Dans une famille comme dans la gestion d’un pays, le respect de la parole donnée est fondamentale pour, d’abord, la bonne marche du foyer, ensuite, pour la dignité du père ou encore de ce chef. Loin de là l’idée de prendre Jovenel pour un « papa Moïse» venu des bêtises de Sweet Micky pour le comparer à cette dimension promptement attachée aux différents autocrates à travers le monde. Cette promptitude n’est pas de mise. Naguère, ce serait lui (JM) donner cet élan psychologique et ethnologique d’asservissement qu’avait utilisé le dictateur François Duvalier pour asseoir son pouvoir sanguinaire rétrograde.
par Me. Elco Saint-Amand
Miami, mercredi 20 septembre 2017 ((rezonodwes.com)) [Haiti-Observateur.ca].-
La prohibition du verbe politique par les conseillers du Palais
Voulant à tout prix imposer au peuple ses « quatre volontés » dans la gestion de son quinquennat, Jovenel Moïse se retrouve face au mur de la résistance. Les conseillers du président qui, dans une atmosphère de « bon enfant » vivent encore dans leur tête, les prolégomènes qu’un homme comme Roger Lafontant utilisait pour imposer à la nation les elliptiques de son régime rétrograde et esclavagiste afin de faire plaisir au Baby autocrate.
Toutefois, les interventions prolixes des porte-paroles sont truffées de détails inutiles quand le discours boursouflé ne répond pas aux désidérata du peuple. Les porte-paroles cautionnent aveuglément toutes les erreurs de leur patron. Et si le président Jovenel Moïse reconnaît qu’il y a un déficit de communication dans son camp, la question que l’on est en droit de se poser, et que l’on se pose avec rigueur, vu que le ministère de la Communication existe encore : quelle est l’utilité de ces quatre porte-paroles?
Et, sans vouloir ajouter des hommes comme Roudy Hériveaux et Rénald Lubérice… Le vase communicant ne se communique pas, reconnaît M. Moïse dans un élan prolifique à la mesure d’un chef d’État ignorant son
rôle. Sur la base de nombreuses contradictions, nous nous demandons encore quelle est la place de ce dadais de Lucien Jura, un individu qui jure pour mentir dans son esprit empaillé de confusion et de fidélité, durant les six dernières an nées, au Palais. Jovenel Moïse se tient entre la déflagration inégalitaire et ses promesses de campagne et de président. Aucune augmentation de taxes, disait-il à répétition, comme un menteur qui sait qu’il ment mais qui refuse de se faire tailler les doigts.
Les promesses de Jovenel Moïse menacent notre d é m o c r a t i e
En effet, quand on revient au lancement, vendredi 15 septembre 2017 dernier, de son programme baptisé « Pawòl chanjman » avec quel amphigouri littéraire le président défend ses creuses promesses, l’on se met à rire sur le destin de ce comédien à cravate. Heureusement, c’est un show médiatique mort-né. Exploitant l’ émotion d’une population assoiffée de tout mais recherchant un « papa bon cœur» pouvant l’aider à joindre les deux bouts, les citoyens d’Haïti se penchent sur l’audace du chef à le faire plonger dans un rêve où seuls les politiciens comédiens comme lui (JM) peuvent angéliser les cartoons de fatras dans un spectacle où un homme comme Wilson Laleau est acteur principal.
Que de promesses dans le nouveau programme « pawòl chanjman » de Jovenel Moïse. Le mal est fait : Pourquoi Messieurs et dames, continuez-vous dans la voie des promesses inutiles ?
Cette manière de procéder, plonge le peuple dans la confusion, et cela veut dire que vous ne rendez pas service à la nation. Vous faites une tâche inutile en voulant, malgré des protestations tout à fait légitimes, conduire le peuple dans des bondieuseries à n’en plus finir, un système politique d’exploitation des plus pauvres. Nous croyons, néanmoins, au dynamisme politique, mais ce qui se fait depuis l’arrivée de Jovenel Moïse au Palais national, c’est la continuation de tout ce qui se faisait sous le gouvernement de Martelly/Lamothe avec l’argent de l’Urugay, dont Pierre Richard Casimir, à l’époque ministre des Affaires étrangères, en fut le plus grand bénéficiaire. Aucune en quê
te n’est jusqu’ici engagée. Tout le monde connaît le petit protégé de Gary Lissade, ce qu’il peut faire pour garnir ses comptes en banques. Le dossier du bateau de sucre/drogue sous l’administration de Pierre Richard comme ministre de la Justice… on connaît la suite, Antoine Acra a dû laisser le pays sans grandes difficultés, jusqu’à ce qu’on le retrouve en compagnie de Jovenel Moïse, en République dominicaine.
