si en 2021 il peut y avoir de célébration. Il paraît que oui car nous disent nos mères, en toute circonstance, nous devons leur dire à travers nos rires et nos pleurs: « Maman, je t’aime. » En toute circonstance nous devons souhaiter Bonne Fête des Mères à nos mères, à nos femmes, nos filles, nos sœurs, nos nièces, nos cousines et nos amies, à nos amours aussi virtuelles ou vraies. Nous devons les célébrer même en courant le risque qu’elles nous traitent d’hypocrites et de complices car elles savent que nous savons. Nous savons et nous ne pouvons pas oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser à ce bébé enlevé à la maternité de l’hôpital deux (2) jours après sa naissance pour être pilonné dans un mortier afin de consolider le pouvoir et les capacités d’assassiner d’un malade mental. Ce bébé était une fille. Elle serait peut-être un jour devenue la mère d’un Jean-Jacques Dessalines, d’un Henri Christophe, d’un Charlemagne Péralte ou d’un Jacques Stephen Alexis, la mère d’un grand homme ou d’une grande femme des Arts, des Lettres ou des Sciences, la mère d’un bâtisseur de pays ou d’un sauveur d’âmes, une mère à aimer, à fêter, à qui un enfant aurait dit : « Maman, je t’aime. Bonne Fête des Mères. » Nous savons que ce bébé a existé et nous ne pouvons pas l’oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser à cette femme aveugle et malade, pas vieille mais le paraissant, rencontrée au Pénitencier National à Port-au-Prince en 1992. Nous sommes allés, le Colonel Gracia Jean, Ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale, Maître Antoine Leconte, Ministre de la Justice et moi-même en visite au Pénitencier National en un jour (date?) que le gouvernement avait consacré aux prisonniers. Pour la circonstance le Pénitencier avait été rendu présentable. Les prisonniers aussi.

Cette femme –j’insiste qu’elle était aveugle, visiblement malade et qu’elle faisait vieille– était enceinte. De qui? Nul ne pouvait le dire. Elle était enceinte de tout le monde car la plupart des prisonniers avaient profité de sa fragilité psychologique pour abuser d’elle. Bien sûr, nous avons d’autorité et en dehors des procédures, ordonné la libération immédiate de cette femme. Libérée! Comme c’est vite dit. Elle n’avait nulle part où aller! Il a fallu la garder comme une bête à montrer, prisonnière sans l’être dans l’enclos (!) de la prison en attendant que le ministère des Affaires Sociales alerté trouve une solution à son cas. Je pense à elle tous les ans le 8 mars et pour la Fête des Mères. Elle est peut-être encore vivante, son enfant aussi. Souhaitons que pour eux aussi ce soit aujourd’hui la Fête des Mères. Nous savons que cette femme a existé et nous ne pouvons pas l’oublier.

Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser à Me. Mireille Durocher Bertin assassinée le 28 mars 1995 à seulement 35 ans alors qu’elle était enceinte et déjà mère de quatre enfants en bas âge pour la faire taire car ses paroles qui réclamaient la Justice, le respect des Lois, le règne du Droit assourdissaient ceux qui ne voulaient entendre que pouvoir, argent, sexe, assassinats, père Lebrun, embargo, dépendance et autres traitreuses atrocités. Nous savons que Mireille Durocher Bertin a existé et nous ne pouvons pas l’oublier.

Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser à cette jeune femme, Marline Mérestant, élève en deuxième année à l’école des sciences infirmières de l’UND, enlevée il y a moins d’un mois, violée, torturée, dont le corps mutilé a été jeté sur la voie publique pour le festin des animaux errants. Nous avons tous vu sa photo publiée par sa famille quand elle a été portée disparue. Elle était jeune, belle et souriante. Elle regardait l’avenir avec confiance. Nous avons tous vu la photo de sa dépouille. Je ne la décrirai pas. Pareilles horreurs ne peuvent plus continuer en Haïti qui a été le premier pays, le tout premier pays à revendiquer le droit à l’intégrité physique de l’individu à l’époque où le tortionnaire s’appelait Rochambeau. Mais c’était il y a 220 ans.

Aujourd’hui nous sommes Rochambeau et nous avons le devoir de nous soulever contre nous-mêmes pour réclamer que le corps de l’Haïtien ne soit soumis à aucune torture, à aucune dégradation, que ce soit par les policiers qui pratiquent encore le ‘djakage’ ou que ce soit par les gangs de Jovenel Moïse, de Jean-Bertrand Aristide ou des seigneurs de l’opposition qui s’opposent pour se positionner, mais sans rien proposer sauf que le même demeure. On attend maintenant d’eux qu’ils s’opposent à l’insécurité quotidienne et à la torture banale pour dire qu’ils ont enfin quelque chose à proposer.

