« Ce sera très rapide. Nous pouvons déjà voir que dans les semaines à venir, nous aurons un deuxième contingent », a déclaré Conille lors d’une interview à Washington, où il rencontre des responsables de la Maison-Blanche et du Département d’État.
Haïti est depuis longtemps secoué par la violence des gangs, mais la situation s’est gravement détériorée à la fin du mois de février lorsque des groupes armés ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince, affirmant vouloir renverser le premier ministre de l’époque, Ariel Henry.
Le premier groupe d’environ 200 policiers kényans, faisant partie d’une mission approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU, est arrivé en juin afin de travailler avec la police haïtienne pour stabiliser le pays, où les gangs contrôlent environ 80 % de la capitale.
Conille a refusé de préciser combien d’officiers pourraient arriver lors de la prochaine vague, invoquant des préoccupations de sécurité.
« Mais je peux déjà vous assurer qu’il y a une planification en cours pour renforcer progressivement la présence » de ceux déjà en Haïti, a-t-il ajouté.
Conille s’est entretenu avec l’AFP peu de temps après avoir rencontré le secrétaire d’État américain Antony Blinken au sujet de la mission, à laquelle Washington apporte un soutien logistique et financier.
Non élu et impopulaire, Henry a démissionné au milieu de la violence, cédant le pouvoir à un conseil de transition qui a nommé Conille premier ministre intérimaire en mai. Il a prêté serment le mois dernier.
La tâche du gouvernement de transition est monumentale : soulager les crises politique, sécuritaire et humanitaire qui dévastent le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et préparer la voie aux premières élections depuis 2016.
La violence à Port-au-Prince a affecté la sécurité alimentaire et l’accès à l’aide humanitaire, les gangs étant accusés d’abus, y compris des meurtres, des viols, des pillages et des enlèvements.