Matthew/Élections : Repenser nos choix et panser nos blessures! par Claudy Briend Auguste

LE BILLET DE LA REDACTION PAR CLAUDY BRIEND AUGUSTE

Matthew halte les élections pour nous permettre de repenser nos choix et panser nos blessures

Union-New Jersey, jeudi 6 octobre 2016 (rezonodwes). – Quand on a affaire à des forts, le plus souvent qui ont des moyens forts, on a toujours fort à faire, surtout qu’ils ne lâchent jamais du lest. Si bien avant d’arriver à la date du 9 octobre 2016, nous avions eu du mal à différencier les vrais leaders des pourfendeurs de la nation, à cause de leur verbe haut, « Matthew », dans le malheur plongé de nos jours sombres aussi pénibles qu’ils soient, nous oriente paradoxalement vers le choix idéal de nos futurs dirigeants. Ceux qui seraient conséquents à eux-mêmes, nous efforçons-nous encore à croire. Cela dit, allons-nous saisir cette nouvelle opportunité pour bien identifier ceux qui, dans le passé, ont travaillé pour le bien-être du pays, ou ceux-là mêmes ayant été venir exécuter leur propre agenda.




Les élections repoussées sont encore pour nous l’occasion rêvée de repenser nos choix, pour arrêter à l’avenir, de compter des cadavres, à cause du gouvernail du bateau de notre destin confié aux capitaines sans expérience en haute mer qui l’a fait échoué sur des bancs de sable cachés dessous les eaux. Ce n’est pas parce que vous nous aviez donné à boire en un seul jour qui va nous faire vite oublier les déboires connus quand vous aviez la charge de faire sécher les cicatrices du 12 janvier 2010. Non plus, une assistance médicale d’un jour ne viendra pas remplacer toutes les années sans de soins médicaux appropriés reçus, quand vous étiez en charge avec tous les moyens de suivis et d’exécution. Matthew nous a éveillés notre conscience et nous a permis de repenser nos choix. Pour y arriver, il nous a frappés dans le corps, puis l’esprit a subi le contre-choc. Il a déplacé des toits des maisons, pour nous apprendre comment nous débarrasser de vous avec un bulletin. Mais dans la transparence la plus absolue.




L’ouragan Matthew, par ses spectaculaires dégâts avec ses crues soudaines des rivières, a causé un vrai cataclysme. Certes, nous n’avons pas encore fini de pleurer nos morts qui ne nous ont pas quittés en vain, mais, ce temps additionnel recherché dans le silence de nos mots, et des adieux tragiques, nous donnent suffisamment du temps pour repenser notre avenir. Recalibrer notre destin, panser nos blessures durant cette trêve tout en nous demandant que faisions-nous durant tout ce temps-là car nous ne sommes pas mieux avancés que nous ne l’étions, il y a 30, 20,15 et 5 ans de cela.

Deux ou trois semaines et peut-être même plus, pour la tenue des élections, se révèlent cruciales et pourraient même conditionner ce changement tant souhaité. Matthew en mettant à nu nos responsabilités, avec un minimum de capacité d’intelligence développée, nous donne beaucoup à penser sur le choix de nos futurs dirigeants. Qu’est-ce qui a été bien fait pendant les cinq dernières années écoulées ? Les résultats parlent d’eux-mêmes à l’arrivée à l’improviste de Matthew qui a clairement démontré qu’à chaque époque, un grand orateur avec du charisme réussira à prendre des imbéciles pour des cons en venant leur distribuer des sachets d’eau. Et plus tard de petites « enveloppes bourrées » en échange d’un « wi avè’m map maché ». Vers où ? Assurément vers l’abîme, puisque c’est là où nous y sommes en ce moment.




Des dirigeants de partis politiques qui ne voient pas plus loin que la profondeur de leur poche et qui cherchent encore à frayer un passage pour se maintenir ou revenir au pouvoir, ont carrément été désapprouvés par Matthew pour leur manque de vision. D’encadrement de la société. Dans sa furie, il nous laisse ce message en venant nous indiquer comment changer les donnes. Il est inconcevable par les temps qui courent que la communication avec une grande ville comme Jérémie, en cette deuxième décennie du XXIème siècle, soit totalement coupée pendant plus de 72 heures.

