Jovenel Moïse s’accroche au pouvoir et associe l’opposition à la drogue et aux gangs

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Le président Jovenel Moise est finalement sorti de son silence et a parlé d’un ton menaçant et hargneux, alors que tout le monde s’attendait à un chef d’Etat prononçant un discours rassurant invitant à la paix, la concorde et le dialogue. Mais son allocution nous a plongés dans le désamour en pleine soirée de Saint-Valentin

Jeudi 14 février 2019 ((rezonodwes.com))– Le président a parlé. Dans une adresse très brève, le président Jovenel Moïse, en butte à des manifestations monstres ayant causé la totale paralysie des activités dans le pays depuis 8 jours, pour exiger purement et simplement son départ, a réaffirmé sa décision de ne pas démissionner.

C’est un président décidé à s’accrocher bon gré mal gré au pouvoir, en dépit d’un rapport de la Cour Supérieure des Comptes l’épinglant dans l’épineux dossier de la dilapidation des fonds de Petro Caribe, l’un des plus gros accrocs faits à la République depuis 1804.

Tout en évoquant le support dont il bénéficie au niveau de l’international, notamment le Core Group, le président a déclaré qu’il a entendu de nouveau la voix de la population et a annoncé que son premier ministre, Jean-Henry Céant, aura à expliquer les différentes mesures qui seront mises en œuvre pour soulager la misère sévissant dans le pays. Dans son message, M. Moise a voulu faire porter à lui seul, son ancien concurrent dans la course à la présidence, le candidat de Renmen Ayiti, tous les maux qu’a connus le pays en 24 mois pour tenter de dédouaner les gabegies de 19 mois reprochées à l’ administration Moise-Lafontant.

Sans trouver les mots pour apaiser la situation, le chef de l’état a lancé des piques à l’endroit de l’opposition en essayant d’associer ses membres aux chefs de gang et aux dealers de drogue.

« Moi, Jovenel Moïse, je ne laisserai pas le pays aux mains de dealers de drogue et de chefs de gang », a martelé le deuxième président de la mouvance Tet Kale. Pourtant, Jovenel Moise ne s’est jamais gêné de s’afficher en public bras dessus-bras dessous avec un fugitif activement recherché par la DEA (Drug Enforcement Agency) et qui a été finalement capturé, extradé, jugé et condamné aux Etats-Unis d’Amérique pour blanchiment des avoirs provenant de la drogue.

En pleine campagne, dans le quartier chaud de Gran Ravinn, le candidat du PHTK, M. Jovenel Moise, tout sourire, a déambulé côte-à-côte avec le puissant chef de gang surnommé Tèt Kalé. Celui-ci qui, par la suite, a été arrêté mais libéré sous l’ordre des autorités, s’est finalement fait trucider par ses anciens lieutenants.

Jovenel Moïse a également critiqué les gouvernements de transition qui ont été au pouvoir durant la période de l’après-Duvalier, les accusant de corruption et de répression.

Le président a parlé ; mais finalement a-t-il dit quelque chose pour son peuple ?

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