27 novembre 2025
Me Jodel Coupet exige la démission des membres du CPT et du PM Fils-Aimé
Actualités Politique

Me Jodel Coupet exige la démission des membres du CPT et du PM Fils-Aimé

L’avocat haïtien, Me Jodel Coupet exige la démission des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en occurrence monsieur Laurent Saint-Cyr pris en sa qualité de coordonnateur général dudit conseil suivi de ses collègues conseillers et de monsieur Alix-Didier Fils-Aimé pris en sa qualité de premier ministre de facto, suivi des membres de son gouvernement. Et du coup, propose la formation d’une transition nationale à l’attention de la Nation haïtienne en remplacement des deux structures de gouvernance de fait mentionnées.  

Lettre ouverte à monsieur  Laurent Saint-Cyr pris en sa qualité de cosneiller-president du Conseil Présidentiel de Transition (CPT)  et de monsieur Alix-Didier Fils-Aimé, pris en sa qualité de premier ministre de facto.

Boston, le 27 novembre 2025

Etats-Unis d’Amérique

Messieurs ;

En ma qualité de citoyen haïtien à part entière et d’intellectuel engagé, j’exprime mes préoccupations par rapport aux querelles de pouvoir qui mettent en présence les structures de gouvernance de fait que vous repressentez respectivement en qualité de conseiller-président et de premier ministre de facto.

Les guerres de chapelle qui caractérisent vos rapports de pouvoir sont un élément de plus qui s’ajoute au menu de performances zéro, de corruption, et de perfidie qui résume votre bilan aux dépens d’une population qui languit dans la misère, l’insécurité et le désespoir le plus total depuis que vous occupez illégalement les espaces du pouvoir exécutif haïtien, à la suite de manœuvres politiciennes mises en œuvres via l’accord politique du  3 avril 2024 et le décret du 12 avril 2024 dont l’article 2 al 4.

Cette semaine le peuple haïtien a été témoin de l’ingérence sordide de représentations diplomatiques de pays étrangers dans les affaires internes du pays sans considération aucune  des dispositions de la convention de vienne sur les relations diplomatiques  de 1961 (art 41,al 1) à laquelle Haïti est partie depuis 1978.Cette scène où des chargés d’affaires de pays étrangers se comportent  en proconsuls via des messages textes adressés à des « autorités » dans le pays  traduit non seulement votre incapacité à défendre l’honneur d’Haïti et la dignité du peuple haïtien, mais encore  confirme davantage   le statut de cheval de Troie des structures de pouvoir que vous représentez au sein du pays.

 En fait, cette attitude de morgue, de condescendance affichée cette semaine par la communauté internationale à travers ses représentants, qui est d’ailleurs courante, n’est pas en réalité une question qui vous concerne en premier chef. Ici, il s’agit de l’ignominie infligée à tout un pays. Ce sont la dignité du peuple haïtien, la souveraineté d’Haïti, la mémoire de nos ancêtres : Jean jacques Dessalines, Henry Christophe, François Capois, Sanite Bélair, Marie Jeanne Lamartiniere, Victoria Montou (Tante Toya) qui ont été salie, violée, souillée.

Fort de ce qui précède, le peuple Haïtien a compris que vous n’avez pas l’étoffe de dirigeants et d’hommes d’Etat pour résoudre ses problèmes, défendre l’intérêt et l’image d’Haït auprès de la communauté internationale, et comme de fait, elle a perdu confiance en vous qui sont regroupés tant à travers le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) que dans le gouvernement de facto en place. En conséquence, en ma qualité de citoyen haïtien à part entière et au nom du peuple haïtien, j’exige votre démission en vos qualité, titre et fonction affublés sous l’appellation de conseiller-président et de premier ministre et  vous demande de faire place nette des espaces du pouvoir exécutif haïtien que vous occupez illégitimement et illégalement afin de faciliter l’installation dans le plus bref délai d’une transition nationale  soumise à l’attention de la Nation haïtienne, inspirée de l’ancienne formule originelle de la constitution nationale  de l’article 149 dont la formation et les missions sont définies comme suit :

  1. La formation de la transition nationale en remplacement de la structure de gouvernance de cheval de Troie dénommée Conseil Présidentiel de transition (CPT) ensemble le gouvernement de facto subséquent sera confié respectivement à la Cour de cassation pour la présidence de 90 jours, et à un gouvernement de salut public qui sortira des pourparlers engagés avec les secteurs de la vie nationale (société civile).

