Haïti : Trump signe le NDAA 2026, lutte anticollusion renforcée… Michel Martelly, résident aux États-Unis et accusé de liens avec des gangs, ira-t-il enfin en prison puis sera-t-il expulsé ? s’interroge le leader de la NEHRO dans un long entretien avec le journal
WASHINGTON — Le président Donald Trump a promulgué la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026 (National Defense Authorization Act – NDAA), un texte budgétaire stratégique intégrant des dispositions spécifiques relatives à Haïti. Le texte prévoit la mise en place d’un mécanisme fédéral de suivi des collusions criminelles transnationales, ainsi que la création d’un bureau dédié à Haïti au sein du Département d’État, visant à renforcer la transparence, la traçabilité des flux financiers et la responsabilité des acteurs impliqués dans l’insécurité persistante du pays.
Cette nouvelle architecture juridique, portée par la Haiti Criminal Collusion Transparency Act intégrée au NDAA 2026, cible les réseaux mêlant criminalité organisée, financement politique et intérêts économiques, y compris lorsque ces acteurs opèrent ou résident hors du territoire haïtien. Elle s’inscrit dans une approche combinant droit pénal fédéral, coopération judiciaire internationale et instruments migratoires, dans un contexte où Washington affirme vouloir réduire les zones d’impunité liées aux crises prolongées de gouvernance.
Dans ce cadre, l’attention se porte désormais sur la situation de Michel Martelly, indique le Dr Josué Renaud, directeur exécutif de la New England Human Rights Organization (NEHRO). L’ancien chef de l’État, élu en 2011 à l’issue d’un processus électoral largement contesté, et qui réside aux États-Unis, est régulièrement mentionné dans des rapports d’organisations de défense des droits humains et des enquêtes journalistiques faisant état de soupçons de liens avec le financement ou la protection de gangs armés en Haïti. « Jusqu’à présent, aucune procédure judiciaire n’a été engagée contre lui sur le sol américain, une absence d’action qui alimente interrogations et controverses au sein de l’opinion publique haïtienne et de la diaspora« .
Au-delà de l’annonce politique, l’enjeu demeure l’application concrète des nouvelles dispositions. Les autorités fédérales américaines utiliseront-elles les outils prévus par le NDAA 2026 pour ouvrir des enquêtes, engager des poursuites pénales et, le cas échéant, recourir aux mécanismes d’expulsion prévus par le droit migratoire ? La portée réelle de l’engagement américain contre la criminalité transnationale liée à Haïti se mesurera à l’aune de ces décisions.
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