La Chine accuse Taiwan d’avoir traité de « nègre » le DG de l’OMS ; « mensonge » réplique Taiwan

Taiwan condamne les propos diffamatoires de l’ambassade de Chine en France.

Taiwan rappelle qu’il n’est pas gouverné par la Chine et possède un système de santé distinct. Seul le gouvernement de Taiwan, élu démocratiquement, peut représenter le peuple taiwanais, a insisté le ministère des Affaires étrangères. Il a aussi dit regretter profondément les récents incidents discriminatoires visant des personnes d’origine africaine à Canton, en Chine.

Samedi 16 mai 2020 ((rezonodwes.com))–Le ministère taiwanais des Affaires étrangères a condamné vendredi « les propos mensongers de l’ambassade de Chine en France à propos de Taiwan« .

L’ambassade de Chine en France a affirmé le 12 avril sur son site internet et sur son compte Twitter officiel que « les autorités taiwanaises, soutenues par plus de 80 parlementaires français dans une déclaration co-signée », avaient « utilisé le mot « nègre » pour s’en prendre » au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le ministère des Affaires étrangères, à Taipei, a dit le 15 avril « regretter profondément et condamner fermement » ce « mensonge sans fondement » qui « salit la réputation » de Taiwan.

La manière dont Taiwan a jusqu’ici réussi à contenir l’épidémie de Covid-19 a été saluée à l’échelle internationale, souligne le ministère. Ce sont désormais 87 parlementaires français, a-t-il indiqué, qui ont signé l’appel à laisser Taiwan participer à la prochaine Assemblée mondiale de la santé et plus largement à l’ensemble des activités, mécanismes et réunions de l’OMS.
 
Le texte de cet appel a été publié sous forme de tribune le 31 mars dans L’Obs et ne mentionne pas Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il va sans dire qu’il ne comprend aucune attaque personnelle ni aucun propos discriminatoire envers le directeur général de l’OMS, rappelle le ministère.
 
Le 8 avril, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait indiqué être victime depuis trois mois d’attaques racistes en ligne, attaques dont il a situé l’origine à Taiwan sans toutefois présenter de preuves appuyant cette affirmation. Il a aussi accusé le ministère taiwanais des Affaires étrangères « d’être au courant de cette campagne et de ne pas s’en être dissocié », une accusation rejetée en bloc par le gouvernement taiwanais.
 
Qui plus est, selon un rapport d’enquête publié par le Bureau d’enquête du ministère taiwanais de la Justice le 10 avril, c’est une armée de trolls chinois qui pourrait être derrière certains propos haineux proférés en ligne contre le directeur général de l’OMS. Ces trolls, montre l’enquête, n’ont en effet pas hésité à se faire passer pour des internautes taiwanais « présentant leurs excuses » à Tedros Adhanom Ghebreyesus au lendemain de sa déclaration.