Coronavirus – Hiver : Les « décès de décembre » pourraient emporter près de 30 000 personnes chaque jour

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Samedi 5 septembre 2020 ((rezonodwes.com))– Publiant ses toutes premières projections mondiales par pays pour la pandémie de COVID-19, l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’École de médecine de l’University of Washington prévoit que près de 770 000 vies pourraient être sauvées dans le monde entre aujourd’hui et le 1er janvier grâce à des mesures éprouvées, comme le port du masque et la distanciation sociale.

Le cumul des décès attendus au 1er janvier atteindrait 2,8 millions, soit environ 1,9 million de plus qu’à l’heure actuelle, qui viendrait s’ajouter d’ici la fin de l’année. En décembre, jusqu’à 30 000 personnes pourraient perdre la vie chaque jour.

« Les toutes premières projections par pays pour l’ensemble de la planète donnent froid dans le dos et proposent une feuille de route destinée aux chefs de gouvernement et à la population pour lutter contre la COVID-19 », affirme le Dr Christopher Murray, directeur de l’IHME. « Le mois de décembre pourrait être particulièrement meurtrier, notamment en Europe, en Asie centrale et aux États-Unis. Or, la science ne ment pas et les preuves sont irréfutables : le port du masque, la distanciation sociale et l’imposition de limites aux rassemblements sont essentiels pour contribuer à prévenir la transmission du virus. »

L’institut a établi trois scénarios :

  • Un scénario « pessimiste », selon lequel le port du masque demeure au statu quo et que les gouvernements continuent d’assouplir les règles de distanciation sociale, ce qui pourrait porter le nombre total de décès à 4,0 millions d’ici la fin de l’année;
  • Un scénario « optimiste », qui prévoit 2,0 millions de décès en tout si le port du masque devient quasiment universel et que les gouvernements imposent des normes de distanciation sociale lorsque leur pays enregistre un taux de mortalité supérieur à 8 par million; et
  • Un scénario « probable », qui suppose que l’utilisation personnelle du masque et les autres mesures d’atténuation demeurent inchangées, ce qui pourrait entraîner environ 2,8 millions de décès en tout.

Les 750 000 vies sauvées et les 30 000 décès quotidiens en décembre servent à illustrer les différences entre le scénario « optimiste » et le scénario « probable ».

Chacun de ces scénarios représente une hausse marquée par rapport au nombre actuel de décès, qui se chiffrerait à environ 910 000 dans le monde entier, selon les estimations. Cette hausse est attribuable en partie à l’augmentation saisonnière vraisemblable des cas de COVID-19 dans l’hémisphère Nord. À ce jour, la COVID-19 est influencée par les cycles saisonniers, à l’instar de la pneumonie. Si cette corrélation se maintient, les pays nordiques peuvent anticiper un nombre grandissant de cas à la fin de l’automne et durant les mois d’hiver.

« Les populations de l’hémisphère Nord doivent se montrer particulièrement vigilantes à mesure que l’hiver approche, car la prévalence du coronavirus, comme la pneumonie, est accrue dans les climats froids », déclare M. Murray.

M. Murray souligne l’occasion sans précédent de sauver des vies humaines en agissant rapidement.

« Lorsque l’on regarde les estimations ahurissantes à l’égard de la COVID-19, il est facile de se laisser confondre par l’ampleur des chiffres », ajoute M. Murray. « Le nombre de personnes décédées est supérieur à la capacité d’accueil des 50 plus grands stades de la planète, une image peu réjouissante pour celles et ceux qui ont perdu la vie ou leur subsistance. »

Selon le scénario probable de l’IHME, les pays les plus endeuillés par tête seraient les Îles Vierges américaines, les Pays-Bas et l’Espagne. Si l’on prend les régions de l’OMS, ce scénario anticipe 959 685 décès d’ici au 1er janvier dans la région des Amériques, 667 811 dans la région européenne, 79 583 dans la région africaine, 168 711 dans la région de la méditerranée orientale, 738 427 dans la région de l’Asie du Sud-Est, et 191 598 dans la région du Pacifique oriental.

« Nous devons tirer des leçons des leaders des pays où le virus a été maîtrisé, où une deuxième vague d’infection a été enregistrée, et où la prise de mesures rapides a permis de prévenir les pertes de vie », soutient M. Murray.

Il émet une mise en garde contre la poursuite d’une stratégie ainsi appelée « l’immunité de groupe », qui survient lorsqu’une vaste proportion d’une communauté devient immunisée contre un virus par infections et rétablissements. Le scénario « pessimiste » de ces projections traduit l’éventualité où les leaders permettent la transmission au sein de la population, ce qui entraînerait d’importantes pertes de vie.

« La première prévision mondiale permet de mettre en évidence le problème que pose l’immunité collective, qui, essentiellement, ignore les principes scientifiques et éthiques, et entraînerait des millions de décès évitables », ajoute Murray. « C’est tout simplement répréhensible. »

Voici les 10 pays qui afficheraient, d’après les prévisions, le plus grand nombre de décès par tête selon le scénario pessimiste, le scénario probable et le scénario optimiste :

  • Scénario pessimiste : Pays-Bas, Espagne, Îles Vierges américaines, Japon, Suède, Roumanie, Israël, République de Moldavie, États-Unis d’Amérique, Monténégro
  • Scénario probable : Îles Vierges américaines, Pays-Bas, Espagne, Belgique, Pérou, Saint-Marin, Suède, États-Unis d’Amérique, Équateur, France
  • Scénario optimiste : Îles Vierges américaines, Espagne, Pérou, Saint-Marin, Kazakhstan, Équateur, Belgique, Panama, Mexique, Colombie

Les 10 premiers pays affichant le plus grand nombre de décès cumulés au 1er janvier :

Les 10 premiers pays affichant les plus hauts taux de décès cumulés par 100 000 habitants au 1er janvier :

Les projections de l’IHME pour l’Inde reposent sur un modèle épidémiologique qui comprend des données relatives aux cas, aux décès, à la prévalence d’anticorps, ainsi que les taux de dépistage de la COVID-19 par État, la mobilité, les règles de distanciation sociale, le port du masque, la densité de la population et la structure par âge, de même que le caractère saisonnier de la pneumonie, qui est étroitement corrélée avec la progression de la COVID-19. 

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