La crise budgétaire qui secoue Washington depuis près d’une semaine s’aggrave. Dimanche soir, le président Donald Trump a confirmé la mise en œuvre de licenciements définitifs dans certains services fédéraux, marquant un tournant inédit dans ce « shutdown » qui paralyse l’administration depuis mercredi.
Alors que des centaines de milliers de fonctionnaires « non essentiels » sont déjà au chômage technique et privés de salaire, la Maison-Blanche entend désormais transformer cette suspension en suppressions permanentes de postes. Une annonce immédiatement rejetée par les démocrates, qui accusent M. Trump d’instrumentaliser la crise pour affaiblir l’« Obamacare », programme d’assurance santé au cœur du blocage.
Les négociations entre les deux camps restent au point mort. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a reconnu « une impasse », tandis que le président de la Chambre, Mike Johnson, se prépare à défendre la ligne dure de son camp. Côté démocrate, Hakeem Jeffries a dénoncé un chantage « irresponsable » mettant en péril des millions de ménages.
Cette paralysie intervient dans un climat économique tendu, marqué par un déficit de près de 2000 milliards de dollars et une inflation persistante. Selon un sondage YouGov, 80 % des Américains redoutent son impact sur l’économie. Le précédent shutdown de 2018 avait duré 35 jours et coûté 11 milliards de dollars. À ce stade, aucun compromis ne se profile, et l’incertitude plane sur la durée de ce blocage qui menace de se transformer en véritable crise sociale et politique.