16 décembre 2025
Journalistes, ne rampez plus ! par Fanel Delva
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Journalistes, ne rampez plus ! par Fanel Delva

Port-au-Prince, lundi 5 février 2018 ((rezonodwes.com))– Jamais je n’ai vu une presse aussi lâche, affamée, et bourrée de corrompus à tous les niveaux.

Après dix ans dans le domaine, je peux tirer la conclusion que voici : Les journalistes honnêtes se comptent sur les doigts. Et ils sont très loin d’être tous des seniors. Ceux-là à qui parfois on achète le silence. Certains se taisent devant la bêtise, l’ignoble parce qu’ils ont peur de perdre certains privilèges, ou d’être dénoncés.




Aujourd’hui, il est clair que certains journalistes ne peuvent oser tenir tête à certaines personnalités. Du nombre : Michel Joseph Martelly ou Sweet-Micky. Et vous avez vu ce qui s’est passé récemment au studio de Radio Caraïbes. Pourquoi ? Parce qu’ils lui sont redevables. Ça ne dérangera pas trop, si je vous rappelle l’exemple d’un patron de radio. Il a échangé sa personnalité et tout ce qu’il avait construit toute sa vie contre quelques mois au poste de ministre de la communication. « Que c’est dur d’être ministre sous Martelly », avait affirmé Pierre Raymond Dumas en 2015.

Des journalistes affamés

C’est dur de se laisser diriger par son ventre. Beaucoup de confrères ignorent l’importance de la colonne vertébrale. Ils oublient qu’ils sont des vertébrés, et non des reptiles qui ne pourront jamais marcher. Ils arpentent ministère après ministère, avec leur lot de projets sous les bras. Dans d’autres cas, ils essaient de trouver un poste de consultant pour lequel ils ne font rien. Vous allez comprendre pourquoi certains journalistes ne peuvent critiquer la mauvaise gestion de certains ministères.

Pour avoir été Reporter, je peux affirmer que les conférences de presse avec Per diem sont les préférées de certains confrères. Pendant la campagne électorale, ils aimaient couvrir les activités du parti « Renmen Ayiti », et celui de PHTK. Pourquoi ? Parce qu’on y distribuait souvent de Per Diem. Ils ne se plaignaient jamais pour la distance, car ils savaient qu’il y aurait un p’itit « Kaka Aran ». Mais il y a toujours des plaintes, quand il s’agit, par exemple, d’une conférence de l’UNNOH ou du MOLEGAF. Il arrive que ces confrères refusent de donner les déclarations à leur salle de rédaction, parce qu’ils n’ont pas été payés par les conférenciers, si je peux le dire ainsi. Deux cent cinquante à cinq cents gourdes suffisent. Ils harcèlent, et font pression sur les conférenciers certaines fois. Il n’y a aucune différence entre eux et les mendiants près des ruines de la Cathédrale de Port-au-Prince. Ils mendient tout : carte de recharge téléphonique, bons de carburant, jobs…




Des confrères font tout pour privilèges

Ils sont prêts à tout, qu’ils soient journalistes seniors ou juniors. Tout pour être des privilégiés. Sous Lamothe, certains avaient le privilège d’être dans le même véhicule que ce premier ministre d’alors, épinglé dans le rapport sur la dilapidation des fonds Petrocaribe. Un autre confrère avait sa fille qui aurait travaillé à un consulat. Voilà pourquoi ce dernier n’avait jamais osé remettre en question la gestion de Laurent Lamothe. Je me garde de mentionner les actions de certains propagandistes.

En clair, ils se servent du micro pour défendre leurs intérêts personnels. Ils forcent la population à croire en un changement qu’ils ne souhaitent pas. Des journalistes sont parmi de ceux qui dilapident les fonds du Trésor Public. Ils sont payés comme consultants avec l’argent des contribuables, mais ne font rien en réalité. Ils sont des corrompus, mais osent quand même critiquer des politiciens, des officiels aussi corrompus qu’eux. (Lisez mon article « Des courbes pour des miettes »).

