L’urgence du moment : Repenser la politique haïtienne! par Davidson Alcimé

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Le plus grand mal, à part l’injustice, serait que l’auteur de l’injustice ne paie pas la peine de sa faute. Platon

Port-au-Prince, samedi 16 septembre 2017 ((rezonodwes.com))– Face à la présence de l’injustice apparaissent souvent deux attitudes paradoxales :



1) Le fatalisme qui pousse à accepter les choses comme elles viennent. A accepter la vie telle qu’elle s’offre et l’injustice telle qu’elle est. Le fatalisme peut conduire à la résignation, à l’absence de combativité et à une certaine immobilité de la société.
2) La révolte contre un événement que l’on estime injuste.
La révolte peut engendrer des réactions comme la vengeance, l’anarchie, la vendetta, la cruauté et l’incapacité au pardon, etc.

Certains aspects de la situation présente dans l’arène politique haïtienne, peuvent être interprétés comme la fin de la trêve donnée au président de la république ou encore la fin du fatalisme de la société haïtienne, et mieux encore le commencement de la révolte contre la loi de finance 2017-2018 jugée injuste par la population.

Lorsqu’une crise économique et sociale ronge tout un peuple, les conséquences se répercutent sur toutes les institutions publiques ou privées mettant en danger le primum vivere des générations futures et vous emmènent indubitablement vers l’instabilité et la désagrégation de cette société. La léthargie, le fatalisme du « Bondye bon ; pito nou lèd nou la » de la société haïtienne a trop duré et il a fallu le manque de perspicacité du gouvernement et de l’exécutif pour éveiller en ses citoyens ce sentiment de révolte qui commence à faire son petit bout de chemin à travers le pays.

La semaine écoulée il y a eu deux événements majeurs qui ont attiré l’attention ; le premier, le vote du président du Sénat, l’Honorable Youri Latortue qui a donné sa voix pour le retrait des 10,000 gourdes qui, selon beaucoup, pénalisent ceux vivant en dehors du territoire.




Le second, était le comportement pour empêcher le vote, quoiqu`irrévérencieux du sénateur, dit-on, « lavalas, chimère » Antonio Cheramy, alias Don Kato, vis-à-vis du Sénat haïtien et de la population en général, a fait des adeptes dans presque toutes les couches sociales qui dans les heures qui suivent se sont mobilisés et déambulés dans les rues de la Capitale pour faire valoir leur réjection du vote de la loi de finance 2017-2018.

Ceci est pour dire clairement que certaines actions ou décisions politiques vues dans la perspective à tort ou à raison d’être en faveur du peuple peuvent propulser n’importe qui au timon des affaires de l’État.

A l’heure actuelle, « le peuple » sorti de sa léthargie voit dans le Sénateur Don Kato, qui, hier encore, était vilipendé et décrié par ses organisations de base populaire, son sauveur et son leader pour mener la lutte pour que la présidence se rétracte sur la promulgation de la loi de finances 2017-2018.

Il serait osé de demander la dissolution du Parlement comme certains le réclament avec la montée fulgurante du Sénateur Cheramy. Qu’il n’en déplaise à certains, le Sénateur Cheramy a pu sortir du lot des « nullités » ; oops ! je m’excuse des moins capables. Cependant, même s’il y a des détracteurs et anarchistes au sein de cette prestigieuse institution cela ne veut pas dire que le parlement est totalement nul. Il y a des hommes qui font comme bon leur semble pour changer les donnes au profit de la population et améliorer l’image du Sénat.

Un applaudissement bien mérité pour notre apprentissage démocratique, mais pour combien de temps encore. Un bravo pour ce « réveil » patriotique, mais faudrait-t-il pas mieux voter la prochaine fois. Voter des Sénateurs et des élus en général, dignes et compétents qui puissent délivrer et revaloriser les institutions moribondes de l’État.

Pour le moment, le pays a besoin d’une prise urgente de conscience, d’une réflexion approfondie sur les modalités de concertation et sur les sujets qui ont maintes fois soulevé la colère du peuple haïtien.




Si l’exécutif n’en démord pas, ce serait dommage, car la vaste mobilisation commence avec la plus grande rigueur. Et le pays ne peut pas supporter des catastrophes politiques après avoir été sauvé in extremis de l’ouragan d’Irma.

Davidson Alcimé

1 COMMENT

  1. Un gros manque à ton texte, Alcimé, tu as oublié que la révolte peut conduire à la révolution qui change tout. As-tu peur de la révolution, pourquoi l’avoir comme évitée par seulement du négatif qui sortirait, selon toi, de la révolte?

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