3 juillet 2024
Liberté de la presse : Haïti 62è en 2019 passe à la 83è place du classement 2020 de RSF et la RD conserve sa 55è position
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Liberté de la presse : Haïti 62è en 2019 passe à la 83è place du classement 2020 de RSF et la RD conserve sa 55è position

Le Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue tous les ans la situation du journalisme dans 180 pays et territoires, y compris Haïti, démontre que les dix prochaines années seront sans doute “une décennie décisive” pour la liberté de la presse en raison de crises qui affectent l’avenir du journalisme.

Mercredi 22 avril 2020 ((rezonodwes.com))–Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse permet d’établir la situation relative de 180 pays et territoires en matière de liberté d’information. Haïti où des travailleurs de presse font de grands efforts pour garder des acquis démocratiques du 7 février 1986, face à un régime accusé de corruption et de dilapidation des fonds du trésor public, occupe la 83e position du classement mondial de la liberté de la presse 2020 publié le 21 avril par l’organisation Reporters sans frontières (RSF).

Nous entrons dans une décennie décisive pour le journalisme, et le coronavirus est un facteur multiplicateur”, a indiqué RSF en publiant cette nouvelle édition 2020 du Classement mondial de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) démontre que la décennie à venir sera décisive pour l’avenir du journalisme et la pandémie de Covid-19 met en lumière et amplifie les crises multiples qui menacent le droit à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable.

Un environnement de travail dangereux et précaire pour les journalistes haitiens

Malgré la récente évolution des lois relatives à la liberté de la presse, les journalistes haïtiens sont toujours victimes d’un cruel manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information. Certains subissent encore des intimidations et des agressions, notamment pendant les manifestations. Les infrastructures existantes sur l’île ont été considérablement endommagées par les catastrophes naturelles successives.

Les médias privés, très liés aux intérêts de leurs actionnaires, peinent à exprimer leurs points de vue sans autocensure, écrit Reporters Sans Frontières. En 2017, un projet de loi sur la diffamation a été voté au Sénat, prévoyant de lourdes sanctions contre les journalistes. Depuis 2018, les protestations, souvent violentes, se multiplient à travers le pays contre le président Jovenel Moïse, empêtré dans des affaires de corruption. Les journalistes haïtiens sont particulièrement vulnérables et régulièrement pris pour cible lors de ces manifestations. L’assassinat du journaliste Néhémie Joseph (2019) et la disparition du photo-reporter Vladjimir Legagneur (2018), alors qu’il réalisait un reportage dans un quartier sensible, ont profondément choqué le pays.

L’autocensure comme solution en République Dominicaine (RD) 55ème place en 2019 et 2020

La liberté de l’information en République dominicaine est fragilisée par un fort niveau de concentration et d’impunité favorisant l’autocensure. Les journalistes qui couvrent des sujets sensibles comme la corruption ou le narcotrafic s’exposent entre autres à des menaces ou à de violentes représailles pouvant aller jusqu’à l’assassinat de la part de fonctionnaires ou de cartels. Les élus abusent régulièrement de leur position pour stigmatiser les journalistes trop critiques. En 2016, des lois rendant la diffamation passible d’emprisonnement ont été abrogées. Une avancée majeure pour la presse et la démocratie.

Par ailleurs, ce dernier rapport 2020 de RSF indique que « l’Europe reste le continent le plus favorable à la liberté de la presse, devant la zone Amériques (Nord et Sud), en deuxième position, même si les poids lourds régionaux, États-Unis et Brésil, deviennent de véritables anti-modèles« . L’Afrique, qui arrive troisième, selon RSF, enregistre également des reculs importants, dûs notamment à une recrudescence des détentions arbitraires de longue durée et des attaques en ligne.

Plus largement, estime RSF, ce classement qui évalue tous les ans la situation du journalisme dans 180 pays et territoires démontre que les dix prochaines années seront sans doute « une décennie décisive » pour la liberté de la presse en raison de crises qui affectent l’avenir du journalisme : crise géopolitique (agressivité des modèles autoritaires), technologique (absence de garanties démocratiques), démocratique (polarisation, politiques de répression), de confiance (suspicion, voire haine envers les médias d’information) et économique (appauvrissement du journalisme de qualité).
 
« L’épidémie de coronavirus fournit une illustration des facteurs négatifs pour le droit à l’information fiable, et elle est même un facteur multiplicateur », souligne le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. La pandémie de Covid-19, explique ainsi RSF, a amplifié la propagation des rumeurs et des fausses informations aussi vite que le virus. Des armées de trolls d’Etat, notamment en Chine (177e), utilisent l’arme de la désinformation sur les réseaux sociaux.

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