A une semaine de l’élection, Biden promet d’endiguer le Covid-19

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par Sébastien BLANC et Ivan COURONNE

Mardi 27 octobre 2020 ((rezonodwes.com))– A sept jours de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump multiplie mardi les meetings dans l’espoir de susciter un ultime retournement de tendance, tandis que son adversaire démocrate Joe Biden, plus discret sur le terrain, continue de l’éreinter pour sa gestion de la pandémie.

Alors que 67 des plus de 230 millions d’électeurs américains ont déjà voté (un tiers en personne et deux tiers par courrier), un record historique, les deux hommes font chacun campagne dans des Etats normalement considérés acquis pour les républicains, signe de l’immense défi qui se dresse devant le président sortant. 

De Washington à Las Vegas, en passant par le Michigan, le Wisconsin et le Nebraska: comme d’habitude c’est Donald Trump qui a prévu la journée de meetings la plus dense. 

Son rival s’est contenté lui d’un seul déplacement, dans l’Etat de Géorgie, dans le Sud conservateur où encore récemment personne n’aurait envisagé que M. Trump puisse être battu.

Là, il s’est inscrit dans la lignée d’un illustre président démocrate de temps de guerre, Franklin Roosevelt (1933-1945), à Warm Springs, où l’ancien dirigeant paralysé des jambes par la polio se rendait pour ses « eaux thérapeutiques ».

« Nous pouvons contrôler le virus, et nous le ferons », a lancé Joe Biden, exploitant à fond la petite phrase du chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows, qui avait dit au cours du week-end: « Nous n’allons pas contrôler la pandémie, nous allons contrôler le fait qu’on puisse avoir des vaccins ».

« Si vous m’accordez l’honneur d’être votre président, préparez-vous à un changement de priorités. Car nous agirons, dès le premier jour de ma présidence, pour reprendre le contrôle du Covid », a déclaré l’ancien vice-président de Barack Obama, dans un discours en extérieur de 20 minutes.

– Obama actif –

L’ex-magnat de l’immobilier, si l’on se fie aux sondages qui le donnent à la traîne, pourrait avoir de mauvaises surprises le 3 novembre dans certains bastions républicains. Parmi lesquels l’une des trois circonscriptions du Nebraska, qui n’a pas voté démocrate depuis… Barack Obama en 2008.

Ce dernier est de retour sur les estrades pour la dernière ligne droite avant l’élection, et il a repris mardi son réquisitoire cinglant contre le milliardaire, qu’il juge nombriliste et incompétent.

Ce président revendique tout le crédit pour une économie dont il a hérité, et rejette toute responsabilité pour une pandémie qu’il a ignorée », a lancé Barack Obama à Orlando en Floride, dans un nouveau meeting « drive-in », où les participants étaient en voiture.

Il a de nouveau agité le spectre d’une répétition de l’élection de 2016, quand Hillary Clinton, en avance dans les sondages, avait finalement perdu à la surprise générale.

« La dernière fois, nous nous sommes reposés sur nos lauriers. Les gens ont été un peu paresseux, ils croyaient que c’était gagné d’avance, et regardez ce qu’il s’est passé », a dit Barack Obama.

– Trump revigoré ? –

Ces paroles piquent apparemment au vif Donald Trump, qui s’en est plaint juste avant de monter dans son hélicoptère à Washington.

« Il est tout le temps sur Fox », a noté le président, en parlant de Fox News, sa chaîne de prédilection.

Le milliardaire républicain a pourtant engrangé une indéniable victoire politique, la veille: la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des Etats-Unis a été confirmée par le Sénat. 

L’institution tranche les grandes questions de société aux Etats-Unis, et aura aussi le dernier mot en cas de litige électoral, une éventualité qui soulève des inquiétudes tant le président veut accréditer la thèse infondée d’un scrutin déjà entaché de fraudes à grande échelle, du fait de l’importance prise par le vote par correspondance.

La dernière semaine de campagne, celle de tous les dangers, pourrait voir revenir en force une question taraudante dans la société américaine: celle des brutalités policières et du racisme à l’encontre de la population noire, qui a agité le pays après la mort de George Floyd fin mai à Minneapolis.

La ville de Philadelphie a en effet été le théâtre dans la nuit de lundi à mardi d’une flambée de violence, après qu’un Afro-Américain de 27 ans souffrant de problèmes psychologiques a été abattu par des policiers.

De récents faits similaires, dénoncés par le mouvement Black Lives Matter (« Les vies des Noirs comptent »), ont suscité des réponses extrêmement contrastées de la part de MM. Biden et Trump, le premier promettant des mesures pour endiguer les injustices subies par les minorités raciales, le second condamnant un chaos selon lui orchestré par les démocrates.

seb-ico/iba

© Agence France-Presse

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