Mardi 10 octobre 2017 ((rezonodwes.com))– Il est temps de penser la politique autrement dans le pays. Il est temps de panser la plaie dont la purulence risque d’anéantir le corps social du pays. Je veux parler du pourrissement progressif de la parole politique dans le pays sous l’action de ceux qui se disent Opposants politiques.
Si rien n’est fait contre ces saltimbanques de la violence verbale sans consistance bénéfique au peuple haïtien, la vraie parole contestataire haïtienne débouchera sur la plus pénible des traversées du désert de toute son histoire.
À cause du silence de la majorité sociale, ces phraseurs polluent la scène politique en vue de défendre leurs intérêts mesquins. Il convient de se révolter contre le préjudice que cette engeance cause à la nation. Il faut s’opposer contre ces faux-opposants.
Ces faux-opposants sont faciles à repérer. Quand ils ont perdu le pouvoir, ils bougent leurs lèvres mais ne proposent rien de sensé en vue de participer dans la transformation du pays. Sur le plan national, même s’ils n’ont pas la solidarité des démunis, ils s’efforcent de récupérer leurs frustrations, leur colère, pour en faire la preuve de l’efficacité de leur dénigrement. Ce sont donc des opposants nullards, incapables d’offrir au peuple haïtien de véritables victoires qualitatives en termes d’avancées sociales, économiques et politiques.
Sur le plan social, ils excellent dans la malice de diviser pour régner et ne tolèrent pas l’existence des voix dissonantes envers leurs petits calculs mesquins. Leur principe est tout ou rien : rache manyòk, tabula rasa, révolution démocratique.. .
Ils sont des chantres de la démocratie en dehors du pouvoir et les véritables ogres de la démocratie quand ils sont au pouvoir. Quand ils sont en dehors du pouvoir, ils se perdent dans la phraséologie révolutionnaire de gauche. Quand ils sont au pouvoir, ils s’engouffrent dans les boulevards de l’extrémisme réactionnaire de droite.
Et après avoir nagé dans dans la confusion, la bêtise enivrante , leur dos se montre au peuple qui les épingle et les inscrit dans le placard de la petite histoire. On appelle ça tout bêtement une opposition politique!
À contrario, l’opposition politique devrait être dans le pays une entité organisée, composée de citoyens et de citoyennes capables de comprendre les mécanismes de la pauvreté des démunis, de la domination économique et qui se préparent pour la prise du pouvoir politique.
Dans les pays qui se veulent démocratiques, l’opposition politique est un alliage de théorie et de connaissance pratique, mais aussi la fusion des forces qui se détachent du pouvoir et qui aspirent à un saut qualitatif de la société. En Haïti, on a une opposition qui se confine seulement à faire des dénonciations n’ayant aucune valeur créatrice.
L’opposition de mon espoir pour Haïti est celle qui saura se constituer en une opposition d’intelligence, d’organisation et de résistance planifiée; celle qui saura donner une orientation heureuse à la destinée du pays.
James Marc Donald ORPHÉE


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