C’est au régime Lavalas, par son attitude autocratique et à l’opposition « GNbiste » jusqu’au-boutiste qu’Haïti doit la présence des forces étrangères sur le territoire, depuis 2004. Le 15 octobre 2017, la Minustah arrivée en Haïti à la faveur des événements de février 2004, a laissé le pays sans le quitter compte tenu de plusieurs facteurs marquants enregistrés sur le terrain au cours de ces 13 années de « coopération et de stabilisation »
Port-au-Prince, dimanche 15 octobre 2017 ((rezonodwes.com)).-Lundi matin, le soleil se lèvera en Haiti sur plusieurs campements de la Minustah sans l’effectif complet de ses milliers de soldats retranchés à l’intérieur, comme dans un ermitage, car dimanche 15 octobre a marqué la fin de (la première phase) de leur mission dont l’ultime but était d’arriver à « stabiliser le pays« .
En 13 années de présence de cette force onusienne, font remarquer des observateurs, Haïti ne se porte pas mieux aujourd’hui qu’elle ne l’était auparavant. L’élection présidentielle de 2010 où le quatrième est devenu le premier, ce fait inédit ajouté à la propagation fulgurante de l’épidémie du choléra, enlève toute bonne note positive à la mission d’engagement de la Minustah, dans son ensemble.
Plus loin, les allégations d’abus sexuels sur des mineurs filles et garçons par des soldats casques bleus, ont exacerbé les haïtiens, à cause de l’immunité dont jouissaient les auteurs de ces actes répugnants. Les soldats laissent derrière eux des enfants qui ne reverront peut-être jamais leur père élargissant ainsi le cadre de la famille mono-parentale en Haïti.
Néanmoins, la Minustah peut s’accorder un satisfecit dans le fort soutien apporté aux ex-présidents Préval et Martelly dans l’achèvement de leur mandat constitutionnel de 5 ans, en dépit de la méthode peu orthodoxe de leur accession au pouvoir. Par cet acte posé sans oublier leurs actes manqués, une succession de gouvernements éphémères dans un défilé à l’indienne rappelant les années d’instabilité post-6 décembre 1956 et post-7 février 1986, est évitée au pays.
« La situation des droits de l’homme en Haïti, au lieu de s’améliorer, s’est aggravée davantage« , estime Pierre Espérance du Réseau National pour la Défense des Droits de l’Homme (Rnddh), moins volubile depuis le scandale de perception d’un chèque de BMPAD. M. Espérance a salué le retrait de la Mission qu’il qualifie de « présence inutile » pendant ces 13 dernières années.
Par contre, Sandra Honoré a affirmé qu’ «aujourd’hui, en 2017, treize ans plus tard, Haïti est un endroit très différent», soulignant au passage la consolidation de la « démocratie » dans le pays, le renforcement de ses forces de l’ordre et l’amélioration de l’état de droit.
La Minustah qui a laissé Haïti y est toujours à travers 7 unités composées de 295 agents, sous le nom de Minujusth. Cette nouvelle mission beaucoup plus petite n’inclura pas de personnel militaire, a-t-on laissé entendre dans les milieux des Nations-Unies à New York. Cependant, cela n’a pas empêché le président du Sénat Youri Latortue de mener croisade pour que le Parlement ratifie un « accord » (s’il en existait un) sur l’arrivée de la Minujusth en Haïti.
Une séance de ratification d’une Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU, par un Sénat mis devant un fait accompli depuis la fin du mois d’avril 2017, équivaudrait à une perte de temps d’un groupe de parlementaires en mal de justifier leur salaire et tous les nombreux avantages socio-économiques qu’entraîne la fonction.
A rapper que le mandat de la Minujusth qui doit débuter le lundi 16 octobre 2017 prendra fin le 15 Avril 2018. Selon la mission définie par l’ONU, « la MINUJUSTH est appelée au renforcement des institutions de l’Etat de droit en Haiti« ; mais, vu l’ampleur de la corruption gangrenant l’administration publique haïtienne, on se demande si durant ces 6 mois qu’on pourrait y noter un quelconque changement.
cba
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