Enfin, la justice haïtienne a trouvé la formule. Eureka ! Heureux cas ! La formule miracle qui permet de libérer Rosemila Petit-Frère, membre influente du régime PHTK3. Ce n’est pas une surprise, non. C’était attendu, comme le lever du soleil sur la misère. On a simplement trouvé la formule pour justifier l’injustifiable.
On dit qu’elle est tombée en syncope ? Les prisons haïtiennes rendent donc malade ? Non, elles tuent, elles consument, elles effacent les visages. Mais la justice, elle, n’a rien vu, rien entendu. Ni le commissaire du gouvernement, ni Pedrica, ministre à la « Condition » féminine. Savent-ils combien d’êtres humains sont morts dans la prison des Gonaïves ? De faim, de soif, d’oubli ? Ont-ils seulement essayé de voir un médecin ?
Et maintenant, voilà la mairesse Rosemila qui s’envole vers Cuba, recevoir les soins dus à son rang, à son cas. Quel délicat cas! Nous lui souhaitons un prompt rétablissement, mais qu’elle ne rétablisse pas les douleurs du peuple, celui qui souffre encore au départ d’Ariel Henry, un régime marqué du sceau du je-m’en-foutisme.
Mais alors, qu’en est-il de Magalie Habitant, de PHTK2 ? La formule s’applique-t-elle aussi à elle ? Faudra-t-il inventer une autre recette ? Pendant ce temps, silence radio sur les Dominicains qui l’avaient arrêtée à son retour du Canada. Ont-ils été avertis ? Ont-ils ri ?
Ce pays n’a plus le sens du ridicule, encore moins celui de la honte. Nous regardons, impassibles, une justice qui se dissout dans le cirque judiciaire. Et quand Laurent Saint-Cyr ose parler de justice dans un forum international, on ne sait plus s’il faut rire ou vomir.
Ah, monsieur… vous êtes dégoûtant.
cba

