L’agronome Michel William face au système
Jeudi 29 mars 2018 ((rezonodwes.com))– Depuis des années j’écris des articles qui dénoncent les problèmes agricoles sans jamais rater une occasion d’en suggérer les solutions alternatives. Pour avoir indexé les éléments de blocage qui se retrouvent dans tous les compartiments du système de la production de la commercialisation et de l’assistance technique internationale dans l’organisation de la production agricole nationale, je me suis constitué un mur d’hommes politiques qui au lieu de se pencher sur mes préoccupations préfèrent détruire ma crédibilité professionnelle en me collant l’épithète de fou et de vicieux qui s’attaque à tout le monde.
Oui je suis fou parce que en tant que fermier éleveur , agriculteur, vulgarisateur et analyste politique , mon approche des problèmes agricoles est différente de celle des théoriciens au pouvoir. Ma compréhension des problèmes d’une agriculture en crise est différente de celle des politiciens qui recherchent des dividendes financières immédiates pour ne pas dire des pots de vin qui vont à l’encontre des intérêts de tout investisseur engagé dans la production nationale. Mon approche des problèmes agricoles s’étend de la compréhension paysanne en passant par l’appréciation industrielle jusqu’à la volonté politique de l’homme aux affaires qui cherche un retour financier immédiat direct ou indirect sut tout projet agricole inscrit dans le programme annuel du secteur .
J’ai contre moi la FAO, l’IICA , la BID , l’UE, le FMI,la banque mondiale, l’USAID, le FIDA, les ONG, les ministres de l’agriculture, les ministres de la Planification, qui accrochés entre eux n’arrivent pas à digérer les revendications d’un agriculteur éclairé.
Le système reconnait la pertinence de mes interventions mais me traite plutôt de vicieux sans être capable de prouver où dans ma vie d‘agronome il m’a donné à manger , voir jusqu’á l’indigestion. Comment un vicieux qui a contre lui toutes les sources de financement peut il faire de l’argent. ?Je suis vicieux non pas parce qu’il m’a donné à manger mais parce qu’il sait que je dénonce leur mode de gestion de l’agriculture haïtienne qui bloque la production nationale..
Depuis 1982, un employé de la Reynold Mining Corporation avait fouillé pour moi , sur ma ferme agricole, á neuf cent mètres d’altitude, dans les hauteurs de Miragoâne, deux impluviums de contenance de 250.000 et de 750 mille gallons d’eau .En 2013 ,je n’arrive pas encore à les imperméabiliser pour le coût modeste de 15 millions de gourdes, pendant que dans le plateau central, un milliard quatre cent cinquante quatre millions de gourdes est englouti dans les lacs collinaires dont la valorisation est mise a l’épreuve et la distribution faite en veux tu en voila.. J’attends encore l’aide de la république pour pouvoir faire de l’agriculture sous serre et montrer aux politiciens les prouesses dont un agriculteur éclairé est capable avec la paysannerie moyennant une simple compréhension des dirigeants..Nad Marinad.
Je suis agriculteur éclairé et comme tous les agriculteurs, je crève sous le poids d’un système agricole improductif et exploiteur qui ne fait confiance qu’aux corrompus de son espèce. Mes intérêts d’agriculteur se trouvent aux antipodes des objectifs de la coopération internationale et de la bourgeoisie compradore sensible à l’export import et à l’économie de ramassage des denrées agricoles qui s’amenuisent d’années en années..
Les éléments les plus obscurantistes du système politique se sont ligués pour avoir raison de moi et me classer parmi les agronomes lépreux du pays. En fait c’est le bloc de résistance au changement de ces décisions makers qui a fait de moi le critique objectif et acerbe de l’organisation improductive du système agricole haïtien de production. Mon dernier article paru dans le nouvelliste du 28 juin 2013 et intitulé, « Merci au bluff de la AH1N1 d’avoir fait éclater au visage des politiciens haïtiens la crise permanente de l’agriculture haïtienne « est significatif de la violence qu’a couvée chez moi, la gouvernance agricole d’Haïti.
En lisant cet article, le système me donne raison dans son for intérieur, mais, au dehors il se concerte pour me donner tort. Mais le fait d’avoir raison sur mes détracteurs à l’occasion de l’éclatement journalier de chaque nouvelle crise agricole ne contribue pas pour autant à réduire leur animosité contre moi. Plus ils se sentent interpellés plus ils me haïssent d’avoir raison d’eux. Voilà mon lot de tous les jours. Si le complot du système a fait de moi l’agronome le moins crédible aux yeux de la politique , ma persévérance , en revanche, à défendre les intérêts de la classe des producteurs contre ceux de la classe des dominants a fait aussi de moi le héros vivant de la résistance des producteurs haïtiens..
« map pran kouraj jous lè lan mo’ m rive.
michelwilliam1000@hotmail.com
2 juillet 2013

