par Gumais Jean-Jacques
Samedi 17 novembre 2018 ((rezonodwes.com))– Et Dieu dirait à ce peuple confus: »Qui vous a dit que votre délivrance se trouverait dans un drapeau quelconque: bleu et rouge ou noir et rouge? Mon peuple périt par faute de connaissance »… Nombreux sont ceux qui se perdent dans les illusions culturelles, religieuses, politiques et même historiques expliquant la descente en enfer de notre Haiti.
Mais à la vérité, nous nous livrons sans cesse dans une course effrénée vers l’ignorance et celle-ci constitue indéniablement le principal pilier conquérant du système mafieux duquel toute l’élite Haïtienne et un clientélisme international en tirent profits. Aussi, cette inconditionnelle connaissance pour une Haiti juste et cette vérité historique autour de la dilapidation des fonds de Petro caribe, ne nous échappent-elles pas dans cette guerre de drapeau?
En réalité, la connaissance de la vérité libère et affranchit mais l’ignorance enchaîne dans la captivité et favorise l’oppression. A l’aube de la célébration de la bataille de Vertières, plus de 215 ans après cette victoire historique qui a changé l’ordre mondial colonialiste et esclavagiste, Haiti est encore occupée par une colonisation élitiste et son peuple esclavagisé sous l’oppression de l’injustice sociale. Si dans ce monde présent où démocratie, transparence, droits humains, libertés individuelles, justice universelle, éducation et santé pour tous, bonne gouvernance, Humanisme et tout un ensemble de termes ou valeurs caractérisant l’essor de l’humanité vers une forme de paroxysme civilisationnelle de modernité et de « civilité angélique »; Cependant, pour nous autres sur la presqu’île d’Haiti, la loi des plus forts, des plus connus et reconnus abuse l’ignorance du plus grand nombre et arrive aujourd’hui à semer, le trouble et la confusion par une polémique superficielle de drapeau,qui idéologiquement est sans fondations institutionnelles, morales et culturelles capable de changer le sort du peuple haïtien.
Brandir un drapeau bleu et rouge ou un noir et rouge n’est guère un symbolisme d’intérêt national capable de créer sécurité humaine et prospérité économique. Le monde d’aujourd’hui est sous l’égide d’un unilatéralisme américain et un universalisme multilatéral et multinational.Alors, faudrait-il rappeler que ceux qui contrôlent et dominent le système politique et économique haïtien n’ont pas de drapeau, s’il en ont un, ce serait le drapeau de l’ego et du tribalisme! La compréhension de l’essence des rapports de force sociétale entre le politique et le social, entre l’économique et le social et entre le politique et l’économique eux-mêmes révèle d’une part, une déshumanisation profonde du système social haïtien et d’autre part une complicité institutionnelle invisible sabotant tout projet national de société ou idéal Haïtien de justice sociale et d’égalité citoyenne. Ainsi, dans ce contexte international complexe et dans cette dynamique haïtienne d’opacité étatique et de connivences généralisées, la théorie du complot se veut être l’ultime explication du malheur haïtien. Cependant, aucun leadership, quel qu’il soit politique ou économique ne veut brandir le drapeau de la vérité et démontre le courage de poser les bases institutionnelles répondant aux normes de Justice sociale et développement économique.
De ce fait, le défi pharaonique du changement Haïtien se trouve dans les lois culturelles et morales qui fondent les institutions Haïtiennes. Combattre la corruption et la criminalité organisée serait une partie de casino dans tout pays de la planète si le facteur endémique culturel ne s’imposerait pas dans l’organisation institutionnelle. Entretenir et bercer des lois rétrogrades qui favorisent une autre forme de colonisation systémique et d’esclavage social est un hissement du drapeau de l’injustice. En effet, Il y a lieu de se poser des questions fondamentales: A qui profite réellement la corruption et pourquoi une classe sociale se démarque de cette la lutte noble contre l’injustice sociale?Comment en 2018, aucun texte de loi bannissant formellement la domesticité ou esclavage infantile, principale source de l’inégalité générationnelle? Quel est le rôle de la bureaucratie haïtienne dans cette perpétuation de ce système économique et social diabolique? Qui contrôle le système bancaire haïtien et qui impose ce système de crédit immoral? Les institutions parallèles et les organismes déconcentrés de l’Etat, de quel dictât personnel ou clanique dépendent-ils? L’Etat profond (deep state), quel serait sa motivation première dans l’exercice de cette politique de doublure qui ne profite rien à la majorité? Pourquoi la « super-Avocature » se joint au système politique haïtien pour s’enrichir et vassaliser effrontément le système judiciaire au détriment du droit collectif?
En Conséquence, on aura beau de changer de bicolore à chaque génération ou régime politique mais la réalité haïtienne restera inchangée. La justice qui élève les nations n’est pas enrouillée dans un secret nationaliste, idéaliste ou légaliste d’un drapeau quelconque mais plutôt elle est entretenue et imposée dans toutes les lois, principes et courants de pensées qui fondent les institutions étatiques et elle exprime l’ensemble des valeurs morales et culturelles capable de répondre aux principes universelles de dignité humaine, de droits humains, de sécurité humaine et de prospérité.
Le changement de drapeau relève toujours du domaine de la politique et l’histoire des peuples confirme le caractère superficiel d’une telle manœuvre dans la mesure où c’est le consensus sociétal et la cohésion sociale qui déterminent indéfiniment les voies de la stabilité politique, les fondements de l’intérêt national et de la justice universelle. La connaissance de la vérité qui fonde inconditionnellement le drapeau de la Justice n’est autre que « le consensus ou l’entente nationale et cela précède toujours le symbolisme politique du drapeau de l’ignorance ».
Gumais Jean-Jacques, AvMP
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