Claude Joseph et Moïse Jean-Charles, autrefois victimes de gaz lacrymogènes, désormais au pouvoir et remettent en vigueur cette « pratique déshumanisante »
PORT-AU-PRINCE, 14 novembre 2025 — Le sit-in organisé par « Conviction pour le Changement » devant la Villa d’Accueil a été dispersé vendredi matin par des unités de la Police nationale, qui ont utilisé une importante quantité de gaz lacrymogènes. Plusieurs blessés ont été rapportés, des arrestations ont eu lieu et un décès a été mentionné comme suspect par l’avocat Caleb Jean-Baptiste. Certains manifestants affirment que des grenades lacrymogènes auraient été lancées à l’intérieur d’un autobus transportant des militants.
Les scènes observées rappellent les épisodes de février 2024, lorsque Claude Joseph, alors opposant à Ariel Henry, dénonçait publiquement la dispersion au gaz lacrymogène d’un sit-in de militants de EDE à Musseau. Il avait alors évoqué une méthode attentatoire à la dignité des citoyens.
Un parallèle s’ajoute avec la marche du 17 octobre 2022 menée par Moïse Jean-Charles contre l’administration d’Ariel Henry. Le leader de Pitit Desalin avait été exposé aux gaz lacrymogènes sur la route de l’ambassade des États-Unis, des images le montrant au sol pendant que ses proches lui portaient assistance.
Vendredi, plusieurs protestataires se sont déclarés indignés par ce qu’ils qualifient de « comportement bestial de la police contre des gens sans armes ». En milieu d’après-midi, ni Claude Joseph – représenté par Smith Augustin au CPT- ni Moïse Jean-Charles par Emmanuel Vertilaire, désormais liés de près à l’architecture du pouvoir transitoire, n’avaient réagi publiquement aux événements.
Selon des contestataires, cette absence de prise de position nourrit les critiques de ceux qui estiment que des pratiques déshumanisantes autrefois dénoncées continuent d’être appliquées, au détriment des droits fondamentaux.

