Flashback-11 août 2017|Jovenel Moise, six mois au pouvoir, quel bilan !

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Tout finit comme tout a commencé! Pardon, le seul progrès réalisé est l’accélération du pays vers sa descente aux enfers…Des élections avec l’apprenti-dictateur Jovenel Moise, la dernière chose dont Haïti a besoin.

Nap fè sesi, nap fè sela… au finish, un pays plus que jamais plongé dans la misère où la population a du mal à joindre les deux bouts. Avec un Premier-ministre qui s’efface lui-même de la scène, un président de la République omniprésent parlant des projets de développement à accoucher, mais la question : pourquoi y-a-t-il tant de compatriotes qui frappent aux portes des frontières des autres pays ? Jovenel Moise, six mois au pouvoir, quel bilan !

Samedi 15 août 2020 ((rezonodwes.com))–Flashback–https://rezonodwes.com/2017/08/11/jovenel-moise-six-mois-au-pouvoir-quel-bilan/

Nap fè sesi, nap fè sela… au finish, un pays plus que jamais plongé dans la misère où la population a du mal à joindre les deux bouts. Avec un Premier-ministre qui s’efface lui-même de la scène, un président de la République omniprésent parlant des projets de développement à accoucher, mais la question : pourquoi y-a-t-il tant de compatriotes qui frappent aux portes des frontières des autres pays ? Jovenel Moise, six mois au pouvoir, quel bilan !

Port-au-Prince, vendredi 11 août 2017 ((rezonodwes.com)).-Il aurait fallu moins de six (6) mois après l’intronisation de Jovenel Moise au Palais national, le 7 février dernier, pour qu’on n’entende plus parler de projet d’exportations de bananes vers l’Europe. Un projet pour lequel des millions de dollars, des prêts sans garantie de remboursement, extraits des programmes de fonds de Petro Caribe auraient été injectés via d’autres institutions étatiques pour convertir une zone désertique en bananeraies. Comme pour prouver que la campagne électorale infinie ne se résumait pas seulement aux figues-bananes, à peine obtenu l’écharpe présidentielle, le président Jovenel Moise se lance dans une deuxième phase de campagne à travers la « caravane de changement » qu’aucune méthodologie d’un programme en chantier n’ait établi pour réaliser éventuellement des évaluations méthodiques.

Tout ne se résume qu’à des promesses répétées à chaque déplacement du cortège présidentiel onéreux qui reprend depuis 6 mois les mêmes mots, les mêmes harangues « nap fè sesi nap fè sela« . « Nap bay kouran nan 24 mwa tou patou » sans jamais préciser les moyens pour y parvenir quand l’on sait déjà que Segora Haiti a dans son plan d’électrifier 28 régions du pays avant 2020, à commencer par le Môle-St-Nicolas.  Et le constat évident, en 6 mois de gouvernance de Jovenel Moise, le pays n’est pas plus avancé de l’endroit où il était coincé avant.

Avant de venir avec ces quelques lignes de réflexion, nous avions pris tout notre temps pour parcourir tous les circuits officiels de communication de l’administration Tèt kalé 2 pour mieux appréhender leurs nouveaux concepts de gouvernement, si toutefois il en existait un. Fort heureusement, aucune note ou aucun discours officiel n’est venu décerner un satisfecit au gouvernement Moise-Lafontant à leur 180ème jour marqué par des images assimilant Haïti à un exode massif de ses citoyens. Tout le monde voudrait partir et laisser ce pays aux mains des corrupteurs corrompus avec une caravane qui ne fait pointer à l’horizon aucune lueur de changement autre des hallucinations qui couvrent les clartés d’une aventure cachée.

De la frontière haitiano-dominicaine à la frontière américano-canadienne en passant par celle reliant le Mexique aux Etats-Unis d’Amérique, le spectacle est hideux et consternant. Une crise de confiance que des coups de promesses d’un gouvernement d’irresponsables n’arrivent pas à accoucher pour faire luire un espoir de changement pour un meilleur lendemain, engendre une crise humanitaire qui ne dit pas encore son nom.

