Les familles Gautier et Buteau exigent la libération immédiate des prisonniers politiques du 7 février

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Note des familles Gautier et Buteau

Mercredi 3 mars 2021 ((rezonodwes.com))– Voilà plus de trois semaines déjà depuis les événements passés à Petit Bois le 7 février 2021. Nous avons par décence, gardé une certaine retenue afin de ne pas nuire au travail de la justice haïtienne à propos de cette triste affaire dont nos proches, des amis et leurs compagnons d’infortune ont étémis en cause.

Nous avons décidé de sortir de notre réserve en regard de la lenteur, dans son évolution, du dossier, lenteur qui pour beaucoup s’apparente à une volonté de châtier des citoyens qui, au pire, participaient à la vie politique de leur pays, parce que soucieux de son avenir immédiat et en vertu des droits que leur confère la Constitution. Les «prévenus» auraient dû déjà comparaìtre, d’après ce que dicte la loi, par devant leur juge naturel.

Suivant certains juristes avisés, ce dossier, dans son contenu et dans sa forme, n’est guère consistant et il n’est que politique.

Nous connaissons le poids de la politique sur notre société. Sa main souvent trop lourde a toujours pesé sur son développement et son épanouissement. Il est politique parce
que relevant d’un prétendu coup d’État. Si tel était le cas, il conviendrait d’évoquer assurément la matérialité des faits reprochés à ces «inculpés» jusqu’àles mettre brutalement et arbitrairement en cause.

Selon les faits rapportés et les déclarations afférentes, ce coup d’État aurait été avorté en pleine nuit, celle du 6 au 7 février autour des 2hrs 30 du matin. Les soi-disant conspirateurs auraient été surpris dans leur sommeil, celui du citoyen ordinaire, du juste n’ayant rien à se reprocher. C’est peut-être là, à côté de bien d’autres points plus juridiques dans ce cas d’espèce, que ce dossier se révèle troublant et même équivoque en regard du simple bon sens:

  • comment des hommes, des femmes préparant un tel coup de force auraient-ils pu être surpris en plein sommeil alors que dans une pareille situation et avec un objectif d’une
    telle envergure, ils auraient dû être en totale veillée des armes? Cela n’a pas semblé être le cas.
  • pour se livrer à une telle entreprise, il faudrait, outre une certaine jeunesse mais aussi l’expérience de la chose et une sérieuse et adéquate préparation (physique, technique et même stratégique) comme pour des hommes et des femmes accoutumés à ce genre d’exercice. Or, ces paisibles citoyens impliqués dans cette drôle d’affaire semblent dénuer de tous ces attributs physiques, techniques et ne disposent de surcroı̂t d’aucun armement ni d’équipements appropriés. Peut-on, devrait-on très sérieusement parler de coup d’État?
    Depuis ce fameux dimanche nous n’avons cessé de nous interroger autour de ces faits plus que troublants.
  • les spécialistes de nos codes juridiques, toujours en ce cas d’espèce, affirment en évoquant certains principes,dans ce domaine précis, celui de ce prétendu coup d’État, qu’il n’est guère indiqué de parler d’infraction d’autant que l’arrestation a étéillégale, arbitraire! Ce qui, en conséquence annulerait toute infraction; Les conditions illégales de cette arrestation frappent de nullité cette dernière.
  • l’arrestation est complètement illégale et elle le demeurerait même en cas d’infraction. Elle s’est effectuée en pleine nuit, dans un lieu de résidence privée en absence de
    mandat décerné par un juge et des forces publiques légalement préposées à cet effet. L’USGPN, dont la tâche officielle, telle qu’assignée par la loi et les règlements est essentiellement celle d’assurer la protection du Palais et de la famille présidentiels ainsi que celle des anciens Chefs d’Etat, ne dispose d’aucune provision légale pour se livrer à cette forme d’action et dans un lieu tout-à-fait étranger à sa mission et à sa vocation.
  • nous n’aurons de cesse de le rappeler, il n’y a pas eu d’infraction parce qu’il n’y pas eu de coup d’État. Aucune opération n’a été entreprise en vue d’assauter le Palais National. Pas de troupes, ni de véhicules pour leur transport, pas de chars blindés; aucun corps armé n’a effectué de tentative pour investir cet édifice fortement défendu par l’USGPN. Aucune manœuvre de ce genre n’a été enregistrée ce jour-là. Il s’agit d’une odieuse machination, une opération montée de toute pièce en vue d’installer la peur et le silence au sein de
    notre société.

En conséquence, les familles Buteau, Gautier, de leur ami Claude Veillard et celles de tous les «inculpés», tout en accordant et en gardant leur confiance en la justice de la Croix–des-Bouquets et de leur pays, de tous ces citoyens et citoyennes privés illégalement de leurs droits et de leur liberté. Elles formulent le vœu que les juges préposés à se prononcer sur cette insolite «affaire» parviennent à établir, selon les lois en vigueur, la vérité du droit.

Ces familles en profitent pour exprimer leurs remerciements et leur reconnaissance à l’ensemble de la presse, aux Institutions des droits humains, aux associations de femmes, aux associations professionnelles des agronomes, des médecins et des chirurgiens, aux étudiants, pour leur soutien moral, pour leur compréhension et pour la chaleur de leurs réconforts! Les deux familles en profitent pour saluer l’action des avocats qui spontanément se sont placés pour la défense des prévenus.

Cet élan de spontanéité est sans doute le gage pour le futur d’une réelle démocratie à la fois politique et sociale pouvant contribuer au bonheur des citoyens et citoyennes de notre pays!

Pour les familles

Catherine Buteau
Dr Jacqueline Gautier
Daniel Gautier
Dr Jean Hénold Buteau
Pierre Buteau

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