Les animateurs de musique

Je suis perdu. Ils confondent tout. On dirait que l’éthique de la profession ne concerne pas le travail qu’ils font très mal, dans la majorité des cas. Quelle logique pour justifier un homme ou une femme avec un micro faire la promotion pour un groupe en particulier ? Vous comprendrez vite que le groupe qui paie est prioritaire, par rapport aux autres. Voilà ce qui explique qu’on force le public à consommer n’importe quoi. Vous comprendrez que les musiques de BIC, Renette Désir, Kébert Bastien, Tamara Suffrin, Darline Desca… ne sont pas souvent diffusées, malgré la qualité de production de ces artistes.




Vous comprendrez aussi pourquoi des animateurs de compas ne peuvent oser critiquer, voir même bannir Sweet-Micky de leur espace. Dans la majorité des cas, ils sont payés par un groupe musical. L’on se rappelle bien la mésaventure de Josias Pierre avec T-vice.

Vous les corrompus de la presse, ne rampez plus. Prenez la décision de comprendre qu’il faut pouvoir tenir tête à tous. Arrêtez cette pratique qui dénigre la profession. Prenez votre liberté dès aujourd’hui, peu importe les circonstances, afin de pouvoir poser les bonnes questions. Et vous aviez vu la différence entre Edmond Jean Baptiste et certains d’entre nous.

6 Comments

  • Milius Josephh 5 février 2018

    Et si c’était dans la nature des journalistes haïtiens d’être malhonnêtes? À la lecture du texte, je puis m’empêcher de poser cette question à tous ceux qui aimeraient bien y répondre. Si ailleurs, en plus des lois strictes qui encadrent les pratiques de ce métier et les gens qui le font par le souci d’informer honnêtement les citoyens le rend éminemment noble, dans cette République de merde il n’y a pas de façon à établir de distinctions entre le journaliste menteur et celui du fraudeur par compassion.

    Si on regarde de près, on révèle facilement que les deux n’en font qu’un. À moins qu’on associe la malhonnêteté à de l’ignorance, compte tenu de leur niveau éducatif. Mais, peu importe la façon dont on pose le problème, c’est la dimension de l’intérêt qui incite les deux à manifester ce comportement. Comme si ce métier portait en lui le germe du vice. Sauf qu’un journaliste qui choisirait que le chemin du bien et rien d’autre, ne saurait mentir par intérêt. Et tous, nous savons que le mensonge est un acte délibéré en toute connaissance de cause, qui sert à détourner l’attention vers tout, à l’exception de la vérité.

    Quand un journaliste trouve abominable que l’on s’acharne contre des politiciens qui ont grandement abusé de leurs pouvoirs mais aussi des privilèges dont ils sont investis, sachez qu’il est déjà un vendu à la cause de ceux-ci. Quelqu’un qui dit ne rien savoir d’un crime dont il en a été témoin, commet un acte malhonnête qui le rend aussi coupable que le criminel. Tel est la situation dans laquelle baignent les journalistes haïtiens de nos jours. Peut-être que la population devraient commencer à les mettre dans le même panier que ces politiciens sans vergogne qui occupent toutes les avenues du pouvoir actuel dans ce que Trump appelle » pays de merde ». Et s’organiser autrement pour prendre en main sa destiné, sans avoir à compter sur tous ces marchands de micro, comme on les appelle. Il ne fait pas de doute, ces gens-là ont trahi la mémoire de Jean Dominique.

  • Mario Caonabo 5 février 2018

    Pa janm gen yon emisyon Ranmase ki fèt san yon reprezantan gouvènman phtk yo. Jounal Premye Okazyon an menm wa di phtk achte sa lajan kontan menm. Ansuit, gen Maten Karayib, kinan phtk ak gouvènman Jojo a.

    Kanta Signal FM menm, se pa pale. Gen youn nan jounalis yo ki se pòtpawòl gouvènman Jojo a dayè. Jounalis abolotcho fè kenken nan peyi a jounen Jodi a, yon gwo kontras ak dekad 1976-1986 la kote ou te jwenn yon gwo pati nan laprès la tap fè gwo jefò pout rete enfòmasyon yon fason pou fè edikasyon sitwayen Pèp la toutbon jan yo te kapab, nan limit posib nan kontèks otokrasi kriminèl Divalyeris la.

