« Interdiction de départ » l’ex-ministre Camille Edouard Jr. accorde un entretien exclusif à Rezo Nòdwès

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« C’est l’acte de revanche de quelqu’un que j’ai révoqué après le rapport d’une commission d’enquête administrative révélant son implication directe dans le détournement de pièces à conviction au greffe du Parquet de Port-au-Prince », a affirmé l’ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Maître Camille Édouard jr, jeudi soir lors d’une interview exclusive accordée à Rezo Nòdwès




Port-au-Prince, jeudi 26 octobre 2017 ((rezonodwes.com)).-Depuis la disparition de ces pièces à conviction, le juge instructeur n’a pas pu rendre son ordonnance de clôture permettant ainsi aux auteurs et complices d’actes répréhensibles dans la société, de se retrouver en toute impunité dans la nature, a déclaré l’ancien ministre Camille Edouard Jr, faisant allusion à Maître Ocnam Clamé Daméus qui fut auparavant Commissaire de Gouvernement, sous la première version Tèt kalé.

L’ancien garde des Sceaux de la République qui affirme vaquer régulièrement à ses occupations, a rappelé qu’il n’existe aucun texte de loi habilitant un Commissaire du Gouvernement à restreindre les libertés individuelles d’un citoyen haïtien. Me Camille qui estime avoir servi dignement son pays, a souligné qu’il s’était toujours opposé à ces pratiques combien illégales, et qu’il avait toujours surveillé à ce que les Parquets des différentes juridictions de la République n’outrepassent pas leurs compétences.

« La liberté est la règle, la privation des droits est l’exception » a laissé entendre l’ancien ministre interrogé par Maître Elco Saint-Armand et le rédacteur en chef de Rezo Nòdwès Claudy Briend Auguste, tout en fustigeant le comportement de Maître Daméus, étant toujours membre d’une Commission présidentielle devant statuer sur l’état des centres carcéraux en Haïti.

Le ministre a déclaré ne pas se laisser intimider par cette mesure d’interdiction de départ et a signalé la présence jeudi soir, d’un véhicule Nissan dans les parages de sa résidence voulant s’enquérir de son adresse exacte auprès des habitants du quartier.




Maître Camille Edouard a révélé qu’il avait diligenté une enquête administrative au premier semestre de 2016, pour savoir où Maître Daméus avait gardé les corps du délit,  a, par ailleurs affirmé que  pour se venger, le Commissaire a pris des mesures d’interdiction de départ contre lui. Lesquelles mesures ne pouvant être justifiées que par la militance politique de quelqu’un, a lâché calmement l’ancien numéro Un du ministère de la Justice.

Toutefois, il a ajouté que toutes ces persécutions dont il fait l’objet se résument du fait que des membres du régime Tèt Kalé 2 ne lui pardonnent pas l’arrestation et la déportation de Guy Philippe vers les Etats-Unis, entre autre le rapport de l’UCREF concluant une éventuelle implication du président de la République dans un dossier de blanchiment des avoirs.

Le commissaire Daméus qui, presque 2 mois plus tard, n’a pas déclenché l’action publique à l’encontre de tous ceux qui seraient impliqués de corruption dans la surfacturation de kits scolaires, en acculant l’ancien ministre Camille Edouard Jr., n’est venu avec aucun motif. Cependant, sur les réseaux sociaux, des cas de détournement de fond destinés au fonctionnement de l’ONI, par Camille Junior, sont mentionnés.

« Je ne réagis pas sur les réseaux sociaux » a indiqué Me. Camille Edouard Jr. Néanmoins, il a orienté les autorités haïtiennes vers quatre endroits différents, tels la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, le ministère de l’ Economie et des Finances, le ministère de la Justice et de la Sécurité Publique ainsi que  l’Office Nationale d’Identification (ON)I, pour remonter aux faits s’il en existe. Il a réfuté toutes autres allégations.




« Nous ne pouvons en aucun cas revenir en arrière du temps de la dictature » a déclaré l’ex-ministre de la Justice et de la Sécurité Publique concluant qu’il n’a peur de personne et qu’il est le seul ancien ministre de la Justice, qui a choisi d’être encore sur le terrain avec sa famille, insiste-il, et du même coup continuer à exercer sa profession d’avocat.

A rappeler que c’est par voie de presse que Camille Edouard Jr a appris que le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, a émis à son encontre et à l’endroit de 3 autres personnes, une mesure d’interdiction de départ. Une mesure datée du 13 octobre 2017, mais révélée cette semaine dans la presse.

Elco et cba

 

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