La tournée en rond, au cœur des institutions publiques Haïtiennes.
Dimanche 22 janvier 2017 [[rezonodwes.com]]–De nombreuses observations et réactions au cours de ces dernières décennies nous ont montré une sorte de monotonie au sein de nos institutions publiques. A Chaque gouvernement, les problèmes s’intriquent souventes fois, sur les mêmes formes. On dirait que ce soit le même gouvernement, mais sur un autre nom.
Le constat observé dans la majorité des interventions médiatiques, des forums tenant une portée politique et sociale, on nous exhorte toujours à la quête d’une prise de conscience citoyenne et même patriotique. Pourtant l’acquisition d’un niveau de conscience d’une personne ne peut se découler qu’à l’intérieur de sa classe sociale. Pour mieux approfondir cette question Karl Marx croyait que : «ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, mais leur existence sociale qui détermine leur conscience».
C’est pour dire que chacun ne va pas avoir le même niveau de conscience autour d’un même sujet. Et cette réflexion nous achemine à croire que : la prise de conscience peut accéder à l’émergence d’une classe, mais pas à une société divisée en plusieurs classes.
En fait, nous avons un système politique s`asseyant sur la démocratie, son application exige la mise en place des institutions et l’organisation des élections à chaque échéance. Et le but principal garanti par les élections, c’est le renouvellement du personnel politique. C’est là que nous allons accentuer la démarche de notre travail.
L’un des plus grands problèmes d’Haïti, c’est que nos institutions ne fonctionnent pas au rythme du temps. Beaucoup sont ceux qui les accusent d’un manque de structures matérielles, sans tenir compte des personnes qui les constituent. Pourtant la question trébuchante existant au sein de cette dernière se repose sur la façon dont on procède au renouvellement des personnes dans chacune d’elles.
Et quand on part d’un constat, on verra que c’est une tournée en rond qu’existe dans la fonction publique haïtienne. C’est comme quoi, il n’y a pas de grand ni de petit poste dans le service public. Tout dépend d’une affaire de stratégie, d’une renommée politique mais non d’une affaire de compétence relative au domaine. N’importe quelle personne, pour n’importe quel poste vacant dans cet exercice baptisé permutable par eux.
Celui qui était le ministre des sports hier, peut s’apparaître aujourd’hui comme secrétaire d’État à la sécurité publique ou directeur général. Un ex président ou un ex premier ministre, à n’importe quelle heure, peut se convertir en conseiller politique d’un gouvernement autre que le sien. La personne qui briguait un poste de député autrefois, peut devenir se muer en commissaire du gouvernement ou ministre. On ne va pas étonner si quelqu’un qui était premier ministre, se bat pour qu’il soit président .
Le vice-recteur de l’université se transforme en recteur, et le recteur en doyen de faculté. Un député se démet de ses fonctions pour attraper son train de sénateur, et le sénateur, à son tour, démissionne pour devenir ministre. En réalité, tout est circulaire dans l’administration publique haitienne. Tous les postes s’inscrivent dans un cadre de permutation en créant l’opportunité à la réalité de rester la même. En fin de compte, il n’y a aucun gène de parti et de conviction dans la politique haïtienne.
En faisant ressortir ces idées, nous voyons que nous en accumulerons toujours ces problèmes, dans la mesure où, nous faisons le recrutement des personnes sur la base d’une appartenance politique ou d’une provenance sociale que sur la base d’une compétence. Cette pratique erronée débouche automatiquement sur deux principaux phénomènes , c’est la gérontocratie dans les postes publics et la migration des jeunes compétences vers d’autres horizons.
D’autant plus, cette tournée en rond qui se manigance dans l’administration publique, laisse voir qu’il y a peu d’homme de conviction dans le pays. La plus grande partie de cette catégorie mène une politique d’Autruche . La même personne s’attèle au même ou d’autre boulot de gouvernement en gouvernement et peu importe les idéologies. Tout simplement, on cherche à s’adapter et à marcher au gré de son donneur de job.
De ce fait, notre système politique et même social ne pourraient plus générer des opposants pour l’avancement réel de la démocratie, mais plutôt des frustrés. On peut rencontrer un individu à l’intérieur d’un poste public où il y’en a 30 ans depuis qu’il l’a été. C’est comme quoi, on a l’impression que depuis tout ce temps là, personne n’apprend cette discipline dans laquelle il s’exerce.
En effet, on réalise qu’à force de monopoliser les postes, nos institutions se transforment en un réseau de mafia de toutes sortes, il n’y a aucune rupture d’équilibre et intellectuelle. Et à tout bout de champ, ça nous invite à poser la formule suivante : anciens Hommes, anciennes structures, nouveaux Hommes, nouvelles structures.
Alors si nous critiquons et reprochons depuis longtemps les structures de nos établissements : il va falloir que nous assigne des places aux jeunes compétences dans les administrations publiques pour stopper cette tournée en rond et épouser la compétence comme méthode de choisir.
©Carlens NAPOLEON.
Étudiant en Philosophie et science politique à l’IERAH/ISERSS (UEH)

