Gonaives: « Qu’avons-nous fait de l’héritage de nos ancêtres », se demande Jovenel Moise

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Le président Jovenel Moise, dans son message à la nation, à l’occasion du 214ème anniversaire de l’Indépendance d’Haïti, a fait un survol des événements du passé nous ayant conduit à l’affranchissement général de l’esclavage, pour questionner maintenant la position d’Haïti dans le monde par rapport aux autres nations libres et indépendantes





Gonaives, Cité de l’Indépendance, 1er Janvier 2018 [rezonodwes.com]-On pourrait transposer le sujet et faire parler n’importe quel homme de la rue sur ce qu’est devenu Haïti, depuis son indépendance en 1804. Le président Jovenel Moise qui, probablement, les moyens de sa politique pour faire changer les choses, a préféré se lamenter sur le destin malheureux de cette nation, toujours en quête d’un leader crédible et responsable.

En parlant même de l’héritage légué par nos ancêtres, en contradiction avec lui-même, le président de la République,  recevait des honneurs présidentiels et assistait au défilé d’un groupe de militaires n’ayant pas eu l’aval de toutes les forces vives de la nation pour tous les torts causés au pays en se substituant à l’armée indigène en 1915.

D’entrée de jeu, le leader haïtien, debout non loin d’un représentant de la France, dans la tribune officielle, a dénoncé les atrocités de l’esclavage enchaînant non seulement les pieds de l’homme, mais aussi son cerveau lui rendant incapable de discuter toutes notions de liberté.

Jovenel Moise qui s’est servi de l’exemple des Héros de l’armée indigène, a affirmé que leur vision rejoint son inlassable idée de déposer de la nourriture dans l’assiette de chaque haïtien, de distribuer partout le courant électrique 24/24, de faire couler d’eau dans tous les robinets. Cependant aux Gonaives où il prononçait son discours, l’eau ne coule presque plus des robinets depuis 2004.




Pour parodier l’ex-dictateur défunt Jean-Claude Duvalier, le président Jovenel Moise, toujours avide de promesses, a parlé de « révolution économique » alors que le PIB d’Haïti est très faible en 2017, par rapport aux autres pays de la Caricom, et par-dessus tout, les paysans abandonnent les terres et s’expatrient.

Qu’avons-nous décidé de faire du pays ? Où voulons-nous aller, se questionne le président Moise. Autant d’interrogations que se posent également des haïtiens conséquents constatant le degré de corruption sévissant dans l’administration Tèt kalé bis. Une remarque faite au préalable par l’Evêque diocésain des Gonaives dans son homélie.

« Haïti doit sortir de cette situation » a affirmé le président de la République en faisant son « mea culpa » dans cette situation de détérioration des institutions du pays où tout est à la base de la corruption. Jovenel Moise a tenté d’apporter des solutions pour que nous puissions enfin être à la hauteur de l’héritage laissé par nos aïeux. « De 1804 à aujourd’hui nous devons nous questionner sur ce que nous avons fait de l’héritage de nos ancêtres, ce que nous avons fait du pays, ce que nous avons décidé de faire avec.

« Souvent nous ne respectons pas la loi » a déclaré le président qui, récemment à Paris, devant un groupe de ses concitoyens avait clairement laissé entendre qu’il trouvait « étonnant et intéressé » le comportement d’un juge demandant au Sénat de lui faire parvenir le rapport sur la gestion des fonds de Petro Caribe.




Jovenel Moise est revenu dans son discours, rédigé en grande partie en créole, sur la lutte contre la corruption. « Mwen pap fè bak devan lit kont koripsyon« , s’est exclamé le président d’un ton ferme. Une déclaration jugée pour le moins surprenante puisque Jovenel Moise en avait déjà fait mention à la tribune des Nations-Unies en septembre dernier et que jusqu’à présent aucun signe de la lutte contre ce fléau ne parait perceptible aux yeux de la société attendant toujours la publication d’un rapport d’enquête sur la surfacturation de kits scolaires.

Pour la première fois, le chef de l’Etat a admis que cette lutte anti- corruption « sé zafè nou tout » tout comme l’établissement de l’électricité 24/24 en déclarant qu’il ne ‘s’agit pas de « zafè léta sèlman« . Un revirement qui survient après le premier constat par des journalistes avisés d’une promesse non tenue par Jovenel Moise de parvenir avant la fin de l’année 2017 à doter Les Irois d’énergie électrique en permanence.

Le président, après une tentative de soulèvement aux Gonaives le mois dernier par un groupe de ses propres sympathisants et supporteurs, a reconnu les limites de la patience qui n’est pas toujours logée à la même enseigne que les discours enflammés sans effet immédiat. « La résilience du peuple a une limite« , a-t-il dit, à l’ombre de la statue de Jean-jacques Dessalines.

Le CSPJ qui n’en revenait pas depuis les révélations fracassantes de Jovenel Moise à Paris, sur la présence de 50 juges corrompus dans le système judiciaire haïtien, a eu sa part dans l’exercice de charme du président de la République sur la Place d’Armes des Gonaives, lundi 1er janvier 2018.

« La démocratie garantit l’équilibre des 3 pouvoirs » a surenchéri M. Moise qui, avant de conclure, a tendu la main à toutes les couches sociales et forces vives de la nation pour décider de l’avenir du pays à partir de ses états-généraux sectoriels.




En fin de compte, selon le président Jovenel Moise, malgré qu’il avait fait la sourde oreille lors de multiples demandes pour apporter des correctifs aux articles du texte de la loi des finances, faire route ensemble, c’est convenir qu’on ne peut pas tout faire, seul.

1 COMMENT

  1. Jovenel est pauvre imbécile conseillé par des idiots faméliques pour qui l’armée est un gage démocratique et de développement comme sous Namphy et Cédras. Avec des politicailleurs et des ordures pareils, qui ne voient que ce qu’ils veulent voir, le pays restera longtemps un dépotoir.

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