Pas de blocs sanitaires, pas de points de lavage des mains, pas de distanciation,… : CNEH alerte sur les conditions des écoles dans l’Ouest

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Monsieur Louis Fritz DORMINVIL
Directeur départemental d’Éducation de l’Ouest (DDE-O)
En ses bureaux.-

Port-au-Prince, lundi 10 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–

Monsieur le Directeur départemental,

Je vous écris en tant qu’enseignant au Lycée et syndicaliste. Je tiens à vous interpeler d’abord sur la situation sanitaire des écoles publiques du département de l’Ouest à l’heure où les pays font face à une augmentation vertigineuse du nombre de cas et de décès liés à la COVID-19, afin de vous inciter à prendre les mesures nécessaires, et sur les risques de contamination que nous enseignant.e.s, et la population scolaire, encourons.

À l’occasion de la reprise scolaire post-covid le 10 août 2020 dernier, votre Ministère de tutelle a publié un guide étalant différentes mesures à adopter pour garantir la sécurité sanitaire des élèves, du corps professoral, du personnel administratif et du personnel de soutien dans les écoles. Jusqu’à présent, rien ou presque rien de ce beau guide n’a été appliqué. La distanciation sociale demeure non-effective.

Les élèves sont entassés comme des sardines ou, dans certains cas, ils sont obligés de s’asseoir sur le sol ou de rester debout pour assister aux cours. Quel triste sort que vous réservez aux enfants de la République! Où sont les masques que vous avez promis? Les points de lavage des mains dans les écoles? Vous êtes-vous assuré qu’il y a du savon, des solutions hydro-alcooliques à la disposition des élèves, des professeurs? Toutes les écoles publiques de la capitale ont-elles un bloc sanitaire?

C’est ce que la CNEH et d’autres syndicats d’enseignant.e.s ont réclamé bien avant la reprise. Mais pour nier la réalité, le MENFP et l’administration dont vous faites partie ont choisi de proférer des menaces de mort à l’encontre des syndicalistes, utiliser la répression, la violence, les actes d’assassinats (Grégory St Hilaire) au lieu de s’asseoir avec les leaders syndicaux pour trouver des pistes de solution. Ce qui est contraire notamment à la Convention no 87 de l’Organisation internationale du Travail signée et ratifiée par l’État haïtien.

La situation dont je vous ai fait état plus haut met en péril la santé des élèves, des enseignant.e.s, du personnel administratif, du petit personnel et de leur entourage. Vous devriez prendre en urgence les mesures qui s’imposent afin de garantir un environnement sain favorisant le processus enseignement-apprentissage.

Si rien n’est fait dans un délai raisonnable, je pense que les professeurs ont le droit de ne pas se présenter, malheureusement, dans leur salle de classe en vue de respecter les consignes du Ministère de la Santé publique et de préserver leur santé.

Espérant que vous comprendrez la logique de ma démarche, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur départemental, mes salutations distinguées.

Lency Paul
Enseignant et syndicaliste

c. c.    Cabinet du Ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle

           Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP)

           Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSCCA)

           Direction des Ressources humaines- MENFP

           Confédération nationale des Éducatrices et Éducateurs d’Haïti (CNEH)

           Plateforme des syndicats d’enseignants

           La presse

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