« La plupart des membres de l’Etat-major des FAd’H ont été sanctionnés par les Etats-Unis pour violation grave de droits humains en Haïti« , c’est l’agence de presse espagnole internationale EFE, basée à Madrid, en Espagne qui est venue avec cette révélation pour le moins surprenante
Madrid, dimanche 18 mars 2017 ((rezonodwes.com))-« Et nous voilà à cause de l’entêtement et l’ambition démesurée du président Jovenel Moise, prêts à revenir sur un passé douloureux ayant endeuillé des dizaines de milliers de familles haïtiennes avec une armée qui n’avait jamais voulu rester dans ses casernes« , a confié à Rezo Nòdwès un ancien professeur d’Université de l’Etat d’Haïti (UEH) ayant vécu plusieurs nuits de l’exil.
L’agence de presse internationale EFE, dans une dépêche datée de Port-au-Prince, a rappelé que des organisations de défense des droits de l’homme ont sévèrement critiqué la nomination, cette semaine, par Jovenel Moise du haut commandement des Forces armées rétablies, dont certains officiers supérieurs avaient déjà été accusés d’avoir violé les droits de l’homme, dans ce pauvre pays de la Caraïbes.
« La majorité des militaires nommés faisaient partie de l’armée démobilisée et ont été sanctionnés par les États-Unis dans les années 1990 pour violation des droits de l’homme« , a confirmé EFE, selon les données d’archives de l’agence consultées.
D’autre part, la dépêche de EFE, pour ses lecteurs du monde entier, a reproduit des extraits de déclarations de plusieurs responsables d’organismes haitiens de défense de droits humains dont le RNDDH qui alerte l’opinion publique sur « des noms sur cette liste » et qui d’après RNDDH, cette nomination « démontre clairement que le gouvernement Moise-Lafontant ne veut pas aller de l’avant » car ces militaires « représentent un sombre passé pour le pays » et que leur « nomination est la continuité de l’impunité« .
RNDDH a appelé « le pays à ne pas l’accepter« , notons que déjà Transparency International place Haïti sur la liste rouge des pays avec une perception d’indice de corruption et d’impunité super élevée parmi tous les pays de l’Amérique après le Venezuela.
Le texte de l’agence de presse espagnole EFE, a relevé les inquiétudes manifestes du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) qui a fait part de sa désapprobation face à cette nomination qu’ « il juge surprenant et que, sans prendre en compte les nombreuses victimes innocentes du coup d’Etat sanglant du 30 septembre 1991″, le président Jovenel Moise nomme des personnes d’un passé douteux« . BAI a cité parmi eux le nom du colonel Jean Robert Gabriel, qui selon les avocats de la société, est « un tortionnaire, jugé par contumace pour le massacre de Raboteau à Gonaives, le 16 novembre 2000« .
Rappelons jeudi dernier, que sans faire état d’un « arrêté présidentiel« , le ministre haïtien de la Défense, M. Hervé Denis, a dans un communiqué laconique, annoncé la composition du Haut État-major de l’armée d’Haïti, remobilisée le 18 novembre 2017, après être tombée en léthargie pendant presqu’un quart de siècle.
Les FAd’H, rappelons-le également, sont, après le parlement haïtien, l’une des institutions les plus budgétivores pour un pays à maigres ressources dont le déficit budgétaire atteint déjà plusieurs milliards de gourdes et qu’il revient cette semaine à l’Union Européenne, à coup de 5 millions d’euros, de subvenir urgemment aux besoins humanitaires des vingtaines de milliers d’ haitiens, sans oublier 37 867 Haïtiens qui sont toujours hébergés dans des camps depuis le 12 janvier 2010.
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