Deux présidents d’Haïti morts tragiquement le 27 juillet 1915 !

0
7476

billet de la rédaction

7 présidents en 4 ans
1911-1915

Haïti dans les années 1910 était un pays très dangereux pour aspirer à la présidence ; mais encore pire aujourd’hui depuis l’après-1915. Vilbrun Guillaume Sam était le 7ème homme à occuper la présidence depuis 1911. Comme beaucoup d’autres, il l’a acquise par la force et l’a maintenue avec ténacité face à des rivaux qui prévoyaient de faire de même.

Ainsi sommes-nous plongés aujourd’hui dans un abîme de perplexité et un perpétuel recommencement de l’histoire. L’enfer est vide, tous les démons sont ici.

Lundi 27 juillet 2020 ((rezonodwes.com))–Vous ne devriez pas être du tout surpris que mardi, le gouvernement de doublure présidé par l’apprenti-dictateur haitien Jovenel Moise, arrive avec un fait « inédit » pour essayer de détourner l’actualité marquée par le 105ème anniversaire de l’occupation officielle d’Haïti par les Etats-Unis. Rares sont les chefs d’Etat au monde qui ne mettront pas l’accent sur la dimension d’un événement ayant caractérisé et bouleversé la vie socio-politique d’un pays avec toutes les séquelles y relatives.

Le 27 juillet 1915, soit 24 heures avant le débarquement des Marines à Bizoton, Haïti a renoué avec ses démons Il apparaît désormais un exemple notoire que toutes les deuxièmes décennies de chaque nouveau siècle, un faux mécène se réincarne dans un autre corps pour venir déshumaniser l’homme haitien en prenant les rennes du pouvoir. Des présidents qui se prennent pour un monarque, Haïti en a connus beaucoup bien avant les Duvalier et leurs marques de fabrique s’aperçoivent tous dans l’exercice de leurs fonctions teintées de corruption, d’impunité et de multiplication de décrets et arrêtés. Le président Vilbrun Guillaume Sam, un inculpé dans le fameux « procès de la consolidation » – après la dilapidation de $270 000 – a instauré un régime autoritaire juste au moment où le pays devait entrer dans l’ère de l’automobile et de grands ouvrages d’infrastructures routières.

La quintessence des mesures répressives exercées par l’inculpé de président Vilbrun Guillaume Sam, a pris toute sa dimension le 27 juillet 1915, sans pour autant savoir que le glas allait aussi sonner pour le prétentieux antipatriote et apprenti-dictateur qu’il était en moins de 4 mois au pouvoir. Ce jour-là, deux chefs d’Etat ont connu une mort tragique. Le premier, le président en exercice Vilbrun Guillaume Sam, à cette date de juillet 1915, fait exécuter à Port-au-Prince son prédécesseur Oreste Zamor, et environ 160 de ses collaborateurs les plus proches.

Cela entraîne une révolte populaire à Port-au-Prince. Sam ordonne une répression généralisé. Mais les soldats de l’ordre sont vaincus et Sam est massacré par la foule. Ce gouvernement est renversé et ses rares partisans encore en vie prennent la fuite.

L’hécatombe qui a frappé Sam, chef de l’État depuis moins de cinq mois, était apparemment destinée à se consolider face à l’avancée sur Port-au-Prince d’un certain Rosalvo Bobo – ou bien elle a été faite pour le bien du principe. Quoi qu’il en soit, cela a laissé un chaos qu’une occupation militaire étrangère s’ensuit officiellement pendant 19 ans… Et aujourd’hui encore.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.