La concrétisation du rêve d`une Haïti démocratique et juste semble ne pas être pour aujourd`hui, vu les nombreuses contradictions et conflits d`intérêt éclatant tous les jours sur la scène politique et éclipsant les vrais débats pouvant contribuer à la mise en place des fondations solides pour la renaissance de la nation.
Dans la foulée du départ mal préparé du président Michel Joseph Martelly du pouvoir, la tendance est actuellement pour l`installation d`un exécutif bicéphale, élu par le parlement, avec pour mandat de terminer, dans un délai ne dépassant pas 120 jours, un processus électoral, désavoué par la majorité des acteurs en raison des multiples irrégularités assimilées à de la fraude massive.
S`il est vrai que ce délai tient compte du prescrit constitutionnel, il est toutefois irréaliste, vu que l`appareil électoral, complètement désintégré, ne peut pas être remis en marche immédiatement et mérite d`être reconstruit à tous les niveaux, sur la base d`un consensus national, si on veut avoir des élections acceptables pour tous.
De plus, avant toute reprise des joutes électorales, il serait indispensable de faire la lumière sur les scrutins de l`année 2015 à partir d`une investigation indépendante et profonde. Ce qui prendrait au moins deux à trois mois, sans compter la formation du Conseil Électoral et la refonte de la loi électorale.
Pratiquement, une transition de moins de 12 mois risque de nous replonger dans une crise encore plus aiguë que celle que nous traversons en ce moment.
