Boston, le 29 mai 2024 – Invité à l’émission Le Point de Radio Télé Métropole mardi matin, l’ambassadeur américain accrédité en Haïti, M. Dennis Hankins, sans langue de bois, a lancé un sévère avertissement aux gangs armés qui opèrent dans le pays. M. Hankins a clairement indiqué que ces groupes criminels ont deux choix : aller en prison ou mourir.
Ces propos font écho à la situation alarmante d’Haïti, où des bandes armées imposent leur loi, plongeant la population dans une terreur constante. Les remarques de l’ambassadeur ont été perçues comme une tentative de dissuader les criminels, en leur rappelant que leur impunité pourrait bientôt prendre fin.
Cependant, cette position, bien que louable, amène le Dr Josué Renaud, responsable de l’organisme des droits humains NEHRO, à se poser des questions pratiques sur son application. Selon lui, le grand centre pénitentiaire national, comme beaucoup d’autres prisons de la région métropolitaine, a été démoli par les mêmes gangs, si bien que l’idée de les emprisonner semble illusoire dans les circonstances actuelles.
De plus, M. Renaud attire l’attention sur un aspect déterminant que M. Hankins n’a pas abordé : « le sort des individus responsables de la distribution d’armes aux gangs ». « Ces puissants fournisseurs, qui opèrent généralement en toute impunité, sont au cœur du problème de la prolifération des armes en Haïti à la base du chaos total ».
Sans une action ciblée contre ces acteurs, a-t-il soutenu, « toute tentative de neutralisation des gangs risque d’être inefficace« .
L’avenir immédiat de la sécurité en Haïti, a conclu le dirigeant de New England Humans Rights Organization (NEHRO), basé à Massachusetts, « dépendra de la capacité des nouvelles autorités haitiennes – Administration CPT/Conille – et de la communauté internationale à s’attaquer simultanément aux symptômes et aux racines du problème de la criminalité organisée« .