Jeudi 20 août 2020 ((rezonodwes.com))– Des fédérations syndicales du Canada, des États-Unis d’Amérique et du Brésil ont adressé des correspondances au ministre haïitien de l’Éducation, Pierre Josué Agénor Cader, pour protester contre des mesures jugées illégales prises à l’encontre de syndicalistes et militants dans le secteur éducatif.
Montréal, le jeudi 20 août 2020
Pierre Josué Agénor Cadet
FÉDÉRATION NATIONALE DES ENSEIGNANTES ET DES ENSEIGNANTS DU QUÉBEC
Par courriel : jackson.pleteau@menfp.gouv.ht
Copies : nahomme.dorvil@presidence.ht ; sg@primature.ht
Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle
République d’Haïti
Objet : Transferts arbitraires de dirigeant-es et militant-es des syndicats de l’éducation
Monsieur le Ministre,
Je vous écris aujourd’hui en tant que représentant de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) afin d’exprimer la profonde préoccupation de mon organisation devant la décision soudaine des autorités de transférer, de manière arbitraire, plusieurs dirigeant-es et militant-es des syndicats de l’éducation haïtiens.
La FNEEQ-CSN a été informée de cette situation par ses organisations sœurs en Haïti, la Confédération Nationale des Éducatrices et Éducateurs d’Haïti (CNEH), l’Union Nationale des Normaliens/Normaliennes et Éducateurs/Éducatrices d’Haïti (UNNOEH) et l’Union Nationale des Normaliens d’Haïti (UNNOH). Magalie Georges, secrétaire générale de la CNEH, et Georges Franck, coordinateur de l’UNNOEH, ont reçu un avis de mutation vers des zones éloignées de leur lieu de résidence. Josué Mérilien, coordinateur de l’UNNOH, a lui été privé de salaire.
Ces mesures punitives interviennent alors que les syndicats de l’éducation se mobilisent en faveur d’une reprise des activités scolaires qui garantit la protection des droits des enseignant-es, des élèves et des parents. De tels transferts et suspensions de salaire vont empêcher les syndicalistes de mener leurs activités légitimes particulièrement nécessaires pour protéger les travailleurs et les travailleuses dans le contexte de la crise sanitaire mondiale qui impacte durement les conditions de vie des citoyennes et des citoyens d’Haïti, comme ailleurs dans le monde.
La FNEEQ-CSN demande à votre gouvernement de rétablir immédiatement et inconditionnellement les personnels de l’éducation qui le désirent dans leur fonction actuelle et d’entamer un dialogue constructif avec les syndicats de l’éducation afin de trouver une issue favorable au conflit social actuel.
MOTION DE REJET
Des éducateurs brésiliens répudient les harcèlements du gouvernement et du ministère de l’Éducation contre les dirigeants syndicaux de la CNEH.
La Confédération nationale des travailleurs de l’éducation – CNTE, entité représentant les professionnels de l’éducation de base du secteur public brésilien, condamne fermement la manière dont les dirigeants de la Confédération nationale des enseignants d’Haïti (CNEH) sont traités par le gouvernement, en particulier par le Ministère de l’éducation de ce pays.
Les persécutions et violences contre Mme Rose Thérèse Magalie Georges, Secrétaire générale de la CNEH, doivent faire l’objet d’une enquête et des mesures urgentes pour défendre sa vie doivent être prises. Dans le cas contraire, le Gouvernement haïtien sera tenu pour responsable au niveau international de ses actions et de son omission.
Le dialogue, des meilleures conditions de travail, des salaires décents et l’organisation syndicale, surtout en période de pandémie, sont des droits garantis par la législation de l’Organisation internationale du travail (OIT) et doivent être respectés par le gouvernement d’Haïti et le ministère de l’Éducation.
Il est également opportun de défendre l’éducation publique, qui ne peut être lésée par rapport à l’école privée en raison de la propagation du virus corona. Chacun a droit à une éducation de qualité et l’éducation publique doit être protégée pendant cette période où tous les élèves sont touchés par l’isolement social.
Il est donc urgent et indispensable que le gouvernement haïtien prenne des mesures pour garantir la vie de Rose Thérèse Magalie, ainsi que l’instauration d’un dialogue avec le CNEH pour garantir efficacement les droits non seulement aux éducateurs, mais aussi aux étudiants haïtiens.
Brasilia, 19 août 2020
Conseil exécutif du CNTE
Mr. Pierre Josué Agénor
Minister of National Education and Vocational Training
Port-au-Prince, Republic of Haiti
Dear Minister Pierre Josué Agénor:
Kim A. Anderson
Executive Director
On behalf of the 3 million members of the National Education Association (NEA) of the United States, I reach out to you with deep concern on the actions of your Ministry to transfer education union leaders, Magalie Georges and Wilbert Franck Georges, to areas far from their homes and to deprive Josué Merilien of salary.
These punitive measures were instigated by your Ministry when education unions were advocating for safely reopening schools that protect students, teachers, education workers, and local communities. Such transfers and salary suspension are retaliations against the education union leaders and direct attacks on democracy. It is highly troubling to see your Ministry using its administrative power to limit the voice of teachers and education workers during the COVID-19 pandemic.
The National Education Association of the United States calls on your Ministry to take immediate actions to stop the transfer orders issued for Magalie Georges and Wilbert Franck Georges, to pay Josué Merilien retroactively, and to ensure better working conditions for teachers and education workers.
As part of the global community of teachers and education workers with Education International, NEA stands in solidarity with our sister organisations – Konfederasyon Nasyonal Anseyan Dayiti (CNEH); Union Nationale des Normaliens d’Haïti (UNNOH); Union Nationale des Normaliens/Normaliennes et Educateurs/Educatrices d’Haïti (UNNOEH), and Fédération Nationale des Travailleurs en Education et en Culture (FENATEC) in Haiti.
I look forward to hearing about your positive response and intervention and will, in the meantime, continue to monitor the situation closely.
Sincerely,
Lily Eskelsen Garcia
President
Copies: Education International
United States Embassy in Port-au-Prince