Au Bicentenaire, Députés et Sénateurs s’affrontent pour sanctionner les 6 premiers mois du gouvernement de Jean Henry Céant, qu’ils ont eux-mêmes accouché, alors que de nombreux ministres étaient inéligibles. Multiplication d’interpellations, stratégies politiques à l’allure d’une bataille rangée défiant toutes considérations légales, aux yeux des experts. Le PM Céant est rentré de Maroc dimanche en fin de soirée, a confirmé une source contactée par Rezo Nòdwès
par Hervé Noël
Port-au-Prince, dimanche soir 17 mars 2019 ((rezonodwes.com))–Véritable course contre la montre, démarche à l’usure du temps, au Parlement l’interpellation du Chef du gouvernement met à nu la brutalité de la sphère politique face aux défis socio-économiques guettant le quotidien de l’homme haïtien. Des sénateurs et des députés se sont livrés à un exercice déshonorant en voulant à tout prix anticiper sur la réception du Premier ministre, Jean Henry Céant et le sanctionner au bout de 6 mois de la ratification de sa politique générale.
À la Chambre des Députés, la majorité acquise à la cause du Palais national et évoluant sous la coupe réglée de Jovenel Moise entendait prendre de court les Pères conscrits en programmant la séance quelques heures après la correspondance de la minorité au Sénat de la République. Au regard des considérations constitutionnelles et des règlements intérieurs des 2 chambres, la droit se retrouve muet.
Aucune provision légale n’est à mettre en avant pour incriminer l’une ou l’autre partie au bord de la mer contrôlé par des bandes armées.’’ C’est le vide constitutionnel constaté dans le cadre d’une telle configuration. Ni la constitution, ni les règlements intérieurs des deux chambres n’autorisent ou n’interdisent de tels pratiques’’, précise Sadrack Dieudonné, ancien député des Gonaïves.
Une anarchie parlementaire, un marathon motivé par des intérêts mesquins, qualifie un ancien Sénateur de la République. ‘’De telles dérives interpellent sur une institution en déroute, un Parlement dépourvu d’esprit de corps et niant ses attributions de contrôle’’, se révolte Samuel Madistin.
Le Parlement semble avoir franchi le rubicond. Aux yeux du citoyen lambda, le pouvoir législatif à trop tirer sur la corde finira par provoquer le courroux populaire et son existence sera compromise. ‘’C’est inédit dans l’histoire du Parlement haïtien et dans les pratiques parlementaires. Ce spectacle offert à la nation est sans nom« , s’indigne Me Madistin.
Lundi 18 Mars, aux premières heures, le Gouvernement est attendu au Sénat pour répondre à l’interpellation produite par 9 sénateurs de l’opposition. À défaut d‘un quorum infirmé, le Chef du gouvernement, Jean Henry Céant, rentré dimanche soir de son voyage au Maroc, s’attend à récolter les dividendes de son coup politique. Et les 6 prochains mois de cohabitation entre le Chef de l’État et le Premier ministre s’annoncent désormais électriques, prévoient déjà certains avisés.
Hervé Noël
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