    Jounen Jodi a, nou jwenn pi fò laprès la abolotcho nan pote boure a gouvènman/leta de merde phtk a kap vòlò tout sa yo jwenn nan kès leta a. Pi gwo pòsyon laprès la ap kontribye a gogo nan kraze peyi a ak Pèp Ayisyen an. Fòk Pèp Ayisyen an pran nòt minisyez de tout bwat laprès kap pote boure a bouwo Pèp Ayisyen an kit sila ki lokal oubyen ki etranje.

    Jou Jistis Popilè a, nou dwe konvèti tout a Medya Popilè.

    • Ricardo 7 février 2018

      Mwen konprann ou wi, men m’pa fin dakò avè’w paske se nòmal pandan emisyon ranmase a pou nenpòt ekip ki sou pouvwa a gen yon moun li prezan pou defann li pandan gen lòt moun k’ap choute sou pouvwa a.
      Sa te toujou fèt sou tout pouvwa ki pase deja yo, malerezman tout pouvwa sa yo toujou ap piye peyi a pandan yo voye moun sa yo vin bay manti nan emisyon an.
      Sitou pou pouvwa medyòk sa, tèt ka sèvò kale sa.

      Felisitasyon Fanel Delva!
      Kenbe la.

      • Dmitri Benjamin 7 février 2018

        Ou PECHE nan fen Refleksyon an. Men ECHEK lot pouvwa pase yo (marassa Aristide-Preval ak sekte yo rele demokratilk la) ki kale Martelly, PHTK ak Moise.

        Se yon Cycle (sik), movez gesyon administrasyon sa a pwal kale lot Lamayot anko’. Se pa yon Malediksyon, ou ka gen tan mouri. Yon jou, Ayiti ap jwenn soukye ki bon pou li. Chimen LIBERASYON toujou long…

        • Dmitri Benjamin 7 février 2018

          soulye…

  • Mario Caonabo 5 février 2018

    Errata:
    Monchè, mèsi anpil pou atik sa a! Mwen te toujou ap poze kesyon poukisa pandan kanpay elektoral yo an 2015-2016, jan Jojo te konn antre-sòti lit lit nan yon seri radyo, pa ekzanp sitou Karayib. E nan Ranmase, se prèske chak semenn ou te gen reprezantan phtk odetriman lòt pati politik yo. E nan emisyon sa yo, reprezantan phtk a te konn anpeche lòt envite yo pale oubyen li konn vle pou li reponn chak sa chak moun nan panèl la di e yo annik kite l fè sa.

    Pa janm gen yon emisyon Ranmase ki fèt san yon reprezantan gouvènman phtk yo. Jounal Premye Okazyon an menm wa di phtk achte sa lajan kontan menm. Ansuit, gen Maten Karayib, kinan phtk ak gouvènman Jojo a.

    Kanta Signal FM menm, se pa pale. Gen youn nan jounalis yo ki se pòtpawòl gouvènman Jojo a dayè. Jounalis abolotcho fè kenken nan peyi a jounen Jodi a, yon gwo kontras ak dekad 1976-1986 la kote ou te jwenn yon gwo pati nan laprès la tap fè gwo jefò pout rete enfòmasyon yon fason pou fè edikasyon sitwayen Pèp la toutbon jan yo te kapab, nan limit posib nan kontèks otokrasi kriminèl Divalyeris la.

    Jounen Jodi a, nou jwenn pi fò laprès la abolotcho nan pote boure a gouvènman/leta de merde phtk a kap vòlò tout sa yo jwenn nan kès leta a. Pi gwo pòsyon laprès la ap kontribye a gogo nan kraze peyi a ak Pèp Ayisyen an. Fòk Pèp Ayisyen an pran nòt minisyez de tout bwat laprès kap pote boure a bouwo Pèp Ayisyen an kit sila ki lokal oubyen ki etranje.

    Jou Jistis Popilè a, nou dwe konvèti tout a Medya Popilè.

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