Samedi 1er mai 2021 ((rezonodwes.com))–Le président de facto Jovenel Moïse a inauguré samedi au son du tambour le barrage sur la rivière Marion, le deuxième du genre dans le pays, a-t-il déclaré, qui « peut stocker jusqu’à 10 millions de mètres cubes d’eau« .
Jovenel Moise, dans ses promesses comme à l’accoutumée, a indiqué que le barrage, l’œuvre d’un groupe de techniciens cubains, « viendra favoriser la production d’énergie hydroélectrique, l’irrigation des cultures et l’approvisionnement en eau potable des communautés voisines« , ce qui pourrait, d’après lui, « stimuler l’agriculture et l’économie » dans l’une des régions les plus pauvres du pays.
La construction du barrage de Marion dont le coût total du projet sera difficile à vérifier tout comme le montant exact dépensé pour la « caravane du changement« , terminée en feu de paille, est porteuse, selon Jovenel Moise, « d’un immense espoir pour l’avenir du département du Nord-Est, où le revenu par habitant est le plus faible du pays, principalement en raison du manque de ressources en eau », sans toutefois, fait allusion à la corruption devenue la principale règle de gouvernance de son administration qui a mis de côté la Cour des Comptes dans ses genres de projet.
En plus de sa capacité de stockage, il est rapporté que « quelque 20 millions de mètres cubes d’eau pourront transiter par le barrage chaque année, et le projet permet le développement de la pisciculture », a avancé Jovenel Moise dans un élan de propagande, alors que constitutionnellement parlant, il ne devrait plus être en charge du pays depuis le 7 février dernier.
L’initiative a été menée à bien par un groupe de techniciens cubains de l’Institut national des ressources hydrauliques et de la société Dinvai de l’île. Moïse a remercié la collaboration des équipes techniques cubaines et haïtiennes qui se sont sacrifiées « avec un esprit de créativité dans la construction du barrage de Marion ».
Selon le ministère de l’agriculture, la superficie irriguée avec l’eau de la rivière Marion passera de 1 800 à 3 000 hectares, « l’objectif étant d’atteindre 10 000 hectares« , sans préciser les propriétaires de ces hectares.
Pour les agriculteurs des environs, tirés sur le volet, pour venir applaudir un président appuyant ouvertement des gangs armés qui terrorisent la population, « l’infrastructure permettra de préserver les champs, constamment dévastés par les eaux du fleuve« .
Il est important de rappeler que Jovenel Moise avait décroché un juteux contrat des fonds de Petro Caribe pour l’exécution de travaux d’infrastructures dans le Nord-Est n’ayant jamais vu le jour et selon un rapport de la Cour, les fonds auraient été détournés.
