Dimanche 9 mai 2021 ((rezonodwes.com))–
La rivière massacre , ce cours d’eau formant le tracé septentrional de la frontière entre Haïti et la République Dominicaine fait aujourd’hui l’objet, d’un différend entre haitiens et dominicains.
La construction d’un canal d’irrigation dans la localité de Perié (Haïti) qui sera alimenté par la rivière Masacre est à l’origine dudit différend.
Les dernières images capturées par les journalistes du Listín Diario montrent l’avancement d’un canal souterrain et d’un autre à ciel ouvert, qui « pourraient entraîner la destruction du lit de la rivière de la partie dominicaine du Masacre et ruiner la production de bétail.
Et les responsables dominicains n’ont pas pris de temps pour manifester leurs inquiétudes, voire même, leur colère.
Le Président Abinader a vite compris dans cette affaire que la République Dominicaine n’est pas dans une position de force et privillégie une solution négociée.
Cependant les agriculteurs dominicains, eux, passent déja à l’offensive et soutiennent que la déviation des eaux de la rivière massacre ne profitera pas vraiment aux Haïtiens pauvres, mais à une toute petite minorité, car les secteurs puissants ont acheté leurs terres pour des projets agricoles« . Le barrage de Marion qui a coûté quelque $10 millions au fisc, serait en quelque sorte, selon des leaders politiques du Nord-Est, conçu au profit de « grands planteurs« .
Toutefois , le régime PHTK semble vouloir aujourd’hui faire appel à la population haitienne pour l’aider à défendre une cause qui n’est pas la sienne, mais celle de quelques gros bonnets du Nord-Est qui veulent profiter de leur passage au pouvoir pour faire avancer certains de leur projet, utilisant des ressources étatiques au bénéfice de leurs propres entreprises.
Cependant les eaux de la rivière massacre ne sont les seules ressources partagées avec les dominicains mais accaparées par le régime PHTK et ses alliés qui feront objet de conflit entre Haiti et la République Dominicaine.
Il existe également des conflits potentiels entre cette République Dominicaine engagée dans un processus transparent de transformation numérique conformément aux recommandations de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), et une Haiti qui , sous le régime PHTK pendant 10 ans , a fait un triple choix:
a) l’opacité et la non-transparence comme méthode de gestion des Télécommunications et des fréquences radioélectriques en particulier
b) le maintien du statu quo comme seul moyen de protéger les intérêts de la clique au pouvoir ,aujourd’hui, illégalement et
c) les projets-bidons comme prétexte pour s’accaparer des ressources du pays.
Et de fait dans les prochains mois , éclatera au grand jour un autre conflit entre dominicains et haïtiens à propos de cette ressource necessaire aux communications radioélectriques: les fréquences.
Le fondement de ce conflit qui semble désormais inévitable réside dans les choix faits par les deux pays se partageant l’île lorsqu’il s’agit de la gestion de cette ressource que représente le spectre radioélectrique.
Les communications radioélectriques n’ont pas de frontière. Elles voyagent des deux cotés de l’île. Et cette ressource virtuelle mais limitée, le spectre des fréquences, qu’ elles utilisent, se retrouve dans les zones frontalières comme un bien commun, au même titre que les eaux de la rivière massacre qui prend sa source en République Dominicaine.
En tant que ressource limitée, la gestion du spectre des fréquences requiert le respect d’un certain nombre de règles et de principes qui sont edictés par un organisme des Nations Unies, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) dont la mission est , entre autres, de s’assurer l’utilisation rationnelle, équitable, efficace et économique du spectre des fréquences radioélectriques par tous les services de radiocommunication, y compris ceux qui utilisent des orbites de satellites, de procéder à des études et d’adopter des recommandations sur des questions de radiocommunication.
Le premier pays , la République Dominicaine, a choisi de se conformer à l’une des premières règles en matière de gestion des fréquences, c’est-a-dire l’établissement et la publication de deux documents officiels, accessibles à tous et conformes aux recommandations et résolutions de la Conférence Mondiale des Radiocommunications:
1- Le Tableau National d’Attribution des bandes de Fréquences (TNAF), le plan de base de l’utilisation du spectre des fréquences
2- La Règlementation Générale de l’usage des fréquences
L’autre pays (Haiti) , sous le joug du régime PHTK, préfère les voies obscures de la gestion non transparente du spectre des fréquences et n’a jamais songé à mettre à jour son TNAF , mettre à jour et rendre disponible une Reglémentation qui garantirait l’exploitation exempte de brouillages des systèmes de radiocommunication, et fournirait au pays un accès équitable au spectre radioélectrique — ressource naturelle limitée qui transcende les frontières nationales et dont l’utilisation doit être harmonisée .
Deux conceptions différentes, antagoniques et incompatibles de la gestion d’une même ressource qui, lorsqu’elles arrivent dans un espace commun (appelé zone de coordination, zone frontalière ) où elles doivent cohabiter ne peuvent qu’engendrer des conflits à n’en plus finir.
En particulier, lorsqu’il s’agit de fréquences ayant rapport à des services de communications importants ayant de forts impacts sociaux , économiques et politique comme la radiodiffusion où la téléphonie mobile, ces différends peuvent prendre des proportions considérables.
Le signe le plus visble de cette différence dans la gestion de cette ressource limitée entre la République Dominicaine et Haïti est l’inexistence et/ou l’innaccessibilité de ces documents dans le cas haïtien.
Alors que, aux premiers clics sur le net , le document du TNAF dominicain et celui de la Reglémentation Générale de l’usage des fréquences dominicaines, élaborés par nos voisins de l’Est en conformité avec les recommandations et resolutions pertinentes de l’UIT, ayant recu par décret la sanction du Président de la République Dominicaine , apparaissent.
Nous offrons à nos lecteurs le document de la Règlementation de l’usage des fréquences en République Dominicaine.