Les vœux de fin d’année adressés par les chefs de mission diplomatique s’inscrivent, en principe, dans les usages établis de la diplomatie des temps modernes. Ils constituent un acte de courtoisie institutionnelle, destiné à maintenir le dialogue, à rappeler les liens bilatéraux et à exprimer des souhaits généraux de paix, de stabilité et de coopération.
Conformément aux principes consacrés par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961), adoptée sous l’égide des Nations unies, ces communications doivent toutefois respecter une exigence cardinale : la non-ingérence dans les affaires internes de l’État accréditaire. Dans ce cadre, des messages formulés en termes mesurés, non prescriptifs et dénués de toute appréciation sur les choix politiques internes relèvent pleinement de la pratique diplomatique admise.
La tradition diplomatique reconnaît ainsi la légitimité de vœux portant sur des valeurs universelles — coexistence pacifique, coopération internationale, développement partagé — dès lors qu’ils ne s’accompagnent ni d’injonctions, ni de prises de position sur la gouvernance interne, les processus constitutionnels ou les équilibres politiques nationaux.
La prudence s’impose néanmoins lorsque le contexte interne du pays hôte est sensible. Dans de telles circonstances, la retenue lexicale et l’ancrage strict dans le registre protocolaire deviennent des garanties essentielles du respect mutuel entre États. La diplomatie trouve alors sa pleine expression non dans la prescription, mais dans la continuité du dialogue et la reconnaissance de la souveraineté.
En définitive, les vœux de fin d’année s’inscrivent dans la pratique régulière de la communication diplomatique dès lors qu’ils se limitent à l’expression de souhaits généraux et au maintien d’un climat de coopération, sans empiéter sur les prérogatives souveraines des institutions ni sur l’expression démocratique du peuple de l’État accréditaire.

