La campagne met en évidence que tout le monde est victime du détournement de fonds publics et présente l’information comme une arme puissante face à cette situation pour la promotion d’un vote intelligent #smartvote
Vendredi, 6 avril 2018 ((rezonodwes.com))- – Vous êtes-vous parfois demandé si une personne qui meurt par manque de soins dans les couloirs d’un hôpital public a été victime de la corruption? Mais qu’en est-il des gens qui étirent leur budget pour se payer une assurance maladie privée en raison de la lacune du système de santé publique? Et une famille qui ne peut inscrire son enfant à la garderie? Une personne au chômage? Un entrepreneur qui est dans l’obligation de fermer boutique en raison de la crise du marché provoquée par la perte de confiance?
Il est de toute évidence que toutes ces personnes sont certainement victimes de la corruption. Peu importe l’expérience individuelle de chaque citoyen brésilien, nous avons 217 millions de victimes dans un pays où les coupables de détournement de fonds publics ne vont que très rarement en prison.
Pour attirer l’attention sur ce problème, Momentum, une agence de publicité a produit une campagne spéciale pour le journal Estadão. Du 2 au 8 avril, un miroir géant est installé sur la Praça da Sé, une place publique située au cœur de São Paulo. Ce miroir invite les spectateurs à se reconnaître eux-mêmes comme étant des « condamnés » par la corruption. L’idée fondamentale est de pousser les gens à regarder leur reflet afin qu’ils réalisent qu’ils sont aussi victimes des conséquences du détournement de fonds publics.
La campagne va encore plus loin. En sus de soulever cet enjeu à la table, elle offre également la possibilité de produire un véritable changement en faisant la promotion d’un vote intelligent #voteinteligente (#smartvote). Avec ce slogan, la campagne incite les gens à s’informer davantage afin de choisir les meilleurs candidats pour tous les sièges gouvernementaux remis en jeu lors des élections d’octobre prochain.
« Le Brésil se trouve à un moment décisif crucial. Chaque jour, l’Estadão expose le triste sort du pays, en publiant des nouvelles sur les détournements de fonds par l’entremise de corruptions ainsi que des personnes souffrant du manque de ressources attribuées dans les soins de santé, l’éducation, la sécurité et dans d’autres secteurs essentiels dans nos vies. Grâce à cette initiative, nous souhaitons apporter une contribution allant au-delà de ce que nous rapportons et nous incitons les gens à réfléchir et à exhorter le changement », a précisé M. Flávio Pestana, directeur commercial général de l’Estadão.
« En constatant que vous êtes tout aussi affectés par ce problème, cela constitue un élément essentiel qui favorisera le changement. Cette initiative a été élaborée pour provoquer un changement qui pourra se matérialiser lors des prochaines élections. Nous avons saisi l’occasion pour souligner l’importance d’un journalisme de qualité, sans lequel ni les droits civils ni la démocratie n’existeraient. La transparence doit être de mise à une époque comme la nôtre, en raison de l’essor de la désinformation et de l’information fallacieuse », a souligné Mme Maria Laura Nicotero, PDG de Momentum.
Le déroulement de la campagne se poursuivra via des publicités, des profils de l’Estadão sur les réseaux sociaux et une démarche ciblant un groupe de personnalités influentes qui ont reçu un exemplaire avec une couverture plastifiée de l’Estadão, faisant référence au miroir.
Cette initiative coïncide avec une période de fort soutien populaire favorisant les enquêtes en matière de corruption. Selon un sondage réalisé par Ipsos en mars, plus de 90 % des Brésiliens souhaitent que l’opération Lava Jato (ou scandale Petrobras), la plus grande affaire de corruption de l’histoire brésilienne, se poursuive jusqu’au bout, peu importe les coûts. Le pourcentage des participants en faveur de ces enquêtes demeure au même niveau dans les sondages régulièrement réalisés par l’institut au cours des deux dernières années. Le dernier sondage rapporte également que 7 personnes sondées sur 10 croient que cette enquête a le potentiel de faire du Brésil un pays sérieux.*
* Les données sont tirées de l’étude mensuelle Pulso Brasil, réalisée par Ipsos Affaires Publiques. Ipsos a interrogé 1 200 répondants en personne dans 72 villes à travers le Brésil, du 1er au 13 mars 2018. La marge d’erreur est de 3 points de pourcentage.
4 Comments