Au cumul, la décision de main levée d’écrou prise par le juge Lamarre Bélizaire au profit Roodly Éthéard, dit Sonson La Familia et de Lyonel Le Récif, où le ministre de la Justice (Pierre Richard Casimir) eut à déclarer que son ministère entend exercer un pourvoi en Cassation. Par ailleurs, nous rappelons pour l’histoire et pour la vérité que le ministère de la Justice n’a pas ce rôle républicain et cela indique qu’il n’est pas considéré comme étant une partie dans un procès pénal, c’est à dire qu’il ne peut et ne pourra jamais exercer aucun droit de recours… juste un rappel, pour cerner la problématique de cette continuité. Pour appuyer ce rappel, à savoir qu’en fait, comme on le dit, la politique de protection de « ti zanmi » des tèt kale détruit la justice haïtienne, on cite en exemple, les cas de l‘intouchable Roro Nelson, celui de Wilson Laleau ou encore la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, etc.
Le régime de Jovenel Moïse face aux idées politiques et patriotiques
Vouloir apporter un changement à la situation du peuple est, à notre humble avis, louable, mais à vouloir imposer une loi de finances qui ne correspond en rien aux promesses de campagne de Moïse est pour le moins dangereux pour la croissance socio-économique d’ Haïti. C’est un problème grave. Une grande difficulté politique. Il est encore plus grave si le gouvernement Lafontant/Moïse oserait publier le budget tel quel est. Mais ce serait la fin du régime des tèt kale deuxième version.
Si palpitante que soit la velléité du chef de l’État de suivre les conseils de ses communicants, ce serait une action fatale pour son quinquennat. En réalité, la fin ne justifie pas les moyens, au contraire, l’inverse est aussi vrai, dans une certaine mesure, quand nous nous référons aux nombreux échecs de nos hommes politiques.
La guerre civile de mai 1957, qui donna les rênes du pouvoir à Daniel Fignolé, ce fût pour lui la fin de ses volontés politiques. Il n’y eut aucune chance de revenir au pouvoir jusqu’à sa mort dans l’anonymat total. En politique, il faut savoir servir de son échec pour réussir ses aspirations, si as pirations il y en a pour cette équipe d’arnaqueurs. L’entête ment de Jovenel Moïse me rappelle étrangement celui de Jean-Bertrand Aristide lors de la crise des élections des sénatoriales de mai 2000, quoique une crise héritée de la négligence de René Pré val, il n’a pas su mettre en relief sa dimension d’homme d’État; et, en voulant tout gagner, il a, néanmoins, tout perdu. Il n’y a rien de plus sérieux qu’un homme reconnaissant son échec, même lorsqu’il aurait eu de bonnes raisons d’imposer ses intentions.
La sagesse politique veut qu‘on prenne en considération la voix de la minorité… si et seulement si c’est celle de la minorité. Tous les professionnels en économie dénoncent l’inadaptation d’un tel budget. Toutes les forces vives de la population critiquent le contenu d’une telle loi de finances. Qu’en est-il des points évoqués par le sénateur de l’Ouest, Patrice Dumont ? Sans oublier les déclarations des sénateurs Willot Joseph et d‘Antonio Chéramy (Don Kato) sur les tenants, les moyens et les aboutissants pour qu’un tel budget réponde aux besoins du peuple.
Les arnaqueurs de la République
Les députés et sénateurs sont-ils des arnaqueurs de la République ? À chaque sénateur est octroyée une allocation de 10 000.000 gourdes prévue dans le budget de 2017/2018. Sont-ils des agents de développement ? En sus du scandale d’un million de gourdes pour les fêtes pascales d’avril 2017. Voilà un Parlement qui se fait complice de la politique de pots-de-vin de l’Exécutif.
Pourquoi accuser des secteurs liés à l’ascension de M. Moise au pouvoir ? On peut, sans exagération, affirmer que la classe possédante qui, dans une tentative de prendre davantage le contrôle de nos institutions républicaines, a pu choisir et imposer ce fils du peuple au Palais national, en dépit des nombreuses irrégularités constatées et identifiées par la Commission de vérification électorale (CVE) qu’avait mise sur pied Jocelerme Privert, sous fortes pressions de la société civile. Comme disait François Duvalier : « En politique, la reconnaissance est une lâcheté».
