Le scrutin chilien bascule vers un duel inédit : Jeannette Jara, figure communiste du gouvernement de centre-gauche, et José Antonio Kast, vétéran de la droite radicale, s’affronteront le 14 décembre après un premier tour sans majorité décisive, selon les résultats partiels publiés dimanche soir.
Avec 63 % des bulletins dépouillés, la présidence sortante dirigée par Gabriel Boric a reconnu que Jara et Kast se détachaient nettement du peloton. La candidate communiste a obtenu 26,6 % des suffrages valides, tandis que Kast la talonne à 24,3 %, porté par un discours sécuritaire répondant à la montée des inquiétudes autour de l’insécurité et de l’immigration irrégulière.
Les deux camps ont célébré à Santiago dès l’annonce des premières tendances : tambours et slogans ont rythmé l’euphorie des partisans de Kast — « Kast, nuestro próximo presidente ! » — tandis que les soutiens de Jara affichaient une confiance mesurée, tout en sachant que la barre des 50 % restait hors de portée au premier tour.
Ce premier scrutin présidentiel organisé sous régime de vote obligatoire et d’inscription automatique, qui mobilise plus de 15,7 millions d’électeurs dans un pays de 18 millions d’habitants, ouvre la possibilité d’un basculement à droite dans l’un des États les plus stables et prospères de la région.
Le président Boric a appelé à « une campagne marquée par le respect et le dialogue », après des semaines d’échanges acrimonieux entre les deux camps. Le centre politique, dont les candidats ont peiné à émerger, pourrait devenir l’arbitre de ce second tour déterminant pour l’orientation future du premier producteur mondial de cuivre.