Le pire, les prochains six (6) mois, sans vouloir nous faire passer pour un oiseau de mauvais augure, n’annoncent pas des couleurs en rose pour tous ces compatriotes qui ne veulent plus regarder à l’arrière même quand ils doivent se rendre à l’évidence. La présence à Montréal de deux ministres, délégués par Port-au-Prince pourrait envenimer la situation et remettre en cause les demandes d’asile des nouveaux migrants haïtiens en provenance des Etats-Unis.

Au fond, existe-il une institution qui marche à plein rendement depuis 6 mois au pays

Le président Jovenel Moise qu’on voyait à coup sûr obtenir ce laisser-passer pour le Palais national, vu une puissante machine « nèg bannann » de propagande bien huilée déployée par des familles nanties, a, faudrait-il l’admettre, hérité d’un système corrompu, lequel lui a permis de ne devoir aucune explication sur les provenances de fonds alimentant les longs 18 mois de sa campagne électorale. Cet état de fait a servi de prétexte à la continuité d’un savoir-faire garantissant au pays sa descente rapide aux enfers avec une justice moribonde aux bancs des accusés.

En six mois, la seule chose positive constatée de visu, si l’on voudrait bien le placer dans la balance des progrès effectués, est l’émission « rapide » de passeports en certains endroits, et si ce n’est pas un fait exprès malgré que cela constitue une rentabilité pour le trésor public, cet arrangement facilite beaucoup la fuite de cerveaux à l’extérieur. C’est probablement la seule institution qui marche à plein rendement au pays quand le fonctionnement des services de la santé, des systèmes judiciaire et éducatif, entre autres tous les services de base incluant l’eau potable, l’électricité, les communications, les pouvoirs d’achat pour ne citer que ceux-là, laisse à désirer.

En un temps-record, l’administration Moise-Lafontant a créé tout un beau paquet avec nos institutions bancales pour nous garder dans les rangs des PMA, avec l’institutionnalisation de la corruption, eu égard, à tous les niveaux. Un simple memo d’un ministre aurait suffi pour débloquer des fonds alloués à la sécurité rapprochée du président de la République.

Nous avions fort à parier que les six mois de Jovenel Moise pourraient augurer bien pour le pays si tout au début, des efforts étaient consentis pour redresser la barque. Mais le président qui se révèle d’être un amateur doué pour l’improvisation et la déformation historique des faits, par-dessus tout un revanchard, a mis sous scellé toute continuité de poursuite judiciaire à son encontre.

Avec « son Commissaire de gouvernement » dans la poche et qui, une fois, était venu présenter un rapport au Palais national, ce qui est contraire aux normes, la mise à pied de Sonel Jean-François de l’Ucref, M. Jovenel Moise, sans entériner l’affaire de blanchiment des avoirs dont il est toujours et reste un inculpé, jusqu’à preuve du contraire, enterre momentanément dans un tiroir de l’oubli ce dossier. Du coup, le système judiciaire haïtien s’affaiblit davantage au point que l’administration Moise-Lafontant se retrouve infestée de repris de justice, dans des postes-clé. Pourtant, le patron de PHTK a prôné haut et fort, lors de son passage officiel en Floride que la justice élève une nation. Et les greffiers l’ont compris, ils élèvent la voix pour dénoncer un salaire de misère perçu.

Des moments décisifs à venir au cours des prochains 180 jours, à la veille du départ de la Minustah

Si la vision de tout optimiste est perçue comme celle croyant au bien-être, un aller-mieux, cependant il n’en demeure pas moins que leur espoir puisse être dissipé par une déviation d’objectifs visés à atteindre. Les 180 jours de retour de PHTK au pouvoir, dans l’ensemble, ne constituaient qu’un rodage avant l’implantation du plan réel pour lequel il est conçu, pour lequel d’énormes sacrifices étaient consentis.