Être tueurs est peut-être un destin. La société doit alors les faire soigner et leur donner une alternative de survie. Être tortionnaires n’est pas un destin, mais un choix, une décision et même une esthétique pour ceux qui invitent les pauvres à « BA YO SA YO MÉRITÉ ». La Cité doit alors les évacuer de son sein. Nous savons que cette jeune femme a existé et nous ne pouvons pas l’oublier.

Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser aux petites restavèks de 12 – 13 ans qui se font voler leur innocence, leur avenir et leur estime de soi. À 13 ans on ne peut parler ni d’amour ni de consentement. On ne peut parler que de viols, et de ces viols naissent des enfants qui n’ont pas appris à dire « Maman, je t’aime », qui ne savent même pas qu’aujourd’hui c’est la Fête des Mères. Nous savons que ces petites restavèks ont existé et qu’il y en a encore. Nous ne pouvons pas les oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser à toutes ces femmes, mères comme les nôtres, qui s’offrent aux premiers venus pour financer le maigre repas de leurs nombreux enfants. Elles offrent leurs corps. Elles offrent aussi leurs consciences et leurs âmes. Combien y-en-a-t-il qui se sont faites fillettes laloschimèresmères Lebrunkidnappeurs, membres de gangs, ou encore policières indisciplinées et gangstérisées en pensant assurer à leurs enfants un avenir meilleur que leurs passés à elles, parce que notre pays, Haïti, depuis 1806, depuis 1915, depuis 1957, et surtout depuis 1991, n’a jamais su satisfaire leurs besoins les plus élémentaires ni reconnaître leur dignité de femmes, de mères, de citoyennes. Parce que les politiciens de notre pays de tous bords, les posants et les opposants, se sont enrichis de nos taxes et de nos impôts plutôt que de s’occuper du bien-être de la population. Récemment encore, en emportant les fonds Pétro-Caribe ils ont volé la santé, l’éducation, les loisirs et la culture que l’amitié du Venezuela avait offerts à nos enfants pour les sortir de la rue. Elles sont coupables, mais aussi victimes. La justice dans leurs cas, en plus d’être pénale doit être aussi l’engagement de toute la société de les encadrer et de les valoriser en tant que femmes, mères et citoyennes pour leur donner des raisons de s’aimer; l’engagement aussi de donner à leurs enfants l’éducation de dire demain avec fierté : « Maman, je t’aime. Bonne Fête des Mères. » Nous savons que ces délinquantes, que ces criminelles existent. Nous ne pouvons pas les oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021, ou en tout temps d’ailleurs, sans penser à toutes ces femmes, plusieurs centaines, tuées par l’embargo de Bill Clinton sollicité par Jean-Bertrand Aristide. Tuées en essayant de donner la vie. Sans penser aussi à leurs enfants qui n’ont jamais réussi à naître Elles ne sont plus là pour savoir que nous pensons à elles. Personne, jamais n’a pu leur dire Bonne Fête des Mères. Leurs enfants auraient eu aujourd’hui 27, 28 ans. Ils auraient été des hommes et des femmes actifs dans la construction du pays à venir, d’une Haïti sans embargo, sans invasion, sans occupation, sans père Lebrun, sans insécurité, sans pays lock, d’une Haïti où les chantiers de toutes natures se multiplient pour le développement intégral de ses citoyens. Nous savons que ces femmes sont mortes et que leurs enfants n’ont jamais pu naître. Nous savons comment et pourquoi c’est arrivé. Nous ne pouvons pas les oublier. Jamais nous ne les oublierons. Nous nous y engageons.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 aux milliers de femmes, aux milliers de mères, qui ont survécu au tremblement de terre de 2010. Pour elles et pour leurs enfants des milliards de dollars ont été recueillis qui auraient pu leur donner un avenir d’êtres humains. C’est le même Bill Clinton de l’embargo et du riz de l’Arkansas qui s’est sauvé avec l’argent des sinistrés grâce à la complicité active des faux démocrates qu’il avait placés au pouvoir en 1994 et qu’il est venu embrasser publiquement pour les féliciter au lendemain même de l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin. Ils y sont encore sous d’autres noms. Nous serions complices de ces faux démocrates et de leurs associés si nous osions dire Bonne Fête des Mères à celles de ces femmes qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Comme si rien ne s’était passé. Qu’elles sachent au moins que nous ne pouvons pas les oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser aux femmes palestiniennes, mères elles aussi, mourant sous les balles assassines des soldats d’Israël pendant qu’elles fouillent les décombres de ce qui fut chez elles à la recherche des corps mutilés de leurs enfants assassinés du haut du ciel par des drones sans cœurs ou des avions sans conscience ou de loin par des obus de chars aussi gros que le malheur. Assassinés avec des armes fournies par des pays riches, dont les États-Unis et la France, avec leur complicité active, assassinés pour avoir commis le seul crime de réclamer et de vouloir récupérer leurs terres volées par les Sionistes il y a bientôt trois quarts de siècle, des terres que des générations de leurs ancêtres ont cultivées et transmises à leurs enfants.

