RSF publie son classement mondial de la liberté de la presse 2024 : Haïti classé 93ème et la difficulté d’accès à l’information dénoncée

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Ce vendredi, Reporters Sans Frontières (SF) a publié le Classement mondial de la liberté de la presse, un indice qui évalue chaque année la situation des journalistes dans 180 pays.

Dans cette liste, accompagnée d’un rapport plaçant Haïti à la 93ème place, l’organisation met en garde contre la menace pesant sur la liberté de la presse à l’échelle mondiale par ceux qui devraient en être les principaux garants : les autorités politiques. Cela se traduit par une augmentation de l’action sur les médias de la part des États et des acteurs politiques.

Les pays les mieux et les moins bien classés par RSF

En tête du classement, la Norvège est le pays où les médias jouissent de la meilleure situation, tandis qu’Erythrée remplace la Corée du Nord à la 180e place comme le pire pays en termes de liberté de la presse.

En ce qui concerne l’Amérique latine, l’Équateur a perdu 30 places et se situe à la 110e place, tandis que l’Argentine a reculé de 26 places pour se classer maintenant à la 66e position. Dans les deux cas, en raison de la situation interne.

En Équateur, « la crise politique et la montée du crime organisé ont perturbé le fonctionnement démocratique », explique le texte.

En bas du classement en Amérique, Cuba (168e), Nicaragua (163e) et Venezuela (156e) restent, des pays où « le journalisme est soumis à une censure s’appuyant sur des décisions arbitraires ».

Mais tout n’est pas négatif en Amérique latine : la situation s’améliore au Chili, qui gagne 31 places pour se classer à la 52e position, et au Brésil, qui grimpe de dix places pour atteindre la 82e place. « La volonté politique peut permettre de meilleures garanties » pour les médias, a déclaré la directrice éditoriale de RSF, Anne Bocandé.

Le cas de la Colombie Dans le classement de cette année, la Colombie occupe la 119e place, ce qui représente une amélioration de 20 places par rapport à l’année précédente, où elle était classée 139e.

Haiti

Les journalistes haïtiens souffrent d’un manque cruel de ressources financières, d’une absence de soutien institutionnel et d’une difficulté d’accès à l’information. Depuis 2021, ils sont également la cible de gangs et sont souvent victimes de menaces, d’agressions, d’enlèvements ou d’assassinats en toute impunité.

Depuis la chute du gouvernement d’Ariel Henry en mars 2024, les journalistes sont pris en étau entre une vague de violence généralisée et la crise sociale, économique et politique.

Cependant, selon le directeur régional de RSF, l’amélioration du classement du pays doit être nuancée car elle est due principalement à la chute de positions subie par d’autres nations dans la région et dans le monde. Le pays, en fait, reste sur la liste de ceux dont la situation est considérée comme « difficile » sur le plan journalistique.

Au niveau mondial, le rapport souligne que les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans trois quarts des pays.

Il dénonce également particulièrement « l’absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale pour appliquer les principes de protection des journalistes » dans la guerre de Gaza.

L’étude met également en garde contre « une détérioration préoccupante du soutien et du respect de l’autonomie des médias » en cette année 2024, qui « est l’année électorale la plus importante de l’histoire mondiale ». Près de la moitié de la population mondiale se rend aux urnes cette année, de l’Inde et des États-Unis au Mexique ou au Venezuela, ce qui laisse présager de nouvelles « pressions très fortes ».

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