Dr Bobb Rousseau : Le développement de l’électricité est étroitement lié au développement économique

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Alors que dans d’autres pays, l’électricité est un bien social de base; en Haïti, elle est un produit de luxe de haute gamme où une mauvaise gestion de l’Electricité d’Haïti et une politique de prix de livraison disproportionnée et déloyale handicapent l’économie. Plus d’électricité produite et délivrée par un gouvernement, moins cher le prix du kilowattheure et plus d’opportunités économiques pour la population.

Mercredi 5 aout 2020 ((rezonodwes.com))– Les gouvernements produisent ou privatisent la production et la vente de l’électricité en grande quantité, non seulement pour connecter les communautés, mais aussi pour augmenter leur budget en la vendant aux industries, aux entreprises et aux résidents. Plus de ménages dans un pays, plus d’énergie doit être produite et plus d’énergie qu’un pays produit, plus son budget est élevé, plus son système éducatif est efficace et plus ses rues sont sûres. L’électricité est livrée à trois secteurs différents, qui sont les secteurs industriel, commercial et résidentiel.

Puisque les deux principaux secteurs sont des consommateurs de pointe, ils paient moins par kilowattheure tandis que les résidents paient plus. Cependant, l’électricité est si abordable dans ces pays, moins de 25 cents en moyenne le kilowattheure, que les résidents n’en ressentent pas le fardeau. Malgré ce système de coût inversé et que les secteurs industriel et commercial bénéficient, en plus des taxes, ils consomment tellement qu’ils finissent par payer beaucoup plus que les ménages. La politique des prix inversé de l’électricité fait référence au processus des gouvernements de disséquer, évaluer et assigner les prix aux consommateurs en fonction d’utilisation tout en se concentrant sur une économie d’échelle.


La faible production d’énergie, la mauvaise gestion de l’EDH, la dépendance de l’ANARAE des Nations Unies et la politique de coût injuste du kilowattheure sont les principales causes de la dégradation économique du pays. Quel que soit le pays, les performances de l’électricité et celles de l’économie sont tellement intimement liées que la fiabilité et l’accessibilité financière de la première conduisent à la pérennité de la seconde.

Ainsi, les pays investissent des milliards dans la recherche et le développement, les ressources humaines et technologiques et les chaînes d’approvisionnement pour établir des structures de réseaux fiables afin de connecter les communautés et d’apporter une valeur économique à leur trésor. En Haïti, le processus est préjudiciable car les secteurs industriel et commercial n’utilisent pas l’EDH en raison de son manque de fiabilité et de son indisponibilité. Par conséquent, l’EDH ne produit de l’électricité que pour les résidents qui n’ont pas les moyens de payer même avec la lourde subvention du gouvernement.

Les entreprises haïtiennes, même une banque de borlette, alimentent leur propre source d’énergie et ne se connectent ou n’aient des compteurs de l’EDH que par principe ; elles ne comptent pas sur elle. Le gouvernement est en train de fragmenter le système énergétique au lieu de développer une stratégie nationale pour dynamiser ses réseaux grâce à la construction et à la modernisation de ses lignes de transport et de distribution. La politique de construction de microréseaux ou de promotion d’énergies renouvelables est contre-productive en raison du coût de construction des infrastructures et de déploiement des services.

Le pays fait face à une baisse continuelle de la production d’énergie, qui à son tour augmente la pauvreté, les coûts et les pannes d’électricité. Haïti, avec tous les fonds qu’elle reçoit de la communauté internationale, avec tous les microgrids qu’elle se prépare à construire dans diverses collectivités territoriales éloignées de Port-au-Prince et avec toutes les compétences de l’ANARSE, est loin de réaliser pas d’économies d’échelle pour faire de l’électricité un produit social au lieu d’une promesse de campagne.

S’il a fallu 70 ans aux États-Unis et 100 ans à la République Dominicaine pour électrifier tout leur territoire, il est absurde, même avec un microréseau par commune, que le gouvernement haïtien pense pouvoir électrifier tout le pays en 24 mois.

Tenant compte que le gouvernement haïtien continue de rejeter le projet de la diaspora de connecter les communautés haïtiennes avec une électricité fiable et abordable, il s’avère évident que le gouvernement veut continuer à régner dans le blackout et qu’il ne soucie pas de l’état tant dégradant de l’économie.

Dr. Rousseau Bobb

Droit et Politiques Publiques

Gestion de Gouvernement Local

Dr. Jacques Bingue

Génération d’Energie

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