  Que personne ne me dise que la Palestine est loin; que nous sommes des Haïtiens déjà incapables de régler nos propres problèmes de corruption et d’insécurité; que ces pays qui soutiennent Israël et participent au génocide des Palestiniens peuvent nous punir car ils se disent les tabernacles de la démocratie, et qu’en cette qualité ils nous occupent militairement, économiquement, culturellement, politiquement et autrement depuis toujours, sans nous avoir jamais permis de bénéficier de notre souveraineté chèrement payée. Ces considérations ne nous ont pourtant pas empêchés de voter le 29 novembre 1947 pour la partition de la Palestine et la création de l’état d’Israël afin de rester fidèles à notre tradition d’appui aux peuples victimes de la barbarie des prétendus civilisés. Que personne ne me dise que le sort des Palestiniens ne nous regarde pas. Celui des Juifs d’Europe ne nous regardait pas plus en 1947, mais celui des êtres humains qu’ils étaient nous paraissait inacceptable. En 1947 nous ne pouvions pas penser que les Juifs devenus Israéliens porteraient un jour avec arrogance et compétence à  la mémoire de Hitler le drapeau de l’horreur que celui-ci a dû déposer.

  La Palestine, c’est nous! L’apartheid qui leur est imposée est déjà en préparation pour nous Haïtiens dans les grandes chancelleries et dans notre voisinage. La Palestine, c’est nous! Si nous ne crions pas pour elle et avec elle aujourd’hui, personne ne criera pour nous et avec nous demain quand nous serons les Palestiniens de nos voisins. On nous laissera à notre déchéance en nous rappelant que nous n’avons pas versé une larme pour les Palestiniens et que nous avons à au moins trois reprises abandonné Cuba et le Venezuela dans les griffes de leurs prédateurs alors qu’ils avaient besoin de notre fraternelle solidarité. Nous les avons chaque fois vendus pour quelques deniers qui ont enrichi nos dirigeants, augmenté notre misère et accentué notre dépendance. Non, la Palestine n’est pas loin. Des hommes qui souffrent ne peuvent être loin de nous Haïtiens qui savons ce que souffrir veut dire. Les Palestiniens, c’est nous! Nous sommes bottés au cul par les mêmes bottes et nous partageons avec eux la même condition humaine. Le jour où les Haïtiens que nous sommes abandonneront des hommes réduits en esclavage pour des raisons égoïstes et pour quelques dollars nous ne mériterons plus le drapeau qui a flotté sur la Crête-à-Pierrot et sur Vertières, le drapeau qui a symbolisé pour le monde entier, même pour ceux qui lui crachent dessus depuis sa création, la libération et la liberté des peuples, le drapeau qui a dit et qui dira toujours NON à l’esclavage sous toutes ses formes, sous forme d’apartheid, d’occupation, de colonisation, d’interventions impérialistes et de génération de la misère. Ne pas prendre une position claire, non équivoque, pour la liberté des Palestiniens et la restitution de leurs terres, c’est être complices de leurs oppresseurs. C’est accepter à l’avance que nous soient imposés, sans détours de langage cette fois, tous les embargos, occupations, invasions, missions de stabilisation, choléras, protectorats, accompagnements et autres formes d’amitiés hypocrites et criminelles. C’est avouer que nous n’avons rien appris de la mort de Pierre Sully, de Charlemagne Péralte, de Benoît Batraville et de nos 25 mille frères et sœurs de 1937 et qu’ils sont morts pour rien; c’est avouer que nous ne sommes pas dignes de notre bicolore que nous venons de célébrer le 18 mai dernier, il y a moins de deux semaines. Faites que le sang de 1804 n’ait pas coulé en vain. Dites votre solidarité avec tous les peuples opprimés, avec leurs mères qu’ils aiment, leurs mamans qui les aiment, à ces femmes d’ailleurs, d’un ailleurs qui ressemble à notre chez nous, pour qui la Fête des Mères n’a aujourd’hui aucune signification.

  J’ose quand même dire aux mères et aux mamans palestiniennes qui ont vu avec effroi leurs enfants de tous âges se faire écraser sous les roues à chenilles des chars israéliens qu’il n’y a pas d’exemple dans l’histoire qu’un peuple uni qui lutte pour la justice et pour sa liberté ne finisse pas par vaincre. Il n’y a aucun exemple dans toute l’histoire des hommes que l’union n’ait pas donné la force et la victoire aux peuples qui luttent. Nous le disons chaque jour : L’Union fait la Force.

