Insalubrité : la ville des Gonaïves croule sous les ordures

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Rares sont les rues de la Cité de l’Indépendance à n’avoir pas été décorées par des montagnes d’immondices. Une réalité qui scandalise des gonaiviens

Dimanche 18 octobre 2020 ((rezonodwes.com))– Des piétons et automobilistes obligés de frayer un chemin au milieu des tas d’immondices dans le chef-lieu de l’Artibonite s’impose comme la norme.

Depuis plusieurs mois, le service de voirie de cette ville historique se désengage de sa mission et proteste contre l’inssouciance du pouvoir central.

La mise à l’arrêt de ce service se justifie par l’irresponsabilite de l’organe de tutelle à honorer ses engagements envers les collectivités. Les agents de l’assainissement réclament onze (11) mois d’arriérés de salaires et paralysent le fonctionnement général de la mairie.

L’ancien cartel municipal dirigé par Neil Latortue a laissé un héritage désastreux de l’administration de la mairie. Pendant plus de neuf mois, les employés n’ont pas reçu leur salaire et l’institution a du faire face à un effectif pléthorique, ont dénoncé les concernés.

Patrice Brutus, nouvellement nommé par l’Executif, seul aux commandes, a dénoncé l’absence de cadres dans plusieurs services de la mairie, ce qui explique la performance catastrophique de la municipalité dans l’administration de la cité.

Les dettes envers le personnel de la voirie ne sont pas nouvelles. Cependant, aucune voix ne s’était manifestée et tous les services roulaient en dépit de cette période difficile surmontée sous la dynastie des Latortue. 

Aux heures qui ont suivi la prestation de serment du conseil exécutif intérimaire, les revendications des employés ont été remises à jour. Il s’ensuit la démission de Nativita Saint-Hillien, membre du cartel, insatisfaite de la gestion de la municipalité fragilisant la survie du conseil.

Dans l’intervalle, la situation se corse, dans le centre-ville, à Bienac, à Gatreau, à K-Soleil, à Descahos. Des pics de détritus dégageant la pestilence jonchent les rues, entravent la circulation automobile. 

Au marché communal le tableau est à son comble. Des commerçants côtoient des amas d’ordures et des marchandises sont étalées sur la chaussée non libérée par les fatras, constatent l’âme en peine des résidents. Ce qui expose à un véritable danger de santé publique.

Le panorama interpelle en dépit du fait que certains pensent pouvoir voiler la face. Ce samedi 17 octobre, à l’occasion d’un mouvement visant à exiger le départ du Président Jovenel Moïse du pouvoir même avant la fin de son mandat constitutionnel, pas une seule voix n’a exigé une campagne d’assainissement au profit de la commune. Des revendications considérées comme prioritaires sont souvent prises au piège de la politique, révolte un citoyen dégouté par le comportement des manifestants.

Entre-temps, la ville croule sous les fatras, pouvait-on constater. Au coucher du soleil, le ciel s’assombrissait et la pluie s’annonçait. Dans un éclair, de fortes averses s’abbataient sur les Gonaïves remettant à jour sa fragilité environnementale. Des égouts congestionnés aux monts de détritus dressant le décor sur la chaussée, le cocktail s’annonce explosif pour les gonaiviens 

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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