2)Le gouvernement une fois adopté sera composé, pour le contexte, des ministères les plus essentiels dont certains seront réaffectés selon leurs missions, à savoir : 

a) le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique ;

b) le Ministère de la Défense ;

c)le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales 

d) le Ministère des Affaires Etrangères et des Cultes deviendra Ministère des Affaires Etrangères, de la Planification et de la Coopération externe ;

e) le Ministère de l’Economie et des Finances deviendra Ministère de l’Economie, du Commerce et des Finances 

f) le Ministère de la Sante Publique et de la Population

g) le Ministère des Affaires sociales et du Travail

h) le Ministère de l’Education et de la Formation Professionnelle deviendra Ministère de l’Education, de l’Instruction et de la Formation Professionnelle

i) le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural deviendra Ministère de l’Agriculture, de l’Environnement, des Ressources Naturelles et du Développement Rural ;

j) le Ministère des Travaux Public, Transport et Communications

Missions de la Transition proposée

La Transition politique proposée, une fois adoptée et mise en place, aura trois (3) missions essentielles :

  1. Réévaluer, Renégocier les missions et coopérations internationales d’aide, d’accompagnement onusienne ou autre relative à la problématique de l’insécurité ;
  1. Résoudre la problématique de l’insécurité selon les méthodes que j’avais formulées comme proposition publiées dans le même journal à la date du 21 aout 2024 ;
  1. Organiser les élections générales avec des ressources nationales pour le renouvèlement du personnel politique dans les institutions et structures de pouvoir.

Durée de la transition

Le mandat de la transition est de quatre-Vingt-Dix (90) jours au maximum comme prévu dans la constitution (art 149). Le temps est raisonnable parce que les problèmes auxquels fait face Haïti notamment les crises institutionnelles et la problématique de l’insécurité sont désormais une urgence nationale. En pareille circonstance, une transition prolongée dans le temps n’est pas une option. En réalité, c’est la volonté qui demeure la clé dans la formulation des politiques d’action et de sortie de crise, et non le temps.

Justification de la transition dans la forme présentée ici.

Trois raisons supportent et justifient ma démarche. 

D’abord, la transition politique présentée ici est particulièrement potable dans la mesure où elle s’inspire de la formule constitutionnelle originelle de l’article 149 qui est d’application en matière de vacances présidentielles. Au lieu de s’aventurer dans l’a peu près en créant des structures ad hoc illégales comme le cas du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le bon sens exige que l’on retourne vers la constitution qui demeure en dépit de tout la référence pour retrouver la stabilité institutionnelle.

Ensuite, le transfert du pouvoir présidentiel au Pouvoir Judiciaire via la Cour de cassation est particulièrement sécure pour éviter les conflits d’intérêt politique car le Pouvoir Judiciaire fait statut de Pouvoir d’équilibre parmi les deux autres pouvoirs notamment les Pouvoirs Exécutif et Législatif. Le président de la Cour de cassation qui jouera le rôle de président de la République est avant tout un technicien et non politicien, nonobstant ses positions ou ambitions politiques, il ne pourra et ne devra pas les faire valoir car son rôle sera de garantir la bonne marche des institutions, comme défini à l’article 136 de la constitution nationale.

Enfin, le choix d’un gouvernement sorti des pourparlers entre les secteurs clé (et non de groupements politiques) de la vie nationale (société civile) est plutôt pratique pour compenser l’absence du parlement. Avec le choix de ministères essentiels, le gouvernement aura l’opportunité d’augmenter le trésor public, ce qui permettra d’atteindre de meilleurs résultats sur les missions qui lui sont assignées car la création de ministères en veux-tu, en voilà n’est pas gage d’efficacité. Cette stratégie est motivée par le choix de qualité, plutôt que de quantité. 

Me Jodel Coupet

Avocat

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