Lundi 28 septembre 2020 ((rezonodwes.com))–Donald Trump cherchait lundi la riposte après les révélations explosives du New York Times sur sa situation fiscale à la veille d’un débat face à Joe Biden qu’il doit remporter s’il espère rattraper son retard dans les sondages.
750 dollars: le chiffre a marqué les esprits.
C’est, selon le quotidien, le montant d’impôt fédéral sur le revenu payé par Donald Trump en 2016, année où il a remporté l’élection présidentielle.
Le scoop est de taille car ses déclarations d’impôt sont au coeur d’une âpre bataille, Donald Trump ayant toujours farouchement refusé de les publier contrairement à tous ses prédécesseurs depuis les années 1970.
Mine renfrognée, il a offert dimanche soir, lors d’un point de presse particulièrement décousu, l’image d’un président frustré, inquiet à six semaines de l’élection.
S’il était battu, il deviendrait le premier président à ne pas être réélu depuis plus d’un quart de siècle (défaite de George H. W. Bush face à Bill Clinton en 1992).
Au-delà du débat sur l’optimisation fiscale, l’article, qui dresse le tableau d’un groupe immobilier lourdement endetté, écorne encore un peu plus l’image d’un homme d’affaires à succès.
Mettant en avant ses talents de négociateur et son « instinct » – il a toujours fait de son « succès » dans le monde des affaires un argument de campagne.
« Sa situation financière est tendue, avec des pertes opérationnelles et des centaines de millions de dollars de dettes pour lesquelles il s’est porté personnellement garant », écrit le New York Times.
– Sondages stables, Biden en tête –
S’il a dénoncé « des informations bidon », il s’est obstinément refusé à confirmer ou infirmer les chiffres désormais publics, s’en tenant à des attaques en règle contre les médias.
« Mon père a payé des dizaines de millions de dollars d’impôt », a avancé lundi matin son fils Donald Jr, sur Fox News, évoquant en particulier les impôts locaux.
Facteur inquiétant pour le président: la remarquable stabilité des sondages qui penchent tous en faveur de son adversaire démocrate.
Selon le dernier sondage Washington Post-ABC, l’ancien vice-président de Barack Obama a une avance de dix points au niveau national (53% contre 43%), quasiment identique à celle observée en août avant les conventions des deux partis.
Dans les Etats-clés qui détermineront l’issue du scrutin du 3 novembre, l’écart est moins important, mais Joe Biden reste bien positionné, en particulier dans le Wisconsin, remporté en 2016 par le républicain.
Le président américain s’exprimera en début d’après-midi depuis les jardins de la Maison Blanche sur l’épidémie de coronavirus, sujet sur lequel il est resté plutôt en retrait depuis que les Etats-Unis ont franchi la barre des 200.000 décès.
Le candidat démocrate n’a, lui, aucune apparition publique à son agenda.
Donald Trump entend lui continuer à vanter son choix annoncé samedi d’Amy Coney Barrett, une magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pour siéger à la Cour suprême.
Il a prédit une confirmation « rapide » de cette nomination par le Sénat, où son camp républicain est majoritaire.
Mais à l’approche du débat de mardi soir, sa stratégie suscite des interrogations, tant son message est brouillé.
S’il ironise régulièrement – insultes à l’appui – sur l’état de santé physique et mental de son adversaire démocrate, il assure aussi que ce dernier est la favori du face-à-face à venir fort de ses 47 années d’expérience en politique.
Ce weekend, il a de nouveau formulé une étrange demande: un contrôle antidopage pour Joe Biden.
La stratégie n’a rien de nouveau et n’a semble-t-il rien à voir avec le comportement de son adversaire.
Il y a quatre ans, il avait formulé exactement la même demande, à l’époque face à Hillary Clinton.
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