Mardi 19 septembre 2017 ((rezonodwes.com))– La situation qui se déroule actuellement à travers le monde devrait porter nos institutions politiques à mieux appréhender les nouvelles donnes de la géopolitique moderne et ne pas errer davantage dans une espèce d’autarcie suicidaire.
Devant l’ampleur de la crise haïtienne et le malaise de la communauté internationale, qui ne tient pas à perdre définitivement la face, alors que c’est déjà fait, nous devons tout tenter afin d’éviter une solution imposée de l’extérieur qui ne sera jamais la meilleure pour l’ensemble de la population.
Graham Greene voyait en nous des comédiens, Christophe Wargny n’a pas hésité à écrire : Haïti n’existe pas, Dr Jean Price Mars a épilogué sur : La faillite de nos élites, des commentateurs faisant preuve d’un humour plutôt caustique, nous qualifient de république de copains-coquins. Nous devons en toute honnêteté admettre que nous prêtons flanc, trop souvent, à ces acerbes critiques, sans tenter le moindre effort pour démentir ces allégations. La population, attendant le leadership qui la mènerait à bon port, se lamente et continue d’espérer.
Il est clair pour tout le monde que toute approche clanique, partisane, à ce moment crucial de notre histoire, ne peut qu’envenimer la crise, détériorant davantage les conditions existentielles de nos millions de sinistrés et projeter par la même occasion, une lamentable image des élites haïtiennes d’aujourd’hui.
La rencontre des différents acteurs politiques en vue de trouver une solution haïtienne à la crise, en créant un gouvernement de consensus, initiative qui aurait dû être prise au lendemain du séisme du douze (12) janvier deux mille dix, s’avère la voie idéale pour la résolution de cette situation complexe et multidimensionnelle.
Au cours de ces différentes rondes de difficiles négociations, il demeure évident que chaque acteur devra faire table rase de ses ambitions personnelles et mesquines, se rappelant qu’il ne fait que passer, tandis que la république est appelée à renaître petit à petit, à se développer et redevenir, souveraine, forte et prospère.
Que les leaders de l’heure se souviennent à chaque instant « qu’une famille divisée est une famille affaiblie, appelée à disparaître »
Les victimes du choléra ne peuvent plus attendre, les sinistrés sous les tentes ne savent plus à quels saints se vouer, sans oublier les milliers d’autres, déjà atteints mentalement, traumatisés par cette condition d’enfer indescriptible.
Faut-il rappeler à tous et à chacun, qu’aucun parti politique, aucun secteur de la vie nationale, ne saurait à lui seul, se colleter et résoudre les problèmes qui assaillent le pays. Il faudra donc, pour les décennies à venir coordonner, sans relâche, les efforts conjugués de tous les compatriotes tant de l’intérieur que de l’extérieur du terroir.
La communauté internationale n’a eu de cesse de nous répéter, langue de bois ou pas, qu’elle est en appui au peuple haïtien, mais qu’il appartient à ce dernier de prendre son destin en main.
C’est donc maintenant ou jamais, car, plus tard risque d’être trop tard.
La population haïtienne tout entière vous soutient dans vos efforts mesdames et messieurs les leaders, votre attachement aux valeurs républicaines, votre sentiment d’appartenance à la patrie commune ne manqueront pas de vous inspirer et de guider vos pas.
La lueur est au bout du tunnel.
Ce qui se conçoit sans nous a toujours été réalisé contre nous. Nous en avons pris conscience et nous le savons maintenant. Notre avenir en tant que peuple ne réside qu’entre nos mains, la famille haïtienne doit être, une et indivisible, et parce que nous le savons enfin, il y a donc encore de l’espoir!
Me Serge H. Moïse av.