Est-ce une lâcheté pour le président de la République actuel de reconnaître que les marchands riches d’Haïti l’ont propulsé au timon des affaires de l’État ? Est- ce pour lui aussi, appartenant à un régime politique bourré de néo-duvalieristes, de répéter dans différentes circonstances : qu’ « en politique, la gratitude est mauvaise pour l’instauration d’un régime rétrograde et anti-démocratique». Cela ne passera pas. À quoi servent les accusations lors que la majorité de la population dit non au contenu du budget 2017/2018 ? A-t-on besoin de la voix discordante de quatre porte-paroles et la passivité d’un ministre de Communication pour faire entendre raison au président Moise ?
Un Moise sauvé des eaux de Sweet Micky !
Que peut – on attendre de lui ? Des malheureuses petites erreurs d’un peuple émotionnel qui ne croit plus aux hommes d’école, se réfugiant involontairement chez le forgeron des cours de récréation. Est-ce quelque chose de chimérique ? Est-ce que c’est une vue d’ avenir, ou est-ce un besoin de rejet du peuple des politiciens ?
Nous ne faisons que formuler d’une manière générale ce que chaque secteur a de responsabilité de dénoncer par rapport à la mauvaise adaptation des acquis démocratiques. Oui, ce qui manque aux politiques, c’est définitivement la volonté d’écouter la voix de ce peuple affamé qui ne demande qu’à être écouté. Ce qui manque aujourd’hui, c’est la justice, pour ne pas répéter l’ancien Premier ministre PHTKiste version 1, Evans Paul, parlant du budget 2017/2018, que le Parlement a dû voter sans prendre en considération les effets désastreux de la mi se en vigueur d’une telle loi sur l’avenir développemental du pays. Lui, Evans Paul déclare que budget « manque de justice fiscale».
Qui ne se souvient pas d’Evans Paul, ce Premier ministre de facto ? Un fervent déférant à la cause de Sweet Micky/ Un homme de gauche/droite-Échec et mat : quand les fonds Pétro Caribe disparaissent dans les poches et porches !
Un scandale de plus, cette affaire de kits scolaires et selon toute vraisemblance, il n’y aura aucune enquête. Qui a fait débloquer les fonds ? Qui a signé l’ordre de décaissement des fonds pour l’achat de ces kits scolaires Aucun silence d’un ou des ministres ne peut faire l’écho sur les condamnations de l’histoire. La conscience de chrétien, qui tolère tout… même les bêtises d’un Michel Martelly, à Gelée, aux Cayes, pour les vacances d’été.
Nous sommes, désormais, dans la merde des petits coquins qui jouent au malin. Des anciens pauvres de la province qui se croient aujourd’hui être des « nouveaux riches» de la capitale. Cette capitale jonchée de fatras de toutes sortes : fatras politique, fatras institutionnel, fatras de la corruption, fatras de « ti zanmi» et pourtant le peuple croupit davantage dans son fatras mental lorsqu’il ne croit plus au fatras des hommes du pouvoir.
Le pouvoir et la volonté politique
Ce sujet de responsabilité politique est bien trop vaste pour qu’on essaie d’en faire un tour ici dans ce texte d’alerte aux entêtements d’un pouvoir creux et n’ ayant aucun programme de gouvernement. Il nous faudra en réduire considérablement le champ sur les fonds de dépenses de la caravane non insérés dans le budget. Aucune prévision budgétaire pour la caravane de Moise. Pour quoi se cantonner dans le domaine de « Fonds d’urgence» dont seul le président et ses proches en auront le contrôle, vu que le chef de l’État est mineur en matière de dépenses des deniers publiques. Ouf, dirait Wilson Laleau, qui revenait dans ses élans vénaux, quand il s’agit de caisses noires !
Les problèmes d’Haïti se sont pour la plupart articulés au tour de la notion de « corruption institutionnelle », c’est-à-dire un droit non codifié et taillé sur mesure pour les entités politiques à suivre leur propre voie dans le gaspillage et l’impunité. L’identification des cinq points culminants de la corruption invoqués par le président Jovenel Moïse, qui, lui aussi, en est un des bénéficiaires de cette dite corruption.
Me. Elco Saint Amand, av.
[texte original: Haiti-Observateur/ Edition 20 septembre 2017
VoL. XXXXVII, no. 36 New York