L’idée de Jovenel Moise de revenir avec l’armée d’Haïti qu’un certain ministre dominicain dit également soutenir, n’est pas l’effet d’un simple hasard car, depuis 1934, au départ des forces américaines, aucun gouvernement installé au Palais national ne s’est retrouvé sans son armée, soit pour se maintenir au pouvoir ou soit pour s’assurer une bonne continuité. Or, il se trouve que les forces de police, enfants bâtards des Lavalas, dépassées par les événements, méritent aujourd’hui une complémentarité. A la veille du départ de la Minustah, le moment opportun de remobiliser les FAd’H, n’est plus que jamais aujourd’hui.

L’on comprend fort bien pourquoi ce gouvernement se retrouve plongé dans un profond mutisme au jour de l’anniversaire de leur baptême de six mois à la tête de l’Etat. Certes, le bilan est nuancé avec un pays qui n’est pas sorti de l’auberge et qu’il était devenu de plus en plus difficile à faire avaler la couleuvre à une population ne reposant tout son espoir que sur une aide venant de l’extérieur si ce n’est pas elle-même partir à sa rencontre au péril de sa vie malgré que rares sont ceux qui bravent les hautes mers.

L’ électeur haïtien qu’il avait jeté ou non un bulletin en faveur de M. Moise néanmoins étant devenu un choix déterminant, a vite payer les conséquences durant les six premiers mois de ce régime parvenant astucieusement à majorer les prix des produits pétroliers occasionnant une hausse davantage de l’inflation  galopante dans le pays. Ce n’est pas les comportements maniérés publiquement affichés par les dirigeants qui feront changer les perceptions. Le pays est à l’ère de la corruption et qu’il n’existe actuellement aucune institution étatique (Ucref, ULCC) pour endiguer le flot de malversations partout enregistrées dans l’administration publique.

Au cours des 180 jours à venir, l’on s’attend à ce que M. Moise revienne sur son projet initial de ballonnement de la parole avec son fameux projet de loi sur diffamation, au passage difficile à la Chambre des Députés dont la majorité sont prêts à monnayer leurs services pour plaire au chef de l’Etat. Tout d’ailleurs, le projet de loi de finance 2017-2018, ne leur enlève en rien de gros avantages (socio-économiques) dont ils bénéficiaient auparavant au point qu’un membre de la commission d’analyse du budget affirme « n’avoir pas relevé de très grandes modifications à faire« .

Le pays ira-t-il mieux dans les prochains 6 mois ?

Nous ne sommes pas trop loin de nous retrouver au carrefour du 7 février 2018, où d’une voix tonitruante seront annoncées les différentes réalisations effectuées par le régime Tèt kalé 2. Dans les prochains 6 mois, les fruits mûrs de la caravane du changement, devraient être cueillis des pieds d’arbres de l’espoir plantés. Mais ces grains ont-ils été déposés dans de la terre arable et en quantité suffisante ? Nous ne le saurions pas avant qu’une branche d’ arbre ne vienne faire ombre aux rayons du soleil. Haïti qui ne finira jamais de faire face aux défis, continuera de regarder avec impuissance ses fils frapper à la porte des frontières des autres nations, au même instant, ses enfants restés au pays, continuent de gaspiller les maigres ressources réunies difficilement.

En septembre 2017, les 60,000 compatriotes bénéficiaires du programme de TPS aux Etats-Unis, verront le gouvernement américain statuer définitivement sur leur sort. Et quelle autre option leur restera-t-il ? Cette dernière carte en main est en phase d’être exécutée, et il ne serait pas étonnant de la voir arriver bientôt à expiration si les canadiens sont à bout de souffle avec le rythme avec lequel nous pénétrons chez eux.

