13 décembre 2025
Haïti – Sécurité : quinze morts confirmés après le deuxième massacre de Pont-Sondé, dans l’indifférence du pouvoir
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Haïti – Sécurité : quinze morts confirmés après le deuxième massacre de Pont-Sondé, dans l’indifférence du pouvoir

PONT-SONDÉ (Artibonite), Rezo Nòdwès — Le bilan définitif du deuxième massacre perpétré à Pont-Sondé, dans le département de l’Artibonite, est de quinze morts et d’une trentaine de maisons incendiées, selon René Charles, président du Syndicat des planteurs de l’Artibonite. Le décompte a été établi à l’issue d’un constat officiel réalisé en présence d’un juge de paix et d’autorités civiles locales, confirmant la présence de corps calcinés à la suite de l’attaque survenue dans la nuit du 29 novembre.

D’après ce responsable syndical, l’opération a été menée par des groupes armés actifs dans le bas Artibonite, notamment le gang dénommé « Gran Griff », régulièrement mis en cause dans des attaques visant des populations civiles et des infrastructures agricoles. René Charles a dénoncé l’absence de réaction rapide des autorités centrales, malgré les alertes répétées émanant des organisations locales et des habitants confrontés à une insécurité persistante.

Le président du Syndicat des planteurs a également rapporté que des émissaires proches du pouvoir, sans être officiellement identifiés, auraient envisagé des arrangements informels avec les groupes armés. Ces derniers chercheraient à imposer un poste de péage illégal à Carrefour-Paye, dans la zone de Pont-Sondé, en échange d’une promesse de non-agression. Une telle perspective a été rejetée par les communautés locales, qui réclament une réponse institutionnelle fondée sur l’application de la loi et la restauration de l’autorité de l’État.

Selon des informations concordantes, cette attaque serait liée à la saisie antérieure de munitions destinées aux gangs, ces derniers ayant juré de se venger. Ce deuxième massacre ravive le souvenir d’un premier épisode de violence survenu à Pont-Sondé sous l’administration de l’ancien Premier ministre Garry Conille, sans qu’un dispositif de sécurisation durable n’ait été instauré depuis lors.

Dans un contexte de détérioration continue de la situation sécuritaire, les critiques se multiplient contre les autorités actuelles, accusées de privilégier le discours électoral au détriment de la protection des populations. Laurent Saint-Cyr, en déplacement à Washington, poursuit ses démarches autour du processus électoral, alors même qu’il a reconnu l’existence de près de 800 000 inscriptions en double dans le registre électoral, à l’approche de l’échéance constitutionnelle du 7 février, date à laquelle son mandat est contesté par plusieurs acteurs politiques et juridiques.

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