Crise de carburant : plusieurs villes d’Haïti embrasées par la contestation

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Des villes et régions haïtiennes sont embrasées par la contestation contre la crise de l’essence, mettant à nu l’incapacité du gouvernement à assister la population dans son quotidien en lui permettant d’avoir accès aux produits de base, tels l’eau, le carburant…

Port-au-Prince, lundi 16 septembre 2019 ((rezonodwes.com))–À Port-au-Prince, une paralysie totale des activités a été constatée. Aux Gonaïves, des motocyclistes ont défilé dans plusieurs rues pour dénoncer la rareté de l’essence. À Jacmel, un journaliste a été poignardé. Aux yeux des protestataires, le Chef de l’État, Jovenel Moise, incapable de conduire les destinées de la nation, doit démissionner.

À Pétion-Ville, dès l’aube, l‘accès à des axes routiers s’est révélé difficile. Des barricades, formées de pneus enflammés, de troncs d’arbre et de pierres, dressées la veille, ont rendu impraticable la circulation entre le centre-ville et les quartiers limitrophes.

‘’C’est inacceptable que le pouvoir gère dans l’indifférence la crise de l’essence. Si le Président Jovenel Moise est incapable de gouverner, qu’il prenne les décisions qui s’imposent. Il doit tirer la révérence’’, s’exclame un jeune, très remonté.

À Carrefour, le jeune Vladimir Fédé, a été tué à la suite d’une charge policière. La victime, selon des témoins, aurait reçu plusieurs projectiles suite à une intervention des forces de l’ordre. Cet acte a causé l’émoi et scandalisé des jeunes de Diquini.

À Jacmel, une mobilisation visant à bloquer une voie a tourné au drame. Le journaliste Elmond Zidor de Radio Hosanana  a été poignardé par des inconnus, rapporte des sources concordantes.  

Aux Gonaïves, des motocyclistes ont paradé dans plusieurs rues de la ville pour exiger une réponse à la crise du carburant. Les images virales, circulant sur les réseaux sociaux exposent des protestataires s’activant derrière des barricades à Descahos (entrée sud de la Cité de l’Indépendance).

L’administration publique, les activités scolaires, le petit commerce ont fonctionné au ralenti dans certains coins ou ont été paralysés dans d’autres points.

Le gouvernement, par la voie de son Premier ministre démissionnaire Jean Michel Lapin, avait annoncé l’arrivée prochaine de 500 mille barils de produits pétroliers en vue de juguler la crise. Une annonce, loin de calmer l’ardeur des manifestants a renforcé la contestation contre le pouvoir.

Hervé Noel
vevenoel@gmail.com

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