12 novembre 2025
Élections 2016 : Jean-Charles Moise continue de surprendre! par Nervens Versailles
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Élections 2016 : Jean-Charles Moise continue de surprendre! par Nervens Versailles

Les élections en Haïti présentent un défi insurmontable du fait de sa complication principielle. A chaque carrefour historique où le pays est appelé à renouveler son  personnel politique, la tension augmente, les candidats pullulent, l’insécurité bat son plein et les manœuvres politistes persistent. Cette année encore, après plusieurs tentatives manquées du régime de Martelly, les haïtiens ont rendez-vous aux urnes pour élire un tiers du Sénat et un président de la république.



En effet, les élections haïtiennes représentent une plateforme récurrente de suspense et de deus ex machina. Par Deus ex machina ici, l’on veut insinuer un tas d’évènements qui arrivent de façon inattendue et qui ne requièrent aucune rationalité. Ainsi, Nord Alexis s’est élevé sur les ruines d’Anténor Firmin pour devenir président de la République, Rosalvo Bobo s’est vu perdre les élections au profit d’un parachuté nommé Sudre Dartiguenave, préféré de Washington. Aussi, Jean-Bertrand Aristide (Prête d’alors) a-t-il récupéré le grand mouvement anti-duvaliériste sans l’avoir vu venir, René Préval dépourvu de discours et dans le cadre d’un programme inexistant a sapé ardemment Leslie Manigat et toute la société politique anti-RPK de l’époque parce que cette dernière était devenue trop fragmentée, jalouse et bonne à rien.




Le plus récent des effets pervers, pour citer Raymond Boudon, dans les élections haïtiennes, nous reconduit en 2010. Ce fut l’histoire de Mirlande Manigat (éminente intellectuelle) qui n’a pas su tenir « la dragée haute » à Michel Martelly (Sweet Micky) au cours d’une dramatique campagne électorale tout au moins lors d’un unique débat politique. Quoiqu’aidé par l’aveuglement de certains électeurs, l’impérialisme américain et l’ingérence de l’OEA, le chanteur a battu sèchement la professeure qui n’a même pas pu compter sur le soutien des femmes toujours malmenées verbalement par l’artiste. Effet pervers car l’immoralité, l’incompétence et le banditisme avaient triomphé sur la moralité, le savoir-faire et l’honnêteté pendant que ces soi-disant électeurs étaient censés voter pour le changement. Ironie de l’histoire !

Mais aujourd’hui, la balle se joue ailleurs. Disons dans un autre camp. Quelque part du coté des alliances à la fois circonstancielles et naturelles. Si le candidat central en 2010, Monsieur Martelly, détenait l’armada de l’oligarchie et de l’impérialisme, en 2016, c’est de préférence le candidat foco, Moise Jean-Charles, qui reçoit le commando des masses populaires et paysannes, celui des intellectuels et des militants politiques d’Haïti et d’ailleurs.




La question à se poser : pourquoi le candidat de Pitit Desalin ? Pourquoi un homme qui n’a pas le verbe facile joue-t-il cette symphonie achevée avec les académiciens, qui jusque-là s’abstenaient pratiquement à la chose politique ? Quelles raisons poussent des étudiants progressistes à embrasser le projet du PPD quand on connait pertinemment le contentieux qui a toujours existé entre l’Université et Lavalas dont Moise fut l’un des leaders ? Comment des leaders politiques et des investisseurs peuvent-t-il endosser un projet aussi radical que celui de la liberté et du bien-être pour tous, proposé par Monsieur Moise ? En vertu de quoi des leaders de la tricontinalité parviennent-ils à conjuguer ce discours supposément nationaliste tablé sur l’idéal dessalinien ? Enfin, pourquoi l’internationale communautaire prend-elle plus au sérieux un révolutionnaire du combat pour le droit à l’autodétermination des peuples que les autres candidats plus conservateurs et plus modérés, les collabos ?

Ce questionnement peut paraitre difficile à répondre toutefois il est corollaire d’une constatation. Celle du suspense et du deus ex machina. Personne n’a vu l’ex sénateur en arriver-là pourtant il y est, créant incessamment la sensation, supportant l’attention dénigrante et quasi-discriminatoire des spins doctors dans les médias. Il demeure véritablement le candidat à battre voire à abattre.

Sans court-circuiter la carrière de l’ex maire de Milot, l’on peut sans ambages avancer l’hypothèse que tout a commencé avec la présidence de Michel Joseph Martelly. L’opposition farouche et infaillible de Moïse au régime des Tèt Kale l’a pu certainement prodiguer de grandes idées sur ses potentialités et ses ambitions politiques réelles. De prises de parole, celui qui se dit paysan-socialiste est passé à la mobilisation contre les dérives rose. Et simultanément le pouvoir produisait des matières de contestation, la misère et le chômage marchaient à pas de guépard, la corruption et le clientélisme se démocratisaient, l’apatridie et le fatalisme s’amplifiaient, le banditisme et l’insécurité inquiétaient, sans compter la gourde, la production nationale, notre histoire héroïque qui, chaque jour, perdaient en valeur, embrasées par les ATACHE.

Martelly a donc produit un chaos, lequel chaos a engendré un nouveau leader. Celui qui se sera convaincu rapidement qu’il peut tout aussi traverser la mer sans l’homme de Tabarre, le narcissique Aristide, parce qu’il est tout simplement MOISE. Il ne lui fallait probablement qu’un bâton et une populace. Par ricochet, le bâton symboliserait la Plateforme Pitit Desalin et la populace, le peuple vaillant qui a un ultime appel à l’éveil patriotique et citoyen pour faire avancer l’histoire dans le progrès égalitaire.

Depuis, Jean-Charles Moïse poursuit un seul but : devenir président de la République pour ressusciter l’idéal dessalinien, pour faire triompher le socialisme par le recouvrement de notre souveraineté, l’émergence d’une nouvelle classe d’affaires et le partage équitable des ressources du pays. Pour ce faire, le leader met l’accent sur les couches paysannes, les masses populaires, les intellectuels et la petite-bourgeoise progressiste, sans oublier les secteurs émancipés dans la plupart des régions de l’hémisphère.

En dépit de tout ce qu’on peut imaginer, Monsieur Moïse restera pendant longtemps inscrit dans les annales de l’histoire de par son courage, sa cohérence et sa capacité à créer puis résoudre les contradictions. Grace surtout à son exceptionnalisme en tant qu’haïtien, pour parodier Boaz Anglade, chercheur en Economie Appliquée. Enfin, c’est sur cet homme de Milot, celui qui fait trembler un système tout entier, ce Moïse qui ne cesse de surprendre,  que se jouent les élections de 2016 en Haïti. Dans les débats politiques, soit on est pour lui soit on est contre lui. Cependant, pourra-t-il remporter ces élections ?

Nervens Versailles

Communicateur social

Rédacteur à Inferno News

3 Comments

  • Korkras 16 septembre 2016

    Je v oterais pour Moise Jean Charles Le 9 octobre si j,etaient en Haiti,donc j,encourage Le peuple Haitien à L,elire des Le premier tou

  • Patrick Jean Baptiste 16 septembre 2016

    Je félicite la belle plume du Journaliste, Nervens Versailles.
    Et je profite à vous attirer l’attention mon ami que MJC sera le nouveau Président d’Haïti.

  • Beaubrun Sophia 10 juillet 2018

    Felicitations journaliste

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