Actuellement, notre gouvernement ne peut se payer le luxe de claironner que tout va pour le mieux et que de progrès significatifs enregistrés, depuis les 6 derniers mois, permettent une meilleure adaptation à la vie au quotidien en Haïti. Toute déclaration contraire sera fatale pour les communautés des sans-papiers aux Etats-Unis, Canada, Mexique, Chili, Brésil, République Dominicaine, Barbade…espérant sous le couvert d’un asile humanitaire, y refaire leur vie ailleurs.

Au pouvoir depuis le 7 février 2017, le président Jovenel Moise rejoint en cours de route par le Dr. Guy Jack Lafontant dont la ratification au poste de PM est douteuse, ce duo, les novices en administration publique, ne sont pas pour autant totalement ignorants dans cette discipline. En six mois, ils ont posé à eux seuls bien des jalons aux conséquences néfastes dans des domaines quelconques et positives dans l’autre. Ils sont parvenus à contrôler la dégringolade accélérée de la gourde par force d’injection dans le système de devises étrangères néanmoins, n’ayant rien à voir avec nos maigres exportations mensuelles ou l’arrivée en nombre imposant de touristes chez nous.

L’assainissement du régime financier n’est pas pour demain car comme avait promis M. Lucien Jura voulant faire croire un divorce avec les anciennes pratiques, il n’existe aucun compte-rendu sur les sommes faramineuses décaissées pour les cérémonies d’investiture du 7 février 2017 et les 240 millions pour le carnaval de la honte dans la ville des Cayes, n’en déplaise au maire tapageur Gabriel Fortuné, avec ses récentes déclarations infortunes.

Toutes les conditions sont remplies pour que dans les six (6) prochains mois de gouvernance Tèt kalé 2, avec la lune de miel qui s’achève, nous soyons encore à la case de départ. Les idées de progrès véhiculées par une caravane en mal de danser le carnaval à l’été, ne viennent pas davantage éclairer nos lanternes qui sont plongées dans le noir la nuit en attente d’une électrification partout au pays, maintenant dans 22 mois que même des études scientifiques de Segora Haiti ne puissent prévoir. Il n’est pas nécessaire d’être un voyant ou une voyante pour se rendre compte que nous perdons la boule de cristal.

Avec ce gouvernent aux méthodes de tâtonnement, toute surprise est à espérer, mais que La Providence épargne notre Nation de la rage des vents forts d’ouragan, en cette saison cyclonique. Le pays a trop souffert et qu’aucune autre tempête ne vienne prolonger cet état d’urgence nettement en retard décrété pour des motifs inavoués et inavouables. Mais Haïti, terre des braves et pays aux équations inconnues, aucun des voyants célèbres ne pourraient exactement voir ce qu’il adviendrait dans les 6 prochains mois, et tout vient à point à celui qui sait bien les aligner.

« Le pays est pauvre« , admet pour la première fois le président Jovenel Moise qui a mené 18 mois de campagne parfois en survolant le pays en hélico qu’on a fait venir de la république voisine à raison de milliers de dollars par heure. « Le pays est pauvre« , pourtant tout feu tout flamme, le président Moise avait fait débloquer une bagatelle de 240 millions pour le carnaval national sans qu’on ait aujourd’hui le moindre rapport des dépenses effectuées. Et les mêmes têtes, les mêmes noms attendent d’être rappelés encore dans les six mois pour former la énième commission présidentielle carnavalesque comme pour signifier que l’ haïtien reste et demeure toujours un peuple qui rit et qui danse quand il devrait pleurer à chaudes larmes son sort pour un peuple libéré de la servitude depuis plus de deux cents ans.

En clair, « le seuil de tolérance de ce pays par rapport à l’intolérable est tout simplement inacceptable« , peut-on lire sur le compte Twitter du président Jovenel Moise et il a bien raison car seulement en Haïti que des citoyens continuent de prendre pour un demi-dieu un homme inculpé de blanchiment d’argent et qui doit encore à la DGI plus d’un million de gourdes, selon le rapport de l’Ucref, alors qu’il a obtenu le quitus fiscal pour participer aux élections présidentielles.

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