Alors que la planète se réchauffe à un rythme alarmant, la COP30, qui se tient à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre, explore un double défi : exploiter l’intelligence artificielle (IA) et développer des systèmes de refroidissement durables sans aggraver la crise climatique.
L’IA s’impose comme un allié du climat, optimisant la gestion de l’eau et de l’agriculture, mais son empreinte énergétique et hydrique inquiète. L’entraînement des modèles et le refroidissement des centres de données consomment d’énormes ressources, notamment dans les pays où la régulation environnementale reste faible.
Le refroidissement, autre pilier des discussions, représente désormais l’un des secteurs les plus polluants. Pour y répondre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et la présidence brésilienne ont lancé l’initiative « Beat the Heat Implementation Drive », promouvant la réfrigération solaire, l’architecture bioclimatique et les technologies à faible émission. Selon le rapport Global Cooling Watch 2025, sans action, la demande mondiale de refroidissement pourrait tripler d’ici 2050, générant 7,2 milliards de tonnes d’émissions équivalent CO₂.
Mais l’innovation peut aussi venir du Sud. La chercheuse laotienne Alisa Luangrath, lauréate du prix AI for Climate Action 2025, a conçu un système d’irrigation intelligent basé sur des capteurs et des algorithmes en libre accès, permettant aux agriculteurs d’adapter leurs cultures aux sécheresses.
À Belém, le message est clair : la technologie seule ne sauvera pas la planète. Pour éviter de transformer les solutions climatiques en nouveaux facteurs de pollution, la communauté internationale doit innover dans les limites écologiques et faire du refroidissement durable une infrastructure essentielle, au même titre que l’eau et l’énergie.

