Port-au-Prince, dimanche 25 septembre 2016 (rezonodwes).-Faudrait-il attendre jusqu’au lendemain du 9 octobre 2016, pour prendre au mot Jocelerme Privert, dans son souci de faciliter une transition politique en Haiti, dans la transparence la plus crédible? « Sans la tenue des élections du 9 octobre 2016, je perdrai toute ma légitimité, au deuxième lundi de janvier 2017 », a averti le président provisoire Jocelerme Privert, samedi à Port-au-Prince, de retour de New York où il participait à la 71ème session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
M. Privert, conforté dans sa position comme le premier interlocuteur valable d’Haïti avec l’international, a réaffirmé sa pleine volonté « en toute neutralité » d’organiser des élections libres et honnêtes. Flanqué de son Premier-ministre Enex Jean-Charles, et de son cabinet, M. Privert a vanté les mérites de son administration qui organise des élections « sans recourir à la planche à billets ».
Toutefois, il a profité pour lancer un message de persuasion aux secteurs qui souhaiteraient perturber la bonne marche des opérations électorales à la date convenue. Il exhorte le CSPN, le DG de la PNH à assumer pleinement leur responsabilité pour s’assurer que « tolérance zéro » rentre en vigueur, avant et au jour du scrutin.
Le président provisoire assimile des éventuels fauteurs de troubles à des personnes souffrant un déficit de patriotisme. Il a déclaré en substance que « ceux qui sont contre les élections, le sont également contre l’éradication du choléra ». Jocelerme Privert qui opte pour un Parlement au complet en Haiti, au deuxième lundi de janvier 2017, a avancé que « pour combattre la misère, d’abord il nous faut une stabilité passant nécessairement par de bonnes élections ».
L’ancien Sénateur de Nippes qui a moins de 6 mois à passer au pouvoir, craint sérieusement « un effondrement de tout le système de gouvernement » si la date fatidique du 9 octobre 2016, venait à être hypothéquée. Pour empêcher que le pays en arrive à ce point et pour éviter que $55 millions soient inutilement dépensés, il a déclaré que « le gouvernement n’a pas de candidat », contrairement à l’ex-président Michel Martelly qui faisait ouvertement campagne avec et pour Jovenel Moïse.
Ce dernier qui se voyait déjà au Palais national, a récemment déclaré « regretter pour rien le gaspillage de $100 millions » sans jamais tenir compte d’un rapport officiel qualifiant de « désastre » le scrutin d’octobre 2015.
Jocelerme Privert, après son allocution à l’ONU, qui semble-t-il, n’a plus à se soucier des caprices des parlementaires peinant lamentablement à statuer sur sa présence au Palais national, a haussé le ton samedi dernier en affirmant qu’il n’acceptera « aucun accroc, aucun dérapage susceptible de troubler un climat de sécurité établi au jour des élections « .
Privert, lors de ce point de presse à l’aéroport samedi, après avoir écourté d’un jour son séjour aux USA, a rapporté avoir « exposé notre lecture par rapport à certains grands problèmes auxquels le monde est confronté ». Entre autres des élections à venir, il a souligné, durant des rencontres en aparté avec le président Obama et d’autres leaders régionaux, avoir soulevé avec eux le problème migratoire des compatriotes vers les Etats-Unis via le Brésil et l’Amérique Centrale au point que son homologue panaméen lui a confié que « si rien n’est fait, l’Amérique Centrale sera haitianisée ».
À rappeler que pour les élections du 9 octobre 2016, 27 candidats à la présidentielle sont en lice. Malheureusement plus d’une vingtaine continuent de jouer aux abonnés absents sur le terrain durant la campagne électorale démarrée à la mi-août. Laquelle campagne qui soulève la semaine dernière, une fièvre anti-démocratique chez des partisans jusqu’à lancer des pierres ou se servir d’armes à feu pour intimider ses concurrents.
Reste maintenant à savoir, avec un parlement sans vrai bilan concret en deux sessions annuelles combinées, comment sera le taux de participation le 9 octobre prochain. Les différents candidats au cours de leurs multiples déplacements pour des meetings électoraux ou des campagnes de proximité, étaient-ils vraiment convaincants.
Jour « J »-14 est au coin des rues et il arrive aux pas et aux galops.
cba
