Formellement inculpé pour corruption en 2009, le président Jacob Zuma aurait souhaité aujourd’hui que la Cour Suprême de l’Afrique du Sud (le pouvoir judiciare) qui a rejeté son recours, était acquis à sa cause, tout comme c’est le cas dans certains pays sous-développés où des chefs d’Etat inculpés de corruption et de blanchiment d’argent dictent encore leur loi et engagent l’Etat
Pretoria, vendredi 13 octobre 2017 ((rezonodwes.com)).-La Cour suprême d’appel de l’Afrique du Sud, en rejetant vendredi un recours de Jacob Zuma, a permis à la justice de ce pays d’ouvrir la voie à la réouverture de plusieurs dossiers touchant de près la gestion des affaires publiques de l’Etat par l’un des successeurs de Nelson Mandela.
Contrairement à Haïti où l’on a tendance à faire croire qu’il existerait des prescriptions pour couvrir des crimes financiers vieux de plus d’une décennie, en Afrique du Sud, Jacob Zuma est poursuivi pour une affaire qui remonte à 1999, alors qu’il était vice-président du pays à l’époque.
L’actuel chef de l’Etat, jusqu’en 2019, est accusé d’avoir touché, alors qu’il était vice-président, des pots-de-vin provenant d’un contrat d’armement de 4,2 milliards d’euros passé en 1999 entre l’Afrique du Sud et plusieurs entreprises européennes, dont la firme française Thales.
Pour aider Zuma à se tirer d’affaire, alors qu’il a été formellement inculpé de corruption, le parquet de Pretoria avait rejeté toutes poursuites à son encontre en 2009, sous le simple motif que la politique jouerait un rôle prépondérant pour lui barrer la route à la présidence sud-africaine. A l’époque, M. Zuma était engagé dans une furieuse bataille avec l’ancien président Thabo Mbeki.
A signaler que le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), qui essaie d’obtenir la réouverture du dossier, depuis 2009, avait enfin obtenu satisfaction en 2016, lorsqu’un tribunal de Pretoria a jugé «irrationnel» l’abandon des poursuites engagées contre M. Zuma en 2009.
En définitive, «les appels sont rejetés», a estimé vendredi la Cour suprême d’appel dans son jugement arguant que « les raisons évoquées pour interrompre les poursuites judiciaires contre le président Zuma pour corruption ne résistent pas à l’examen« .
Rappelons qu’en juin dernier que des milliers de courriels accusant le président sud-africain de corruption ont fuité dans la presse africaine et internationale.