Le ministre du Commerce Yves Romain Bastien, en venant lundi matin, avec des explications qui tenteraient de justifier la hausse des prix du carburant à la pompe, a permis aux syndicalistes, eux aussi, de revenir sur son passé douteux de mauvais dirigeant. Selon les syndicalistes réunis en concertation, le ministre Bastien ne pourra pas avancer avec son projet d’augmenter le prix des produits pétroliers. Pour eux, c’est ce même ministre ayant liquidé la Minoterie d’Haiti et ayant vendu au rabais les Télécommunications d’Haiti qui est venu vendredi dernier, avec d’autres décisions impopulaires sans consulter les différentes parties concernées.
Il est inconcevable, d’après Duclos Bénissoit, au moment où le pouvoir d’achat de l’haitien diminue et à quelques semaines de l’ouverture improbable des classes, de venir avec un tel projet. Le syndicaliste qui déclare, comme tout le monde, avoir entendu à la radio, la nouvelle de l’augmentation des prix des produits pétroliers, certifie que cette mesure ne tiendra pas pour longtemps.
Réunis en concertation, à l’annonce de cette mesure, les cinq grands syndicats du pays affirment que rien ne justifie pour l’instant cette augmentation vu que le prix du baril brut n’a pas bougé de façon considérable sur le marché international. Ils qualifient le ministre Bastien de « menteur » dans sa mauvaise comparaison des prix en détail avec les dominicains. Ses informations sont erronées.
En République Dominicaine, avant même l’ajustement des prix dimanche, au lieu d’attendre lundi matin, le gallon de la gazoline se vendait déjà plus cher chez nous, soit 149 Gdes contre 134 pesos. Pour prouver que les déclarations de M. Bastien ne se révèlent pour eux « nullement convaincantes », les syndicalistes ont crié au scandale l’augmentation du prix d’un carburant livré depuis juin. Pour Chargeux Méu, à l’antenne de Zénith FM, si de telles augmentations du prix devraient avoir lieu, il fallait attendre octobre pour la prochaine commande à stocker.
Les syndicalistes ayant reçu un fort soutien de la population, affirment-ils, sont déterminés à faire échouer ce projet. Ils en profitent pour dénoncer qu’il n’existe pas encore en Haiti, cette essence « super sans-plomb ». Cela a toujours été un mensonge avec 80% des moteurs de véhicules qui confrontent les mêmes problèmes de segment à cause d’un mauvais carburant vendu dans le pays.
Pour conclure, en attendant de venir avec une position commune concertée, les syndicalistes des conducteurs de transport public exhortent tous les chauffeurs ou conducteurs « à ne pas augmenter d’un sou le prix des courses sur aucun des circuits de la capitale et de la province« . Ils demeurent convaincus que le gouvernement Privert/Jean-Charles n’ira pas plus loin dans une telle aventure aussi risquée que le secteur du transport en commun en Haiti. Selon eux, le gouvernement, s’il en voudrait vraiment de l’argent pour financer les élections, devait commencer par diminuer les frais exagérés de nombreux dignitaires de l’Etat.