  À ceux qui ne reconnaissent aucun sens à l’Histoire ou qui prétendent qu’elle est finie, je réponds qu’elle avance, qu’elle avance vers la rencontre de la liberté et de l’existence et que l’homme est son moteur. Elle avance vers la fusion des hommes et de l’humain, vers la rencontre de l’homme et de l’esprit. Ce ne sera pas la fin de l’histoire mais son vrai commencement, car l’histoire ne peut être que la réalisation de la liberté humaine. Au nom de tous les Haïtiens j’ose dire aux mères palestiniennes qu’un jour la Palestine libérée se lèvera pour leur chanter d’une seule voix : Nous vous aimons, Mamans, Bonne Fête des Mères. Nous savons que ces mères existent. Nous ne pouvons pas les oublier.

  Comment dire Bonne Fête des Mères en 2021 sans penser aux mères des afro-américains de tous âges tués quotidiennement aux États-Unis par des policiers blancs. Nous savons que ces femmes, existent et nous ne pouvons pas les oublier. Les épouses des policiers tueurs aussi sont des mères qui s’enorgueillissent de voir leurs enfants grandir et devenir des policiers, des policières, des membres du Ku Klux Klan ou d’honorables sénateurs républicains. Nous ne pouvons pas les oublier non plus comme nous n’oublions pas que même les pires ennemis du genre humain ont aussi des mères et qu’ils ont des femmes qui ont des enfants. La maternité est  universelle, la Fête des Mères aussi. C’est donc la Fête des Mères pour les mères et les femmes de Jean-Bertrand Aristide, de Michel Martelly, de Jovenel Moïse, de Laurent Lamothe, de Benjamin Netanyahou, de Derek Chauvin et de Donald J. Trump pour n’en citer que sept. À ces femmes nous souhaitons d’être aimées de leurs enfants et que cet amour les encourage à s’inscrire dès maintenant dans la lutte pour  une humanité épanouie.

  Nous parlons des mères, de nos mères, en oubliant notre mère première, celle qui est à la fois notre mère et notre fille. Celle par qui nous sommes, celle par qui nous existons, celle qui ne peut être ni exister sans nous. Elle est à part de nous en même temps qu’elle est nous. Elle est en nous pour être nous, nous sommes en elle pour être elle. Tous les ans à certaines dates, et tous les jours dans les écoles nous dissertons sur les circonstances de son avènement et nous promettons de l’aimer, de la défendre, de la protéger, de la faire prospérer. Pourtant, …

  … nous la couvrons de saletés malodorantes, nous en avons fait une immense poubelle; nous acceptons même que nos grands amis viennent se débarrasser en son sein de leurs déchets indésirables et dangereux;

  … nous dépouillons ses mornes de toute végétation au point qu’un journaliste canadien, Normand Lester, en a dit qu’elle était devenue un « roc dénudé dans la mer caraïbe »; au point que les oiseaux de notre enfance ont émigré en République dominicaine à titre de réfugiés écologiques ;

  … nous la maintenons et nous avec elle dans la maladie, l’ignorance, l’inculture, la misère, la dépendance, et nous nous complaisons du mépris de nos voisins;

  … nous livrons ses ressources naturelles aux pirates internationaux sans revendiquer ses droits ni exiger une juste compensation pour les dommages qu’ils causent;

  … malgré nos discours lyriques à faire pleurer nous ne l’aimons pas. Avouons-le, nous ne l’aimons pas, car comment expliquer que nous détournions à notre profit individuel des richesses diverses qu’elle aurait pu utiliser en tant que mère pour notre bien-être à tous; et comment expliquer finalement que certains d’entre nous aient même demandé qu’elle et nous, Haïti et ses habitants, soyons placés sous embargo ou qu’à la limite Port-au-Prince soit bombardé et réduit en cendres.

  … Pourtant.

  Il nous arrivera un jour de pouvoir souhaiter Bonne Fête des Mères à Haïti, notre mère généreuse mais abandonnée ainsi qu’à nos mères, nos femmes, nos filles, nos sœurs, nos nièces, nos cousines, nos amours et aux autres sans avoir à nous poser des questions sur notre compétence morale de le faire, mais en chantant de joie de les savoir désormais protégées des kidnappeurs et des tortionnaires par leur mère, par notre mère, Haïti, enfin forte et libérée. Ce jour arrivera, mais il nous faut dès aujourd’hui commencer à préparer son avènement.

Comment donc dire Bonne Fête des Mères aux mères haïtiennes en 2021?

En le leur disant tout simplement:

Bonne Fête des Mères mamans! Nous vous aimons toutes!

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