Quelle est notre vision de gouvernement ? Comment ce Sénateur de la Grande-Anse, en mode de réélection n’ayant jamais pensé à l’acquisition d’au-moins de deux valises de communication par satellite sachant pertinemment bien l’existence quasi-permanente des difficultés de communication avec la zone. Non, il a autre intérêt en se portant candidat éternel au Sénat. Qu’il se taise !

Passage de Matthew oblige, les élections sont reportées, à la grande satisfaction de plus d’un pensant que nous devrions avant d’aller aux urnes, panser nos blessures de campagne pour accepter le verdict des urnes. Sans renâcler. Peu importe la date à laquelle elles seront tenues, car ce qui est sûr et certain, elles auront lieu quand elles auront lieu. Et notre vote, « le vôtre » sera basé sur plusieurs aspects inconditionnellement :

1- Pourquoi Matthew a-t-il fait tant de dégâts dans notre zone quand on nous disait durant les campagnes présidentielles des années 2010 que l’environnement était prioritaire ?

2- Pourquoi tant d’argent gaspillé avec des fonds de PetroCaribe et qu’il n’y ait pas au moins un grand centre d’hébergement provisoire par commune, digne de nom, avec une grande capacité d’accueil ?

3- Pourquoi cherche-t-on toujours à conditionner notre maigre substance à un acquiescement automatique d’appui à un candidat ?

4- Pourquoi nous a-t-on mentis pendant 5 ans qu' »Haïti is open for business » quand aux moindres fines pluies, voire un ouragan, les routes sont coupées, les villes sont inondées, les communications téléphoniques sont muettes ?

5- Pourquoi, pourquoi vous encore qui avez échoué et nous avez conduits dans un labyrinthe. Donnez-nous une simple raison pour vous reconduire ?

Autant de questions qu’en moins d’un tout petit exercice de conscience, nous leur trouverons la réponse appropriée. Nous devons nous arrêter de jouer avec notre destin, car des solutions plausibles d’amélioration de nos conditions de vie, trouvent parfois essence dans les moments difficiles traversés.

Les élections dont une date reste encore à déterminer, nous apporte une chose aussi puissante que les forces de vents de catégorie 4 de Matthew : un BULLETIN de votes. Utilisons-le pour envoyer hors d’état de nuire tous ceux et celles qui de loin ou de près, ont appauvri davantage le pays par leur collaboration, leur participation, leur approbation au plan-destructeur de notre écologie, notre agriculture, notre économie, notre dignité de peuple pour être dans l’état où nous nous sommes retrouvés aujourd’hui.

Sans eau potable dans des villes sous les eaux stagnantes et puantes avec la possibilité de prolifération des moustiques. Sans électricité car l’argent inutilement dépensé pour les lampadaires, aurait permis la construction d’une grille électrique avec le montage de plusieurs sources d’énergie pour alimenter tous les foyers y compris les endroits reculés des sections communales.

Avec notre BULLETIN, tout comme nous faisons tous les efforts possibles pour enrayer l’épidémie du choléra, nous allons empêcher également que des gouvernements qui ont échoué dans le passé ou tout récemment de venir se reconstituer à notre face. Matthew nous a donnés une autre chance encore que nous avions ratée le 12 janvier 2010, nous allons nous rattraper pour éviter de nous faire du mal en écoutant le diable à tête d’ange sur parole.

Les dirigeants qui nous ont causé du tort, avec l’inapplicabilité et l’inefficacité d’un vrai programme sur la gestion de l’environnement, que Matthew a dévoilé en nous mettant à nu comme un ver, ont quelque chose en commun. Ils nous prennent en pitié, ils font des promesses et surveillent des occasions pour se porter en « bon père » généreux.

Nous sommes à un autre carrefour décisif de l’histoire que nous avons contournée et détournée le 22 janvier 2016 dernier. Et la facture à payer, était si élevée qu’il ne reste presque plus rien aujourd’hui, après le déblocage de quelques 55 millions pour les élections (en continuité), pour venir en aide aux milliers sinistrés de Matthew qui nous passe une rude épreuve jusqu’à repenser nos choix tout en pansant nos blessures pour un renouveau d’Haiti avec des hommes de vision sans avoir auparavant signé un pacte avec le diable. Si après tout ce revirement et cette dure leçon de la nature, des personnes sensées font encore confiance à leur instinct et non à leur intelligence, elles ne le sont pas et que la leçon est toujours non sue. Vous auriez tort de continuer de vous faire appeler ou passer pour des guides-éclaireurs.

cba